jeudi, août 31, 2006

Communiqué de la Communauté Métis du Domaine du Roy / Mingan

2006/08/14
Le 16 juillet dernier, M. Étienne Rivard de l’équipe de chercheurs de l’Université Laval nous a fait parvenir une lettre demandant notre collaboration pour une recherche portant sur les communautés métisses sur les territoires du Saguenay—Lac St-Jean et de l’Abitibi.

Nous sommes au courrant que le ministère de la Justice est un des principaux commanditaires de cette recherche. Vous savez que nous sommes devant les tribunaux (Corneau et Kruger) pour défendre nos droits et que les gouvernements du Québec et du Canada font tout pour contrer nos actions et tentent de prouver qu’il n’y a pas de Métis au Québec.

Le conseil d’administration a donc décidé de ne pas collaborer à cette étude même si nous ne mettons pas en doute l’intégrité des chercheurs. Nous demandons donc à tous les Métis de notre communauté de ne pas répondre aux questions et de ne pas collaborer d’aucune façon à cette recherche. Cela pourrait nous porter préjudice et nuire au déroulement positif de nos causes en justice.

[La Direction de la CMDRM]

mercredi, août 30, 2006

Raphaël Picard réélu chef des Innus de Betsiamites

La cause de l'île René-Levasseur peut donc suivre son cours.
Les Métis de la Boréalie sont ainsi donc toujours aux premières loges pour faire reconnaître la validé constitutionnelle de leurs droits collectifs, dont le titre « aborigène », qu'ils réclament en vertu de la même loi suprême de ce pays.

R.B.

Mercredi, le 30 août 2006
« Plein Jour, Haute-Côte-Nord »

Par Paul Pygeon
Raphaël Picard est réélu facilement à la tête du conseil de bande des Innus de Betsiamites.

Le chef sortant des Innus de Betsiamites a facilement remporté la victoire contre son adversaire René Simon. En effet, le chef Picard a été reporté dans sa fonction avec 885 votre contre 620 pour son opposant. De même, cinq des six conseillers sortants, favorables à Raphaël Picard ont repris leur siège au conseil. Il s'agit de Élizabeth Bacon (Pless), Adélard Benjamin, Pierre-Pitre Picard, Germaine Riverin et Marielle Vachon. Paul Vollant occupera le sixième siège en remplacement de Mathieu Paul.

Dans un communiqué émis au lendemain de l'élection, Raphaël Picard a déclaré: «Je suis très heureux de l'appui que les électeurs de Pessamit nous ont accordé, à mon équipe et à moi. Je peux vous assurer que nous continuerons à gérer la communauté avec la même rigueur que celle qui a permis à Pessamit de se placer depuis quatre ans sur la voie de la prospérité. C'est avec détermination que nous continuerons à défendre nos droits et à mettre en place les éléments et les infrasctructures nécessaires pour que Pessamit progresse tant du point de vue économique que social et culturel.»

Il garde le cap

Le chef réélu soutient aussi que les électeurs de Pessamit ne se sont pas laissés influencer par plusieurs groupes de l'extérieur, une allusion directe à la campagne publicitaire du regroupement des travailleurs de la forêt. Le chef Picard considère également que sa réélection est une caution sans équivoque aux décmarches qu'il a entrepris pour faire reconnaître les droits des Innus sur les richesses naturelles du Nitassinan.

«Le message des électeurs est clair et c'est avec une fierté renouvelée que nous allons poursuivre le travail pour la reconnaissance de notre titre et de nos droits. L'appui que m'ont redonné aujourd'hui (17 août), les électeurs de Pessamit signifie que nous sommes sur la bonne voie, et qu'une nouvelle ère s'ouvre pour notre Première Nation», a conclu le chef innu.

jeudi, août 17, 2006

Les Métis de la Boréalie, tassés dans le coin par la CEPAQ — Comme front de beuh, difficile de faire mieux !!!

