Se démocratiser selon le mode autochtone ou périr avant de naître... Les communautés métisses du Québec ont un pressant besoin de revoir leur mode de gestion interne. Le dérapage anti-démocratique est réel dans plusieurs communautés et il faut y voir pour éviter des gouvernements à l'italienne comme celui qui a provoqué l'effondrement de l'AAQ et les tirages de couettes qui ont miné l'ensemble de la cause des Métisses du Québec. Russel-A. Bouchard
Cliquer sur l'image pour lire le texte de Denis Villeneuve, publié dans le Progrès-Dimanche du 31 mai 2009
dimanche, mai 31, 2009
dimanche, mai 17, 2009
Les Métis du Québec et la nationalité française / Une démarche intéressante
TEXTE de MARIE-MANCE VALLÉE
Métisse de la CMDRSM
Démarches de Québécois en vue du recouvrement
de la nationalité française perdue en 1763 au Traité de Paris
Nous publions ci-après, avec l’autorisation de ses auteurs, un dossier dont nous avons soutenu la présentation aux autorités françaises, au nom de l’histoire et de la solidarité des sociétés civiles francophones.
« Nous sommes d’une race qui ne veut pas mourir »
Cette phrase de Maria Chapdelaine de Louis Hémon, reprise dans Menaud, maître draveur de Félix-Antoine Savard, exprime le sentiment ravivé aujourd’hui des Québécois et autres Canadiens francophones qui se sentent de plus en plus minorés et menacés d’extinction par une politique - ancienne et d’une redoutable constance - de la majorité canadienne et de l’Amérique du Nord anglophones, et par leur propre indécision due à la longueur de la domination subie.
Une minorité d’entre eux voudrait, du reste, recouvrer une nationalité française qu’ils estiment, non sans arguments, ne pas avoir réellement perdue au moment de la conquête anglaise. Non pas nécessairement par amour immodéré et aveugle de la France, mais pour garder le lien avec leurs racines, avec leur histoire que l’on s’efforce, là-bas, beaucoup plus que chez nous en France, d’effacer de leurs mémoires.
Dans ce dossier, notre rédaction se borne à vous donner trois brefs éclairages, qu’elle juge propres à illustrer un vrai problème trop occulté :
- l’angoisse identitaire ;
- le cas particulier d’un réveil des Métis ;
- le désir, encore très minoritaire, et que la France officielle ne souhaite (ne peut ?) guère nourrir ou encourager, de recouvrer la nationalité française, et de contester ce qui fut considéré comme la perte d’icelle en 1763 au traité de Paris.
1) Angoisse identitaire des Québécois de souche française
Voici un extrait d’une « Tribune libre » écrite à la suite d’une décision canadienne fédérale touchant à la définition de la citoyenneté, adressée le 23 mai 2008 à Vigile (site québécois souverainiste) par Marie Mance Vallée, militante québécoise, auteur de l’article ci-après sur les métis francophones du Québec et du Canada (« Des métis reforment les rangs ») :
Tribune libre : La fin de notre Histoire
( ……………………..)
Il n'y a plus de peuple fondateur; il n'y a maintenant que des citoyens (y compris la communauté francophone qui ne serait plus de souche) de toutes les origines sous protection de l'État, de la Charte des Droits et Libertés et de la Cour suprême du Canada. Il n'y a jamais eu de crise des accomodements raisonnables; il n'y a jamais eu de problèmes. C'est notre insécurité identitaire qui est la cause de tout. Alors, il faut abattre ce que certains appellent la « maladie identitaire ». Un seul signe distinctif fera en sorte de nous différencier au cours des décennies et des siècles à venir, soit le crucifix à l'Assemblée nationale. C'est une chance. Au moins, il restera quelque trace de ce peuple fondateur de l'Amérique du Nord. Un jour, on racontera aux enfants que ce restant de peuple qui « n'a jamais eu d'histoire », était, déjà, de confession chrétienne.
La langue? C'est une question de temps. Notre culture? Elle est déjà anglo-américaine. Nos traditions? Elles ont été foulées au pieds depuis des années par les nôtres.
Que reste-t-il de NOUS? Seules la pratique de l'interculturalisme, la tolérance, l'ouverture et la bêtise.
« Tournons la page de l'Histoire ancienne », nous dit-on implicitement.
Marie Mance Vallée.
2) Des Métis reforment les rangs...
