Cette information m'a été communiquée par un ami qui s'intéresse au fait Métis. J'aimerais en savoir plus sur ces types. Si quelqu'un dispose d'informations à leur sujet, ce serait bien qu'on puisse en profiter.
Russel Bouchard
Louis Tanaskon, un Métis qui aurait participé à la rébellion de 1837:
Nos aînés se souviennent d'Hyacinthe Canard et de Louis Tanaskon, tous deux morts à l’âge de 103 ans. Leur famille serait venue d'Oka au lendemain de la défaite des insurgés à Saint-Eustache en décembre 1837. Ayant pris part au soulèvement et craignant les représailles des autorités, un groupe de ces Iroquois avait remonté l'Outaouais et la rivière de la Petite-Nation pour finalement s'installer dans la grande île du lac Simon.
Tanaskon (on dit aussi Téneskon ou Taneskon), guide de chasse et de pêche sur le lac Simon, laisse le souvenir d'un homme instruit, d'une grande culture. Il aurait été chef à Maniwaki, avait longtemps vécu au lac des Castors puis était allé passer ses dernières années à la barrière du Club des Douze. Sa fille Valmire Cimon s'employa à le pacifier (et y réussit) car selon certains, le chef avait un caractère particulièrement bouillant.
Gébé
vendredi, juillet 28, 2006
samedi, juillet 22, 2006
Journée nationale des autochtones - Le Canada fait-il marche arrière en matière de droits humains ?
Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies, nouvellement formé, tient en ce moment sa première session à Genève. Le Canada étant l'un des 47 membres élus du Conseil, il participe à cette réunion historique. Le Conseil se penchera sur l'importante question de l'approbation du Projet de déclaration de l'ONU sur les droits des peuples autochtones.
Depuis plus de 20 ans, cette déclaration et son contenu ont fait l'objet de discussions en profondeur à l'ONU. À ce chapitre, le Canada a fait preuve de leadership ces dernières années. Il a demandé que les droits des peuples autochtones soient reconnus, étape d'une extrême importance pour l'élimination de siècles de discrimination. La plupart des pays ont une approche similaire.
La violation des droits des 370 millions d'autochtones à l'échelle mondiale a laissé un héritage épouvantable : niveau de pauvreté élevé, mauvaise santé, faible espérance de vie, menace à l'existence même de cultures et de peuples distincts. Il est urgent que soit adoptée une déclaration affirmant clairement les droits des peuples autochtones.
Toutefois, les États-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont affirmé publiquement et à tort que cette déclaration manquait d'équilibre, que les droits des peuples autochtones pouvaient bafouer les droits de tiers. Ces trois pays ne tiennent pas compte du texte que le Conseil des droits de l'homme a entre les mains, qui contient l'assurance explicite selon laquelle «les droits de l'homme et les libertés fondamentales de tous seront respectés».
Dans toute situation pouvant affecter les autres, les droits de chacun doivent être considérés de manière juste et égale. La déclaration prévoit en outre une interprétation «conformément aux principes de justice, de démocratie [...] d'égalité, de non-discrimination, de bonne gouvernance et de bonne foi». Ces principes sont au coeur même du droit canadien et du droit international en matière de droits humains.
Le Canada a aussi oeuvré à clarifier l'intention générale de la déclaration, soit favoriser des relations harmonieuses entre États et peuples autochtones. Cette clarification a aidé à consolider l'appui qu'un grand nombre de pays d'Europe et d'Amérique latine donnent à cette déclaration. Le Canada a joué un rôle de premier plan en comblant le fossé entre les différences persistantes.
Lorsqu'il faisait campagne en vue d'obtenir un siège au Conseil des droits de l'homme, le Canada a souligné ses engagements internationaux clés en matière de droits humains. Ainsi, la promotion de nouveaux instruments de droits humains par le Canada et sa promesse d'en faire davantage chez lui pour faire valoir les droits des groupes marginalisés ont été invoquées. Cela incluait les peuples autochtones. Par contre, le Canada n'a pas promis de donner son appui à la déclaration.