La présente fait suite à une lettre adressée par la Confédération des Peuples Autochtones du Québec (CEPAC), à Son Excellence la très honorable Michaëlle Jean, Gouverneure Générale du Canada ; avec copies conformes à MM. Stephen Harper (Premier ministre du Canada), Jean- Charest (Premier ministre du Québec), Jim Prentice (Minsistre des Affaires autochtones et du Nord du Canada), Pierre Corbeil (Ministre des Ressources naturelles du Québec), et Jean Tremblay (Maire de Saguenay). Elle porte la signature de Guillaume Carle (Président, Grand Chef de la CEPAC), Solange Sansoucy (Président, Grand Chef de la CEPAQ) et Serge Lavoie (Président et Chef de la direction de la Coop Kitchisaga).

R.B.

SON CONTENU DIT EXPRESSÉMENT CECI :
« Madame la Gouverneur Générale,
Conformément à l'article 25 de la Constitution du Canada, nous vous informons par la présente de l'acquisition d'une importante propriété à vocation socio-communautaire autochtone, laquelle est située au coeur du territoire québécois soit dans la municipalité de Jonquière (ville de Saguenay) au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

Nous décrétons conséquemment cette partie de notre territoire ancestral qu'on décrit comme étant le Québec, dûment acquise légalement, comme TEREEITOIRE AUTOCHTONE sur lequel S'APPLIQUENT NOTRE SOUVERAINETÉ ainsi que L'INTÉGRALITÉ DE NOS DROITS ET DE NOS PRIVILÈGES CONSTITUTIONNELS dont ceux prévus à l'article 35 de la constitution du Canada.

Vous trouverez ci-joints tous les documents de référence requis, tels le contreat d'achat vente notarié et le certificat de localisation de la dite propriété, pour vous gouverner adéquatement.

Veuillez accepter, madame la Gouverneure, nos meilleurs sentiments. »


LETTRE DE RUSSEL BOUCHARD
AU CONSEIL DE VILLE DE SAGUENAY

M. Fortin,
J'ai pris connaissance d'une requête de la CPAQ, adressée à Son Excellence la très honorable Michaëlle Jean, Gouverneure Générale du Canada, le 11 août 2006. Comme lien de mémoire de la Communauté métisse de Saguenay, comme Métis de Chicoutimi et comme citoyen de Saguenay, je m'inscris en faux contre la requête de cette organisation dont on sait bien peu de chose du reste. Si ces gens sont des autochtones, comme ils le prétendent, grand bien leur fasse. Mais ils ne sont pas de notre « pays », le Domaine du Roi / Mingan, et, pour toutes ces raisons je recommande au conseil de ville de Saguenay de ne pas souscrire à cette requête d'exemptions de taxes ni autres demandes de quelque nature que ce soit les concernant.

J'aimerais également attirer l'attention des autorités municipales sur le fait que notre collectivité (CMDRM) se trouve présentement devant les tribunaux en vue d'obtenir une reconnaissance officielle du gouvernement du Québec, et que ce serait anticiper sur un jugement à venir que d'y souscrire. De ce fait, tant que nos propres droits ne seront pas reconnus par traité ou par un tribunal, je suis d'avis que rien ne peut être fait en ce sens, et qu'aucune communauté, si autochtone soit-elle, n'a le pouvoir légale de réclamer un territoire ancestral où elle a entrepris de s'afficher à sa manière.

D'autant plus que l'article 25 de la Loi Constitutionnelle de 1982 fait plus précisément partie de la Charte, ce qui ne saurait donner une reconnaissance officielle au groupe qui s'en réclame. Cet article, je vous le rappelle, est un principe et non une règle de Droit contenue dans la Loi suprême du Canada. Ce n'est pas parce qu'on a acquis légalement une ancienne église dans Saguenay qu'on est pape, et les citoyens de notre ville n'ont pas à supporter un tel fardeau...