Bien que l'existence des Métis du Québec ait été scandaleusement occultée et le plus souvent niée par les différents pouvoirs, entre autres, le gouvernement fédéral et le gouvernement québécois, particulièrement depuis le milieu du XIXe siècle, les Métis de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord reforment les rangs sous la bannière de la Communauté métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan (CMDRSM). Le territoire a été délimité, les us et coutumes qui ont si peu changé depuis, remis à la mode du jour. Des clans (Charlevoix, Côte-Nord, du Grand Brûlé, de la Manic, de Chicoutimi, Ouananiche, Lac Saint-Jean/Piékouagami et Centre-Nord du Saguenay), ont été formés et des capitaines de villages nommés. Une bouffée d'air frais!
Depuis la fondation de la Nouvelle-France, au début du XVIIe siècle, les Relations des Jésuites, les écrits de l'admirable Mère Marie de l'Incarnation, et le Roy Louis XIV lui-même ne parle-t-il pas des « sauvages convertis à la foi catholique romaine... ». Il faut savoir que le Roy qui encourageait les mariages entre Indiens et Européens, dans ce cas-ci des Français, allait même jusqu'à sévir, afin de forcer ces messieurs à prendre femme. Les coureurs des bois qui ont sillonné et fondé des villes et villages dans toute l'Amérique du Nord, les truchements, les explorateurs, les Dollard des Ormeaux, quoique mis au ban de l'Histoire par des historiens révisionnistes de mauvaise foi, en sont aussi la preuve. Et bien d'autres encore! Les Métis du Manitoba, dont leur chef Louis Riel qui a été pendu pour avoir réclamé leur territoire, n'étaient-ils pas originaires du Québec ? Ne parle-t-on pas dans les écrits de Sangs-mêlés, de Blancs ensauvagés ou encore d'Indiens blancs d'Amérique, tel que les appelait plus récemment Philippe Jacquin, anthropologue et ethnologue français connu et reconnu. Qui osera mettre en doute les traditions orales familiales qui, de génération en génération, relatent la petite histoire de chaque famille. De ces descendants issus de mariages « à la mode du pays » ou encore d'unions chrétiennes.
Des rumeurs circulaient depuis quelques années à l'effet que le gouvernement fédéral, le gouvernement québécois et les Montagnais (aujourd'hui Innus) négociaient, derrière des portes closes, un traité appelé Approche Commune où il y était question de redonner une grande partie du territoire aux seuls Innus. C'est le choc, l'incrédulité, la consternation chez les fondateurs de cette région, et surtout chez les Métis qui y voient là, la dépossession définitive du territoire qu'ils avaient développé, remettant en cause leur propre identité.
Qu'à cela ne tienne, ils iront devant les tribunaux ! En effet, l'article 35 de la Constitution canadienne de 1982 ne reconnaît-elle pas comme Autochtones, les Inuits, les Indiens et les Métis ?
N'eût été la sagacité d'un groupe de Métis du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord, et celle de notre lien de mémoire, l'historienne métisse Russel-A. Bouchard, mécontents, mais surtout inquiets, de la tournure que prenaient les événements au Québec concernant l'identité et le territoire, l'Histoire des Métis aurait été emportée définitivement dans l'oubli. En effet, depuis le milieu du XIXe siècle, et plus récemment, notre élite politique s'acharnait à promouvoir une certaine et improbable nation civique, comme s'il était possible et réaliste de donner naissance, en quelques années, à une nouvelle nation. Nation civique, multiculturalisme, interculturalisme, autant d'expressions qui indiquaient la volonté des gouvernements, des différents partis politiques, des élites intellectuelles de redéfinir la nation québécoise : un genre de « melting po »t à l'américaine ou encore un ensemble de ghettos. Pourquoi une nouvelle nation quand nous en avons déjà une ?... N'avons-nous pas toujours intégré jusqu'à récemment les nouveaux arrivants ?
L'an 2000 aura été une année charnière pour la Communauté métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan (CMDRSM), dont la plupart des membres sont de langue française, la langue de leurs pères et mères. Les cimetières de la région parlent d'eux-mêmes...
Il n'y a point de doute : la nation métisse québécoise existe. Et il y en a des milliers. Des communautés en Gaspésie, en Estrie et ailleurs au Québec reviennent à la lumière du jour; d'autres sont en formation.
