dimanche, octobre 29, 2006

Lancement de « La longue marche du Peuple oublié... ».

Lancement de « La longue marche du Peuple oublié... ». Adresse de J.-R. Tremblay, chef de la CMDRSM

Bonjour à tous.
C’est la troisième fois que je préside au lancement d’un livre de Russel Bouchard consacré à notre peuple. J’ai lu cet ouvrage et c'est un bonheur renouvelé d’être ici pour le lancement de « La longue marche du Peuple Oublié... » . Dans ce livre, Russel écrit tout simplement nos vies de Métis. Il fait l'éloge de ce que nous sommes. Il explique à ceux qui nous cherchent, la manière de nous trouver, et il dit à ceux qui ne veulent pas nous trouver, que nous n'avons jamais été aussi vivants et qu'ils doivent déjà compter sur notre présence.

Je n’ai jamais parlé de ma vie, de mes états d’âme, de mes traditions familiales, de mes faits de jeunesse ou de mes croyances autochtones à Russel. Pourtant, sans savoir cela, il m’a décrit fidèlement dans ce livre. Dans certains passages, j’aurais cru être lui ou son frère. Même sa photo, en page sept, où je me reconnais (trente ans plus jeune et avec un peu d’imagination pour le visage) au lac du Portage, transportant fièrement la tête d’une belle femelle orignale. Ce livre est une photographie intérieure de ce que nous ressentons, de ce que nous sommes, nous du Peuple Métis de la Boralie, de la Communauté Métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan.

Ainsi, écrit-il en conclusion : « L’Amérique tel que nous l’avons édifiée, ce n’est ni le Capitol, ni la Maison Blanche, ni le Pentagone, ni les parlements d’Ottawa et de Québec. L’Amérique c’est nous [et j’ajoute : c’est vous]. Ceux qui nourrissaient et qui nourrissent toujours des ambitions d’affaires sur nos ressources naturelles et qui croyaient que cette fibre identitaire était trop peu à leurs yeux pour qu’ils s’y attardent, devront se faire à l’idée. Ils doivent comprendre qu’il ne suffit pas de diviser pour régner et de nier l’existence d’un peuple qui tient mordicus à son identité, à ses coutumes et à son territoire, pour le faire disparaître. » Fin de la citation.

Les métis sont des gens humbles, ils ne se pareront pas de couleurs flamboyantes pour étaler leur culture. Le perroquet vêtu de ses plus beaux atours se retrouve malheureusement trop souvent en cage et la corneille humblement vêtue de son manteau de liberté (noir luisant), notre oiseau fétiche, reconnue comme l’un des oiseaux les plus intelligents de la planète.

Ce dernier livre de Russel n’est pas qu’un hommage à notre Peuple. Il est porteur de vérités pures qui aideront et guideront certainement les hommes et les femmes de bonnes volontés à nous trouver, à nous connaître et, si possible, à nous accompagner dans notre quête.

Le plus grand des MERCI à Russel. Son livre ne mérite pas trois étoiles, mais beaucoup plus... trois plumes de corneilles.

Jean-René Tremblay
Président/Chef de la CMDRSM

samedi, octobre 28, 2006

Je suis Métis, c'est déjà tout dire !

–Allocution prononcée à l'hôtel Le Montagnais, le 28 octobre 2006,
dans le cadre du lancement du livre « La longue marche du Peuple oublié... »–


Nous avons tous dû souffrir en silence, ces derniers jours, lors du Forum des Premières Nations, qui s'est tenu à Mashteuiatsh sous la coprésidence du Chef Ghislain Picard, du premier ministre du Québec et du ministre des Affaires autochtones du Canada. Être les grands oubliés de l'histoire est déjà une souffrance en soi ; être niée d'existence par les deux paliers de gouvernements supérieurs sensés pourtant nous protéger et par la communauté soeur avec qui nous partageons une histoire et des souffrances communes depuis cinq siècles, ajoutent le mépris et l'injure à ces insultes répétées que nous recevons par-dessus les plaies de nos pères et de nos mères. Je ne vous cacherai pas que cette autre brûlure, que j'ai ressentie, ce mercredi midi, lorsque le ministre délégué aux Affaires autochtones du Québec, M. Kelley, a affirmé, trois fois plutôt qu'une, sur les ondes radiophoniques... « qu'il n'y a pas de communauté métisse au Québec », a puisé dans mes réserves de patience et de retenue. Et je n'ai aucune peine à imaginer la frustration que vous avez alors ressentie.