En conséquence, je vous demande de déposer la présente officiellement auprès des autorités municipales concernées. Bien à vous,


Russel Bouchard
Lien de Mémoire de la CMDRM
et Citoyen de ville de Saguenay

mardi, août 15, 2006

Les Métis du Manitoba, en Cour pour leurs droits territoriaux (une histoire à suivre...)

Une contribution d'Ismène Toussaint,
Auteure des livres « Louis Riel / Le Bison de cristal », et « Louis Riel, Journaux de guerre et de prison (chronologie métisse 1604-2006) ».

La Presse québécoise, juin 2006 -

UNION METISSE EST-OUEST : LES METIS, UN PEUPLE SANS TERRE - OUVERTURE D'UN PROCES DE REVENDICATIONS TERRITORIALES HISTORIQUES AU MANITOBA

Le 3 avril 2006, soit 121 ans après le procès de Louis Riel, au cours duquel ce dernier ne s'était pas privé de redire qu'"un septième des terres avait été accordé aux Métis du Manitoba, qu'ils soient anglais ou français, protestants ou catholiques, sans distinction aucune", et 25 ans après la plainte déposée par la Manitoba Metis Federation (MMF) auprès des tribunaux, s'ouvrait à Winnipeg une première action en justice eue égard aux revendications territoriales de ce peuple. " Nous voulons que le gouvernement reconnaisse non seulement nos droits métis mais qu'il nous a maltraités", a déclaré M. David Chartrand, le président de la MMF. Depuis plus d'un siècle, on persiste à nier notre existence : il faut que cela change !"

Dès sept heures du matin, plusieurs centaines de Métis arborant leur drapeau national avec le signe de l'infini et celui de la MMF avec une roue de charette rouge - symbole des anciens véhicules de la colonie - entourant une tête de bison et une paire de rames croisées, s'étaient donnés rendez-vous au pied de la statue de Louis Riel, sise derrière le Parlement. " Sans terres, vous n'êtes pas un peuple, vous n'êtes pas une nation ! " leur a rappelé David Chartrand avant qu'ils ne se rendent en procession au Palais de Justice.

Se fondant sur plus de 750 articles de journaux, lettres et discours à la Chambre des Communes qui remontent à l'époque de Louis Riel, Me Thomas Bergen, avocat à Vancouver et spécialiste des Métis, doit démontrer que le gouvernement fédéral de 1870 a failli à sa promesse d'attribuer 560 000 hectares de terres aux enfants des Métis. " 85 % d'entre eux ne les ont jamais reçues, a affirmé le dirigeant de la MMF. Les autres ont été trompés sur leur qualité et leur rentabilité, alors qu'il avait été convenu qu'ils bénéficieraient des meilleures : ils ont dû les céder à des spéculateurs qui les ont revendues à la hausse aux colons. Les nôtres se sont alors installés près des réserves des Premières Nations mais celles-ci les ont chassés. Aujourd'hui encore, les gouvernements fédéral et provincial prétendent qu'ils ont honoré leur contrat et qu'ils ne nous doivent plus rien."

Incluant la totalité de la ville de Winnipeg et des lopins de 3,2 km le long des rivières Rouge et Assiniboine, le territoire (Rupert's Land ou Terre de Rupert) qui revient aux Métis est actuellement occupé par des résidences privées, des fermes, des commerces et des industries dont on ne peut évidemment expulser les propriétaires. Par conséquent, les demandeurs exigent une compensation financière assortie d'une terre où ils pourront établir leur système d'auto-gouvernance.

Me Thomas Bergen appuiera sa défense sur les articles 31 et 32 de l'Acte du Manitoba qui a fondé la province à la suite de négociations entre le gouvernement Macdonald et le gouvernement provisoire de Louis Riel. En effet, la première clause prévoyait qu'Ottawa réserverait des terres aux Métis ; la seconde, que celles des riverains ne leur seraient pas enlevées, même s'ils ne possédaient pas de titres de propriété collective.

