

Une présence remarquée
Les Métis du Québec et ceux de l'Ouest étaient présents, ce 21 juin 2008, et en grand nombre, au pays du Saguenay, pour souligner la fête annuelle des Autochtones du Canada, dont celle des Métis. Ce fut une première à maints égards. Une première d'abord parce qu'elle a marqué, officiellement, le rapprochement entre les Métis de l'Ouest, du Sud, de l'Est et du Nord du Canada et du Québec. Une première également dans la manière de rendre hommages aux mânes des ancêtres enterrés dans le cimetière du poste de traite de Chicoutimi (officiellement béni en 1676). Et une première, enfin, parce que, pour la première fois de notre histoire, les Métis qui s'y sont retrouvés nombreux, ont pu participer à la cérémonie du souvenir présidée par le Lien de Mémoire de la CMDRSM, sur la fosse commune du cimetière de Chicoutimi, là où furent déposés les restes de nos ancêtres « sauvages », exhumés en 1879 du vieux cimetière du poste de traite.
Un invité de marque dont il faut plus particulièrement souligner la présence, M. Gabriel Dufault, président de L'Union nationale métisse Saint-Joseph du Manitoba. Un cousin et descendant de la nation de Louis Riel, qui a fait le grand voyage jusqu'ici pour attacher officiellement le lien de la fraternité qui unit tous les Métis du Canada en un seul et même Peuple. Il faut souligner également, une présence toute aussi appréciée, des clans de la Côte-Nord du Québec, et des autres venus en délégations de la Gaspésie, de Montréal, de Maniwaki, de la Mauricie, de l'Estrie, de Lasarre en Abitibi, des Hautes Laurentides et de Yamachiche.

Discours du président-chef
Dans son mot de bienvenue, le président-chef de la CMDRSM, Jean-René Tremblay, a souligné notamment l'importance de cette grande union et il a prestement demandé aux gouvernements provincial et fédéral « d'arrêter le harcèlement juridique à notre égard ». Il ne s'est pas privé pour dire que « cette pratique est indigne d'un gouvernement qui foule au pied l'honneur de la Couronne. » « Nous sommes un des peuples qui ont bâti ce pays, a-t-il réitéré, et, tôt ou tard, malgré votre obstination, ces gouvernements devront nous reconnaître et travailler avec nous à développer ces terres qui nous ont été volées. C'est une condition essentielle à notre coopération, à une paix sociale et à l'harmonie entre les nations Amérindiennes, Québécoise et Métisse. »
Toujours en pointant du doigt les deux paliers de gouvernements du sud, le président-chef a conclu son discours en réitérant « que nous, de la Nation Métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan, ne reconnaissons aucune de vos lois qui ont servi et servent toujours à nier notre existence et celle de nos enfants, à faire disparaître notre culture et à nous asimiler à votre manière de vivre et penser. »
Ce fut donc un grand discours, de bien belles présences, une grande et belle journée, et une promesse d'avenir qui ne demande plus qu'à être alimentée par le rappel de l'histoire, de notre culture et de la lutte qui marque ce temps de passage important avant notre reconnaissance officielle qui nous redonnera un souffle de dignité...
Russel Bouchard
Lien de Mémoire de la CMDRSM