Bien sûr, ce genre d'événement où nous sentons le poids de l'histoire s'acharner sur nous à coups redoublés, n'a rien de gratifiant. Cela dit, une fois que nous avons exprimé notre douleur et réitéré l'esprit de notre démarche, il nous reste un ultime devoir, celui de lutter dans la dignité puisque c'est là notre idéal commun, et de gagner la dernière manche, c'est-à-dire celle qui embrasse toutes les autres.

Certes, cela est frustrant, humiliant voir démoralisant à la longue, mais je suis d'un tempérament pacifique et je crois toujours aussi fermement que la lutte pour la justice est une juste lutte et que, dans un monde idéal, elle ne peut être soustraite aux lettres de la loi qui la soumettent. Ayant foi à la démocratie, je tâche aussi de ne pas oublier que nous écrivons l'histoire, ce qui est un geste éminemment collectif. Ce qui veut dire également construire quelque chose de nouveau et de positif, aller à contre-courant de la pensée dominante, gagner sur l'esprit d'un temps décadent.

Nous ne réclamons pas le bien et le droit au territoire de nos frères et soeurs indiens et inuits auxquels nous entendons rester solidaires malgré le vent de division que l'esprit du sud attise de tous ses feux pour pérenniser sa domination. Nous disons simplement aux uns et aux autres de considérer que nous sommes partie prenante de cette longue marche que nous entendons poursuivre dans la dignité, que nous avons également des besoins à considérer, que nous sommes nous aussi fils et filles de cette Terre-Mère, et que le rejet du mépris qu'on nous fait subir depuis si longtemps n'est plus une alternative mais un devoir de tous les instants.

S'inspirant de la fameuse phrase de Robert Bourassa, lancée aux lendemains de l'échec du Lac Meech, en ouvrant le Forum socio-économique des Premières Nations, le chef Ghislain Picard a pris bien soin de préciser son auditoire que : « quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse, les cultures, les valeurs et les philosophies de nos peuples étaient et sont restées fondamentalement différentes de tout ce qui caractérise la société dominante québécoise. Soyons clairs, et disons les vraies affaires : je ne suis pas canadien, je ne suis pas québécois, je suis innu... »

Personnellement, en tant que Métis, je salue cette audace et y souscris... bien que je trouve cette énoncée encore bien incomplète. Dans mon esprit à moi, les besoins des uns ne sont pas une raison pour oublier les besoins des autres. Que tous ces gens, premiers ministres, ministres, délégués et grands chefs me comprennent bien à leur tour : tant que les Métis ne seront pas considérés pour ce qu'ils sont, eux aussi membres d'un peuple fondateur, avec ses propres besoins, sa fierté et ses droits, la fraternité à laquelle on nous demande de souscrire n'est que langage de politiciens et la justice qu'un projet. S'il faut parler vrai, alors je conclurai en essayant d'être tout aussi clair : je ne suis ni de l'esprit du conquérant ni de l'esprit du conquis, je suis Métis. Et tant que les Métis ne seront pas considérés pour ce qu'ils sont, des « gens libres » et différents, rien ne se fera. Je suis Métis, c'est déjà tout dire !

Merci aux nôtres de ne pas lâcher...

Russel Bouchard
Le Métis
28 octobre 2006

jeudi, octobre 26, 2006

Les Métis de la CMDRSM entament une troisième poursuite contre les gouvernements et les Ilnutsh

Le jeudi 26 octobre 2006

APPROCHE COMMUNE
Les Métis s'adresseront aux tribunaux
Roger Blackburn
Le Quotidien
Chicoutimi

Les Métis de la région ont l'intention de s'attaquer au processus de négociation de l'Approche commune, entre Québec et les nations autochtones.

"Le gouvernement refuse de reconnaître la communauté métisse et nous indique la voie des tribunaux pour faire valoir nos droits. C'est donc par cette voie que nous allons cibler l'Approche commune afin de prendre part à ces négociations. Les Métis ne peuvent pas être écartés de ces pourparlers qui les concernent directement", soutient René Tremblay, porte-parole de la communauté métisse du Domaine-du-Roy et de la Seigneurie de Mingan.

Les membres de ce rassemblement profiteront de leur assemblée générale annuelle, qui se tiendra samedi, à l'hôtel Le Montagnais de Chicoutimi, pour donner un mandat à leurs dirigeants. "Notre rencontre durera de 8 h à 16 h. Les membres métis auront donc toute la journée pour signer un document demandant aux dirigeants de notre organisation d'initier une démarche judiciaire ciblée directement sur ces négociations", informe le porte-parole.