De messages de soutien aux plaignants ont afflué d'un peu partout au pays, en particulier de la part des "pères" de l'union Est-Ouest, Raymond Cyr, Archie Martin et Danielle Robineau, représentant respectivement l'Estrie, les Maritimes et l'Abitibi. Sensible à une cause qui rejoint celle de sa propre communauté du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan à Jonquière (CDRSM, Saguenay-Lac-Saint-Jean), l'historien Russel Bouchard écrivait, quant à lui, dans son journal Le Peuple métis de la Boréalie : " Les Métis du Manitoba ouvrent la voie : souhaitons leur bonne chance ! La reconnaissance de nos droits n'est qu'une question de temps et de détermination. Si c'est écrit dans la Constitution, c'est écrit dans le Ciel."

Ismène Toussaint
Auteure et membre de l'Union nationale métisse Saint-Joseph du Manitoba fondée par Louis Riel en 1884

mardi, août 01, 2006

Des Métis du Nouveau-Brunswick, victimes de racisme au Pow Wow de Wendake !

L'affaire, incroyable, nous est racontée par les victimes qui ont subi la pire des humiliations à Wendake. Les Indiens du Québec n'aiment pas les Métis, cela est une évidence. On se rappellera les propos très méprisants et très humiliants, à notre égard, de l'ex-grand chef de Pointe-Bleue devenu Sénateur canadien, M. Aurélien Gill, l'année dernière. Et on se rappellera que les Ilnutsh refusent obstinément de tendre une chaise aux Métis du Saguenay–Lac-Saint-Jean–Côte-Nord dans les négociations de l'Approche commune, sensées reprendre à l'automne.

Vous croyez que j'en mets trop ? Lisez plutôt la suite. Et dites-moi que c'est un mauvais rêve !...

Russel Bouchard

« Tristement vrai.

Inscrits comme danseurs traditionnels lors du Pow Wow de Wendake du 29 et 30 juillet 2006, nous fument, Gilles Roberge, Guilda et Guy Tremblay, mon épouse Pierrette et moi, chaleureusement accueillis autant par les résidents de cette magnifique communauté que par le comité organisateur.

Dans un petit parc enchanteur, longeant la rivière, un site de camping fut aménagé comprenant des douches, toilettes et un chapiteau avec chaises et tables servant d’aire de repos. La nuit des patrouilleurs déambulaient pour voir à la sécurité des campeurs.

Vêtus de nos regalias, nous nous sommes présentés au site pour la Grande Entrée et c’est à ce moment que le chef de la communauté nous interdit de danser, prétextant que nous n’étions des pas Indiens (autochtones).

En écoutant ces paroles, une colère sourde s’empara de nous, mais en discutant entre nous, vite nous avons compris qu’à ses yeux seulement les détenteurs de cartes distribuées par le gouvernement fédéral confèrent le statut d’Indien (autochtone).

Peut-être ignore-t-il ou n’a-t-il pas encore pris conscience que nos ancêtres autochtones et européens ont foulé cette belle terre d’Amérique. Nous portons en nous un grand respect pour le travail de ces deux races, nous aimons beaucoup la culture autochtone et nous désirons la faire vivre et connaître par le plus grand nombre de personnes.

Aussi peut-être ignore-t-il ou n’a-t-il pas encore pris conscience du travail qui se fait mondialement pour le rapprochement de toutes les races, peuples et religions afin que tout individu quelle que soit sa couleur, son pays d’origine ou sa religion, soit reconnu et accepté comme un être à part entière dans cette grande énergie de l’Amour.

Souhaitons qu’un jour cette grande Force Unifiante de l’Amour frappe à la porte de son cœur, ainsi il comprendra que nous sommes à l’époque de l’inclusion non de l’exclusion.

Nous avons bien compris qu’il y a beaucoup de travail à faire et entre-temps nous irons danser et fêter avec nos sœurs et frères de toutes races dans les différents Pow-Wow, tant dans la province de Québec qu’au Nouveau Brunswick, où ce vent de réconciliation et d’acceptation a prit racine.

Gilles Roberge, Guilda et Guy Tremblay, Archie et Pierrette Martin