À la Chambre des communes, on a demandé au gouvernement Harper s'il appuierait l'adoption de la déclaration. Le gouvernement a refusé de répondre, laissant entendre qu'il fallait étudier davantage la déclaration. Le Comité permanent des affaires autochtones a adopté une motion demandant que le Canada vote en faveur de la déclaration à la première session du Conseil des droits de l'homme. Le Bloc québécois, les libéraux et le NPD ont tous appuyé la motion. Les conservateurs se sont abstenus.
La réticence du gouvernement à se prononcer publiquement sur la déclaration fait de plus en plus craindre que ce dernier se soit engagé en privé à se joindre au trio États-Unis, Australie et Nouvelle-Zélande, toujours plus isolé.
Il semble que le gouvernement canadien fasse désormais pression auprès d'autres gouvernements pour qu'ils votent en faveur de la réouverture des négociations sur la déclaration.
Manquement aux responsabilités
Sur les questions de droits humains, nous favorisons une approche plus directe avec le Parlement. Notre processus démocratique exige, au minimum, de la transparence et de véritables consultations. En sapant les efforts déployés au cours des 23 dernières années en vue d'assurer la reconnaissance des droits des peuples autochtones, le gouvernement manque à ses responsabilités constitutionnelles et internationales, notamment ses obligations en tant que membre du Conseil des droits de l'homme.
Le Canada retire-t-il son appui à la déclaration au moment précis où celle-ci pourrait franchir une étape décisive ? Nous espérons que non. Les peuples autochtones du monde ont besoin d'une protection efficace de leurs droits humains. Même si le Projet de déclaration de l'ONU sur les droits des peuples autochtones n'est pas un traité, on y reconnaît des normes essentielles à la survie, la dignité et le bien-être des peuples autochtones à l'échelle mondiale.
Le Canada assure depuis longtemps que le monde profitera de la reconnaissance des droits des peuples autochtones. Nous invitons le Canada à donner suite à cette affirmation.
La poursuite du débat pourrait entraîner d'interminables délais, ouvrir la porte à d'autres objections et compromettre l'affirmation des droits humains des peuples autochtones, déjà reportée depuis trop longtemps. Le Conseil des droits de l'homme a besoin du leadership du Canada. Si le Canada fait marche arrière à titre d'ambassadeur des droits humains, il desservira les intérêts des peuples autochtones, du Canada et de la communauté internationale.
Warren Allmand
Ancien ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien et ancien président de Droits et démocratie
Bernard Landry
Ancien premier ministre du Québec
Roméo Saganash
Directeur des relations avec le Québec et le monde au Grand Conseil des Cris
21 juin 2006
Depuis plus de 20 ans, cette déclaration et son contenu ont fait l'objet de discussions en profondeur à l'ONU. À ce chapitre, le Canada a fait preuve de leadership ces dernières années. Il a demandé que les droits des peuples autochtones soient reconnus, étape d'une extrême importance pour l'élimination de siècles de discrimination. La plupart des pays ont une approche similaire.
La violation des droits des 370 millions d'autochtones à l'échelle mondiale a laissé un héritage épouvantable : niveau de pauvreté élevé, mauvaise santé, faible espérance de vie, menace à l'existence même de cultures et de peuples distincts. Il est urgent que soit adoptée une déclaration affirmant clairement les droits des peuples autochtones.
Toutefois, les États-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont affirmé publiquement et à tort que cette déclaration manquait d'équilibre, que les droits des peuples autochtones pouvaient bafouer les droits de tiers. Ces trois pays ne tiennent pas compte du texte que le Conseil des droits de l'homme a entre les mains, qui contient l'assurance explicite selon laquelle «les droits de l'homme et les libertés fondamentales de tous seront respectés».
Dans toute situation pouvant affecter les autres, les droits de chacun doivent être considérés de manière juste et égale. La déclaration prévoit en outre une interprétation «conformément aux principes de justice, de démocratie [...] d'égalité, de non-discrimination, de bonne gouvernance et de bonne foi». Ces principes sont au coeur même du droit canadien et du droit international en matière de droits humains.
