jeudi, avril 12, 2007
Approche commune : Québec donne une autre preuve de sa mauvaise foi à l'endroit des Métis
Courtoisie du journal « Le Quotidien », Chicoutimi, Saguenay.
Jeudi, Éditorial,
Carol Néron
Approche commune : la phase cruciale s'amorce!
Le phénomène se manifeste rarement à l'occasion du déjeuner hebdomadaire du Cercle de presse mais, hier, à l'Hôtel Chicoutimi, l'atmosphère était réellement à trancher au couteau. Les journalistes et les relationnistes du Saguenay ont reçu l'équipe du gouvernement québécois dans le dossier de l'Approche commune. Me Jean Bertrand, Germain Simard et Antony Dettroio, ancien maire de Port-Cartier, ont martelé à plusieurs reprises que, cette fois, le public serait consulté avant que soit signé le traité qui rendra justice aux Innus. C'est avec un luxe incroyable de précautions illustrant la grande complexité de ces négociations que, notamment, Me Jean Bertrand, en faisant en sorte de ne rien dévoiler, a fait référence à l'état actuel des pourparlers.
Les représentants des principaux médias de la région ne sont donc pas sortis plus informés qu'ils ne l'étaient à leur arrivée. L'assurance que les Blancs ne seraient pas tenus dans l'ignorance des faits et que leurs préoccupations ne resteraient pas lettre morte - à tout le moins jusque dans les limites de ce que Québec et Ottawa considéreront comme «raisonnable» - a semblé, toutefois, les satisfaire. En tout cas, Québec a appris de ses erreurs. Le gouvernement ne tient pas à se remettre les pieds dans les plats comme il l'a fait une première fois, en 2003-04, quand une fuite a soulevé les Blancs contre l'entente de principe. La catastrophe a été évitée de justesse, à ce moment-là. D'ailleurs, les effets éminemment négatifs du manque de transparence dont ont fait preuve les négociateurs gouvernementaux, aussi bien québécois que fédéraux, hypothèquent toujours lourdement le processus devant conduire à la conclusion du traité.
[Le jugement Haïda oblige pourtant les gouvernements fédéral et provincial à négocier de bonne foi avec TOUS les autochtones ; ce qui veut dire les Métis autant que les Indiens et les Inuits. Il restera donc à la Cour de leur rappeler cet incontournable devoir ! R.B.]
Questions sans réponses La rencontre d'hier n'est pas parvenue à éclairer plusieurs zones d'ombre tenaces… Ainsi, Me Jean Bertrand n'admet pas l'expression «nation métisse». Étant donné, selon lui, qu'aucun tribunal canadien ne s'est encore prononcé à ce sujet, il ne voit pas la nécessité de l'inclure au cadre actuel des négociations. Fort bien. Mais qu'arrivera-t-il si un jugement favorable à cet égard devait être rendu avant, ou même après, la signature du traité? Est-ce que la négociation devrait être reprise à zéro, annulant du même coup le résultat de tous les efforts consentis jusqu'à maintenant pour mener à la conclusion d'une entente historique avec les Innus? Un autre élément suscite des interrogations justifiées, celui touchant les incontournables contre-propositions qui ne manqueront pas de provenir du public une fois que celui-ci sera informé plus en détails du projet. Jusqu'où ira le degré de «compréhension» de Québec et d'Ottawa, à cet effet?
Les questions litigieuses demeurant sans réponses devront forcément être tranchées par les deux paliers de gouvernement. Qui, des Innus ou des Blancs…et peut-être des Métis, aura à faire son deuil de revendications jugées essentielles par chacune des parties concernées? Motus et bouche cousue On comprendra, enfin, que pas un seul membre du trio ne se soit risqué à se prononcer sur un échéancier précis. Autrement dit, personne ne peut encore prévoir le moment où les négociations prendront fin par la signature en bonne et due forme du traité. Le contexte est encore trop fragile.
À titre d'exemple, les négociateurs insistent sur le fait que l'objectif de l'unanimité est, lui aussi, souvent très difficile à atteindre même au sein des différentes communautés Innus. Pour l'instant, la seule conclusion qui s'impose dans la foulée de la rencontre d'hier matin, c'est que, à en juger par l'extrême prudence affichée par les principaux intervenants du gouvernement québécois, le contenu de l'Approche commune, dès qu'il sera rendu public dans ses grandes lignes, provoquera une autre forte explosion d'émotivité parmi les Blancs. -30-
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7 commentaires:
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Comme nous l’avons si souvent dit, ces gens-là, MM. Bertrand, Simard et Detroio ( on pourrait en rajouter à cette liste, Benoit Bouchard entre autres), n’ont pas une grande signification dans tout ce dossier. Ils sont bien payés pour endormir le peuple. Leurs propos sont probants à cet égard. Notre discours et nos démarches, je le répète sont à l’abri du débat idéologique dans lequel ils s’enferment et enferment les média.
Me Bertrand avoue par ses dires qu’il ne sait rien de l’impact qu’ont et qu’auront dans le futur, sur ces négociations et leurs aléa, les démarches juridiques entreprises par la CMDRSM. Il peut bien dire n’importe quoi et son contraire , il a fait perdre leur temps aux journalistes qui n’ont rien eu à se mettre sous le crayon !
Du RÉCHAUFFÉ !!
Est-il nécessaire d’ajouter, pour le bénéfice de ces Messieurs que leur démarche en vue de faire « avaler » cette entente aux populations allochtones ( je déteste ce terme qui sert plus à banaliser le citoyen qu’ à le définir) et aux Métis de ce territoire est plus qu’aléatoire voire illégitime, puisque qu’à la base la reconnaissance des gouvernements par rapport au statuts et compétences des Innus « actuels » sur ce même territoire n’a jamais été testée juridiquement parlant auparavant. Au contraire des Métis qui eux, ne demandent aux cours de justice et aux gouvernements que la possibilité de mettre à l’épreuve leurs prétentions concernant leur statut, avec déférence dans les meilleurs délais.