Une chose est certaine, les Métis de la CMDRSM sont là pour rester maintenant. Depuis la conquête, nous avons subi des assauts répétés, afin de nous convertir, souvent malgré nous, à la langue et à la culture anglaises et, ces dernières décennies à la culture anglo-américaine. Cependant, il est de plus en plus inquiétant de constater que l'engouement de certains, hélas! même en France, pour la langue anglaise, pourrait donner un autre visage à cette communauté. La plus grande vigilance s'impose donc!
Marie Mance Vallée
3) Désir – et chances ? - de recouvrer la nationalité française :
Périodiquement, le désir se traduit par des démarches…..
Métisse de la CMDRSM
Démarches de Québécois en vue du recouvrement
de la nationalité française perdue en 1763 au Traité de Paris
Nous publions ci-après, avec l’autorisation de ses auteurs, un dossier dont nous avons soutenu la présentation aux autorités françaises, au nom de l’histoire et de la solidarité des sociétés civiles francophones.
« Nous sommes d’une race qui ne veut pas mourir »
Cette phrase de Maria Chapdelaine de Louis Hémon, reprise dans Menaud, maître draveur de Félix-Antoine Savard, exprime le sentiment ravivé aujourd’hui des Québécois et autres Canadiens francophones qui se sentent de plus en plus minorés et menacés d’extinction par une politique - ancienne et d’une redoutable constance - de la majorité canadienne et de l’Amérique du Nord anglophones, et par leur propre indécision due à la longueur de la domination subie.
Une minorité d’entre eux voudrait, du reste, recouvrer une nationalité française qu’ils estiment, non sans arguments, ne pas avoir réellement perdue au moment de la conquête anglaise. Non pas nécessairement par amour immodéré et aveugle de la France, mais pour garder le lien avec leurs racines, avec leur histoire que l’on s’efforce, là-bas, beaucoup plus que chez nous en France, d’effacer de leurs mémoires.
Dans ce dossier, notre rédaction se borne à vous donner trois brefs éclairages, qu’elle juge propres à illustrer un vrai problème trop occulté :
- l’angoisse identitaire ;
- le cas particulier d’un réveil des Métis ;
- le désir, encore très minoritaire, et que la France officielle ne souhaite (ne peut ?) guère nourrir ou encourager, de recouvrer la nationalité française, et de contester ce qui fut considéré comme la perte d’icelle en 1763 au traité de Paris.
1) Angoisse identitaire des Québécois de souche française
Voici un extrait d’une « Tribune libre » écrite à la suite d’une décision canadienne fédérale touchant à la définition de la citoyenneté, adressée le 23 mai 2008 à Vigile (site québécois souverainiste) par Marie Mance Vallée, militante québécoise, auteur de l’article ci-après sur les métis francophones du Québec et du Canada (« Des métis reforment les rangs ») :
Tribune libre : La fin de notre Histoire
( ……………………..)
Il n'y a plus de peuple fondateur; il n'y a maintenant que des citoyens (y compris la communauté francophone qui ne serait plus de souche) de toutes les origines sous protection de l'État, de la Charte des Droits et Libertés et de la Cour suprême du Canada. Il n'y a jamais eu de crise des accomodements raisonnables; il n'y a jamais eu de problèmes. C'est notre insécurité identitaire qui est la cause de tout. Alors, il faut abattre ce que certains appellent la « maladie identitaire ». Un seul signe distinctif fera en sorte de nous différencier au cours des décennies et des siècles à venir, soit le crucifix à l'Assemblée nationale. C'est une chance. Au moins, il restera quelque trace de ce peuple fondateur de l'Amérique du Nord. Un jour, on racontera aux enfants que ce restant de peuple qui « n'a jamais eu d'histoire », était, déjà, de confession chrétienne.
La langue? C'est une question de temps. Notre culture? Elle est déjà anglo-américaine. Nos traditions? Elles ont été foulées au pieds depuis des années par les nôtres.
Que reste-t-il de NOUS? Seules la pratique de l'interculturalisme, la tolérance, l'ouverture et la bêtise.
« Tournons la page de l'Histoire ancienne », nous dit-on implicitement.
Marie Mance Vallée.
2) Des Métis reforment les rangs...
Bien que l'existence des Métis du Québec ait été scandaleusement occultée et le plus souvent niée par les différents pouvoirs, entre autres, le gouvernement fédéral et le gouvernement québécois, particulièrement depuis le milieu du XIXe siècle, les Métis de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord reforment les rangs sous la bannière de la Communauté métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan (CMDRSM). Le territoire a été délimité, les us et coutumes qui ont si peu changé depuis, remis à la mode du jour. Des clans (Charlevoix, Côte-Nord, du Grand Brûlé, de la Manic, de Chicoutimi, Ouananiche, Lac Saint-Jean/Piékouagami et Centre-Nord du Saguenay), ont été formés et des capitaines de villages nommés. Une bouffée d'air frais!