Le Canada a aussi oeuvré à clarifier l'intention générale de la déclaration, soit favoriser des relations harmonieuses entre États et peuples autochtones. Cette clarification a aidé à consolider l'appui qu'un grand nombre de pays d'Europe et d'Amérique latine donnent à cette déclaration. Le Canada a joué un rôle de premier plan en comblant le fossé entre les différences persistantes.
Lorsqu'il faisait campagne en vue d'obtenir un siège au Conseil des droits de l'homme, le Canada a souligné ses engagements internationaux clés en matière de droits humains. Ainsi, la promotion de nouveaux instruments de droits humains par le Canada et sa promesse d'en faire davantage chez lui pour faire valoir les droits des groupes marginalisés ont été invoquées. Cela incluait les peuples autochtones. Par contre, le Canada n'a pas promis de donner son appui à la déclaration.
À la Chambre des communes, on a demandé au gouvernement Harper s'il appuierait l'adoption de la déclaration. Le gouvernement a refusé de répondre, laissant entendre qu'il fallait étudier davantage la déclaration. Le Comité permanent des affaires autochtones a adopté une motion demandant que le Canada vote en faveur de la déclaration à la première session du Conseil des droits de l'homme. Le Bloc québécois, les libéraux et le NPD ont tous appuyé la motion. Les conservateurs se sont abstenus.
La réticence du gouvernement à se prononcer publiquement sur la déclaration fait de plus en plus craindre que ce dernier se soit engagé en privé à se joindre au trio États-Unis, Australie et Nouvelle-Zélande, toujours plus isolé.
Il semble que le gouvernement canadien fasse désormais pression auprès d'autres gouvernements pour qu'ils votent en faveur de la réouverture des négociations sur la déclaration.
Manquement aux responsabilités
Sur les questions de droits humains, nous favorisons une approche plus directe avec le Parlement. Notre processus démocratique exige, au minimum, de la transparence et de véritables consultations. En sapant les efforts déployés au cours des 23 dernières années en vue d'assurer la reconnaissance des droits des peuples autochtones, le gouvernement manque à ses responsabilités constitutionnelles et internationales, notamment ses obligations en tant que membre du Conseil des droits de l'homme.
Le Canada retire-t-il son appui à la déclaration au moment précis où celle-ci pourrait franchir une étape décisive ? Nous espérons que non. Les peuples autochtones du monde ont besoin d'une protection efficace de leurs droits humains. Même si le Projet de déclaration de l'ONU sur les droits des peuples autochtones n'est pas un traité, on y reconnaît des normes essentielles à la survie, la dignité et le bien-être des peuples autochtones à l'échelle mondiale.
Le Canada assure depuis longtemps que le monde profitera de la reconnaissance des droits des peuples autochtones. Nous invitons le Canada à donner suite à cette affirmation.
La poursuite du débat pourrait entraîner d'interminables délais, ouvrir la porte à d'autres objections et compromettre l'affirmation des droits humains des peuples autochtones, déjà reportée depuis trop longtemps. Le Conseil des droits de l'homme a besoin du leadership du Canada. Si le Canada fait marche arrière à titre d'ambassadeur des droits humains, il desservira les intérêts des peuples autochtones, du Canada et de la communauté internationale.
Warren Allmand
Ancien ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien et ancien président de Droits et démocratie
Bernard Landry
Ancien premier ministre du Québec
Roméo Saganash
Directeur des relations avec le Québec et le monde au Grand Conseil des Cris
21 juin 2006
samedi, juillet 01, 2006
Voltaire appelé à la barre de la cause des Métis de l'Acadie, du Québec et du Canada !...
« Une légère querelle entre la France et l'Angleterre, pour quelques terrains sauvages vers l'Acadie, inspira une nouvelle politique à tous les souverains d'Europe. Il est utile d'observer que cette querelle était le fruit de la négligence de tous les ministres qui travaillèrent, en 1712 et 1713 au traité d'Utrecht. La France avait cédé à l'Angleterre , par ce traité, l'Acadie, voisine du Canada, avec toutes ses anciennes limites; mais on n'avait pas spécifié quelles étaient ces limites; On les ignorait: c'est une faute qu'on a jamais commise dans des contrats entre particuliers. Des démêlés ont résulté nécessairement de cette omission. Si la philosophie et la justice se mêlaient des querelles des hommes, elles leur feraient voir que les Français et les Anglais se disputaient un pays sur lequel ils n'avaient aucun droit : mais ces premiers principes n'entrent point dans les affaires du monde. Une pareille dispute élevée entre de simples commerçans aurait été apaisée en deux heures par des arbitres ; mais entre des couronnes il suffit de l'ambition ou de l'humeur d'un simple commissaire pour bouleverser vingt états...»