Ce que les procureurs des deux paliers de gouvernements ne semblent pas disposer à faire. Du moins pour l’instant.
Et c’est cette stratégie ridicule de la part de ceux que nous avons élus pour promouvoir la justice, qui fait en sorte que les choses n’avancent pas dans ce dossier. Ils étirent le temps aux frais des contribuables pour augmenter leurs chances de maquiller voire de soustraire au regard du peuple, le plus mauvais « accommodement » qui soit sorti de la tête d’un haut fonctionnaire québécois.
LA CMDRSM ET LES NÉGOCIATIONS
DU TRAITÉ DE L’APPROCHE COMMUNE
Hier, 11 avril 2007, conférence de presse des responsables (négociateurs) de l’Approche commune. Quel gaspille ! Toute cette encre qui coule pour rapporter les mots. Des mots vides de sens, des mots pour dire sans rien dire, des mots qui tentent de cacher le tomahawk suspendu au dessus de la tête de la nation métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan, tous ces métis de la Boréalie.
Au départ, carrément nié d’existence par les Indiens, les gouvernements, leurs ministres et fonctionnaires. Ensuite, soupsonner qu’il en existe peut être quelques-uns au fond de certains rangs. Puis voilà qu’on reconnaît que les Métis sont bel et bien vivants mais qu’il appartient au gouvernement fédéral de décider si ces derniers auront une place à la sacrée sainte table de négociation du traité de l’approche commune.
Les responsables de l’élaboration et de la bonne marche des négociations de ce traité sont ils à ce point ignorants ou inconscients ? Je ne le pense pas. Ils poursuivent simplement et avec acharnement une politique de rejet, d’oublie, de négation et d’assimilation d’un peuple fondateur de ce grand pays qu’est le Canada, le Peuple Métis. L’enjeu n’est pas seulement politique à leurs yeux, mais surtout économique.
De la manière dont c’est parti, avec les quelques six interventions juridiques que les Métis de la Communauté du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan, ont déposées devant la Cour supérieure du Québec, ce n’est pas les gouvernements qui vont décider si ce sont les seuls Indiens ou la couronne qui sont les ayants droit du territoire ; ce sera plutôt les appareils judiciaires du Québec ou de ce pays.
Il va de soit que le peuple indien est très différent du peuple métis. Les négociations en cours présentement s’orientent en fonction de deux tendances, soient les aspirations des Innus et celles de la couronne. Les Métis ont une vision quelque fois médiane et parfois carrément différente des deux autres parties. Faudra t-il recommencer les pourparlers à la source ? Peut-être pas pour l’ensemble, mais certainement pour un certain nombre de droits non négociables selon les vus et/ou la culture de notre peuple.
Dimanche dernier, c’était le jour de Pâques. Pour les chrétiens, temps propice pour les miracles. L’aveugle ouvrira t’il les yeux ?........ ou laissera t’il les cours de justice trancher ?
À suivre……
Jean-René Tremblay
Président/Chef de la CMDRSM
Moi je crois que vous êtes sur la bonne route.
Meilleure route que le PQ entéka!
Les gouvernements, avec leurs chartes, dans leur volonté de s'éviter les stigmatisations de décisions un peu trop fondamentales, ont relégués cette responsabilité aux tribunaux.
Le jugement Powley est un autre exemple de l'influence qu'un bon dossier bien préparé peut avoir sur ce nouveau moyen; l'activisme judiciaire, enfanté par cette déresponsabilisation de l'État.
Comme le dit M. Harvey, les propagandes médiatiques n'y ont aucune influence.
P.S.: La lecture de ce blogue donne non seulement un portrait vivant et poignant du peuple Métis de la Boréalie mais autant pour toutes les communautés qui en sont les géniteurs et descendants.
C'est un portrait tout craché du vrai Kebec.
Celui qui fut perdu et doit être redonné.
Bonsoir,
Quand Jean Bertrand dit:qu'aucun
tribunaux canadien ne s'est
prononcé au sujet de la nation Métis,il oubli que les Métis sont
reconnus comme peuple autochtone au canada inscrit dans la constitution canadienne.
Je crois que le terme NATION au
contraire prend toute son expression pour les Métis au Québec.
Je crois que nous sommes en présence d’une prise de conscience à l’effet que les québécois ont perdu leur temps à suivre ces idéologues qui n’en finissent plus de tergiverser et qui leurrent le peuple . L’activisme judiciaire comme vous dites Zach ( et j’ajouterais administratif) réfère à des outils spécifiques que sont le droit, la jurisprudence administrative et juridique, l’histoire et « la tradition ».
Cela implique une constance, une continuité dans le temps et dans l’espace qui ont été complètement et malencontreusement évacuées des discours identitaire, économique, culturel et social des québécois, et sans lesquelles il ne sert à rien de vouloir faire pays sans risquer le chaos et à la limite l’assimilation totale à moyen terme. Il ne s’agit pas ici de devenir d’hypothétiques « Champions du Monde » dans le chapelet des nations, comme le suggère les landryistes, mais simplement d’ « ÊTRE ».
Les Métis ont compris cette nuance et c’est ce qui caractérise leur démarche, la cohésion. Cet esprit de corps unitaire, bien que relatif, possède ses propres systèmes de régulation, son propre système immunitaire pourrions-nous dire. Il n’a pas besoin d’idéologues pour lui proposer des menus. La table est déjà mise et les convives n’ont qu’à s’y présenter.
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