Depuis la fondation de la Nouvelle-France, au début du XVIIe siècle, les Relations des Jésuites, les écrits de l'admirable Mère Marie de l'Incarnation, et le Roy Louis XIV lui-même ne parle-t-il pas des « sauvages convertis à la foi catholique romaine... ». Il faut savoir que le Roy qui encourageait les mariages entre Indiens et Européens, dans ce cas-ci des Français, allait même jusqu'à sévir, afin de forcer ces messieurs à prendre femme. Les coureurs des bois qui ont sillonné et fondé des villes et villages dans toute l'Amérique du Nord, les truchements, les explorateurs, les Dollard des Ormeaux, quoique mis au ban de l'Histoire par des historiens révisionnistes de mauvaise foi, en sont aussi la preuve. Et bien d'autres encore! Les Métis du Manitoba, dont leur chef Louis Riel qui a été pendu pour avoir réclamé leur territoire, n'étaient-ils pas originaires du Québec ? Ne parle-t-on pas dans les écrits de Sangs-mêlés, de Blancs ensauvagés ou encore d'Indiens blancs d'Amérique, tel que les appelait plus récemment Philippe Jacquin, anthropologue et ethnologue français connu et reconnu. Qui osera mettre en doute les traditions orales familiales qui, de génération en génération, relatent la petite histoire de chaque famille. De ces descendants issus de mariages « à la mode du pays » ou encore d'unions chrétiennes.
Des rumeurs circulaient depuis quelques années à l'effet que le gouvernement fédéral, le gouvernement québécois et les Montagnais (aujourd'hui Innus) négociaient, derrière des portes closes, un traité appelé Approche Commune où il y était question de redonner une grande partie du territoire aux seuls Innus. C'est le choc, l'incrédulité, la consternation chez les fondateurs de cette région, et surtout chez les Métis qui y voient là, la dépossession définitive du territoire qu'ils avaient développé, remettant en cause leur propre identité.
Qu'à cela ne tienne, ils iront devant les tribunaux ! En effet, l'article 35 de la Constitution canadienne de 1982 ne reconnaît-elle pas comme Autochtones, les Inuits, les Indiens et les Métis ?
N'eût été la sagacité d'un groupe de Métis du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord, et celle de notre lien de mémoire, l'historienne métisse Russel-A. Bouchard, mécontents, mais surtout inquiets, de la tournure que prenaient les événements au Québec concernant l'identité et le territoire, l'Histoire des Métis aurait été emportée définitivement dans l'oubli. En effet, depuis le milieu du XIXe siècle, et plus récemment, notre élite politique s'acharnait à promouvoir une certaine et improbable nation civique, comme s'il était possible et réaliste de donner naissance, en quelques années, à une nouvelle nation. Nation civique, multiculturalisme, interculturalisme, autant d'expressions qui indiquaient la volonté des gouvernements, des différents partis politiques, des élites intellectuelles de redéfinir la nation québécoise : un genre de « melting po »t à l'américaine ou encore un ensemble de ghettos. Pourquoi une nouvelle nation quand nous en avons déjà une ?... N'avons-nous pas toujours intégré jusqu'à récemment les nouveaux arrivants ?
L'an 2000 aura été une année charnière pour la Communauté métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan (CMDRSM), dont la plupart des membres sont de langue française, la langue de leurs pères et mères. Les cimetières de la région parlent d'eux-mêmes...
Il n'y a point de doute : la nation métisse québécoise existe. Et il y en a des milliers. Des communautés en Gaspésie, en Estrie et ailleurs au Québec reviennent à la lumière du jour; d'autres sont en formation.
Une chose est certaine, les Métis de la CMDRSM sont là pour rester maintenant. Depuis la conquête, nous avons subi des assauts répétés, afin de nous convertir, souvent malgré nous, à la langue et à la culture anglaises et, ces dernières décennies à la culture anglo-américaine. Cependant, il est de plus en plus inquiétant de constater que l'engouement de certains, hélas! même en France, pour la langue anglaise, pourrait donner un autre visage à cette communauté. La plus grande vigilance s'impose donc!
Marie Mance Vallée
3) Désir – et chances ? - de recouvrer la nationalité française :
Périodiquement, le désir se traduit par des démarches…..
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