Voltaire: «Précis du siècle de Louis XV (1768), Éditions Baudouin, 1828, chap. XXXI, pp. 327-328.
Cet extrait de document mérite d'être déposé en preuve, dans la cause qui oppose les Métis au pouvoir colonial du Canada.
Dans le contexte de la lutte pour le droit des Métis et des Indiens, ce passage du Patriarche de Ferney, tiré de son « Précis du siècle de Louis XV », n'est pas sans importance. Car Voltaire est un témoin privilégié du dernier demi-siècle de la Nouvelle-France. D'autant plus que le Traité d'Utrecht (11 avril 1713) est celui qui prépare la Conquête, permet à la perfidie de l'esprit de conquête britannique de préparer l'odieuse déportation des Acadiens (1755), et met la table au futur traité de Paris (10 février 1763). Sa grande conséquence pour nous, est qu'il coupe en deux tout le pays acadien de la Nouvelle-France (le berceau des Métis), et qu'il place sous la botte britannique cloutée la partie sud qui comprend, alors et en gros, le Nouveau-Brunswick et une partie de la Nouvelle-Écosse.
Dans le traité d'Utrecht, les Indiens et les Métis sont totalement ignorés... d'où le combat que nous menons pour le recouvrement de nos droits bafoués. Voltaire, par ce texte, démontre à quel point le vieux principe, terra nullius (voulant alors que les autochtones qui ne cultivent pas la terre sont des animaux et n'ont pas droit à ces terres) est toujours l'âme de ces conquêtes et l'antre de nos ennuis actuels.
Russel Bouchard
Le Fils de l'Étoile du Matin
Note : Arrangement d'une lettre adressée à M. Lucien Choudin, un ami de Ferney-Voltaire et conservateur du château de Voltaire, qui a eu la gentillesse de nous rappeler cet éloquent passage de son oeuvre.
Voltaire: «Précis du siècle de Louis XV (1768), Éditions Baudouin, 1828, chap. XXXI, pp. 327-328.
Cet extrait de document mérite d'être déposé en preuve, dans la cause qui oppose les Métis au pouvoir colonial du Canada.
Dans le contexte de la lutte pour le droit des Métis et des Indiens, ce passage du Patriarche de Ferney, tiré de son « Précis du siècle de Louis XV », n'est pas sans importance. Car Voltaire est un témoin privilégié du dernier demi-siècle de la Nouvelle-France. D'autant plus que le Traité d'Utrecht (11 avril 1713) est celui qui prépare la Conquête, permet à la perfidie de l'esprit de conquête britannique de préparer l'odieuse déportation des Acadiens (1755), et met la table au futur traité de Paris (10 février 1763). Sa grande conséquence pour nous, est qu'il coupe en deux tout le pays acadien de la Nouvelle-France (le berceau des Métis), et qu'il place sous la botte britannique cloutée la partie sud qui comprend, alors et en gros, le Nouveau-Brunswick et une partie de la Nouvelle-Écosse.
Dans le traité d'Utrecht, les Indiens et les Métis sont totalement ignorés... d'où le combat que nous menons pour le recouvrement de nos droits bafoués. Voltaire, par ce texte, démontre à quel point le vieux principe, terra nullius (voulant alors que les autochtones qui ne cultivent pas la terre sont des animaux et n'ont pas droit à ces terres) est toujours l'âme de ces conquêtes et l'antre de nos ennuis actuels.
Russel Bouchard
Le Fils de l'Étoile du Matin
Note : Arrangement d'une lettre adressée à M. Lucien Choudin, un ami de Ferney-Voltaire et conservateur du château de Voltaire, qui a eu la gentillesse de nous rappeler cet éloquent passage de son oeuvre.
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