La Communauté métisse du Domaine-du-Roy et de la Seigneurie de Mingan compte 3000 membres inscrits. "Ça fait à peine deux ans que nous avons assis les fondements notre organisation et les gens s'affichent comme Métis, une des conditions pour être reconnus", indique René Tremblay. "Les gens ont intérêt à devenir membres d'une communauté le plus rapidement possible, car après les jugements des tribunaux, il sera trop tard", prétend le vice-président de la communauté métisse de la région.

"Lors de l'assemblée annuelle, nous allons informer les membres sur les causes pendantes devant les tribunaux et sur la stratégie à adopter face à l'Approche commune", informe René Tremblay.

"Le ministre délégué aux Affaires autochtones du Québec,Geoffrey Kelley, a déclaré, mardi, à Myriam Ségal sur les ondes de CKRS-Radio que pour le gouvernement du Québec, il n'existe pas de communauté métisse.

Il faudra donc attendre les jugements des tribunaux pour prendre notre place à la table des discussions", conclut René Tremblay, invitant les membres à faire un détour à l'hôtel Le Montagnais, samedi, pour signer le document en rapport avec l'Approche commune.

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mercredi, octobre 25, 2006

Forum des Premières Nations. Le ministre Kelley a perdu une belle occasion de paraître plus grand que nature !

La presse du Québec en fait largement état depuis plus d'une semaine, la communauté indienne de Mashteuiatsh (environ 2 400 habitants) reçoit du grand monde, dans le cadre du Forum socio-économique des Premières Nations qui se déroule (du 25 au 27 octobre) à un jet de pierre de la ville de Roberval « on the Lake St John ! » Une première au pays !

Dans l'esprit du chef Ghislain Picard (APNQL) et des organisateurs, ce forum est jugé d'une importance capitale pour l'avenir des peuples « autochtones » du Québec (je dis bien « autochtone »), car il s'agit là de discuter, en primauté, de l'avenir socio-économique de ces gens qui, n'a-t-on de cesse de nous le répéter, étouffent dans leur petit monde de réserves qui déborde de tout bord tout côté vers la ville qui n'est décidément pas outillée pour les y accueillir. L'affaire est en tout cas prise très très au sérieux par le premier ministre du Québec, Jean Charest, et par le ministre fédéral des Affaires indiennes, M. Jim Prentice, qui ont accepté de se déplacer ici pour coprésider l'événement avec M. Picard, alors que l'effondrement de l'industrie forestière n'a pu attirer le premier ministre dans nos murs, bien que le Saguenay–Lac-Saint-Jean contribue pour 25% de la matière ligneuse utilisée au Québec !

Appelé à répondre aux questions de l'animatrice Myriam Ségal sur les ondes de la radio locale de CKRS qui lui demandait (à 12h. 21, le 24 octobre) « pourquoi ne pas avoir associé les associations de Métis », le ministre délégué aux Affaires autochtones du Québec, M. Geoffrey Kelley, a sèchement répondu que, « pour le moment, la position du gouvernement du Québec, [est qu']il n'y a pas de communauté métisse. Et je souligne communauté métisse au Québec ». Pour être bien sûr qu'il allait être bien compris et bien cité, et pour répondre à l'animatrice qui lui demandait alors s'il se rendait bien compte « de la gifle » qu'il venait « de servir à pas mal de monde dans notre région », M. Kelley a renchérit en soutenant qu'il n'y avait pas de communauté métisse à Chicoutimi et que « les bâtisseurs de la communauté de Chicoutimi étaient avant tout les personnes qui arrivaient de Québec, de Montréal, et d'autres régions du Québec », et qu'il fallait s'en tenir à la jurisprudence du jugement Powley disant qu'une communauté métisse distincte doit avoir des « racines loin dans le passé, et [que] la position officielle du gouvernement du Québec, c'est pas nouveau, est de, toujours, que ces communautés métisses n'existent pas au Québec ».

C'est là l'essentiel du propos du Ministre Kelley, et je ne crois pas avoir contrevenu aux règles de l'art de la citation par la manière de le présenter. Il n'en fallait pas tant pour soulever l'ire des membres de la Communauté métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan, qui se démènent depuis des mois et des mois, sans aide gouvernementale aucune, dans l'espoir de faire reconnaître, par les rouages de la démocratie, leur droits inaliénables à la vie, dont celui, fondamental, de la reconnaissance par ceux-là même qui sont constitutionnellement tenus de les protéger (entendons les gouvernements supérieurs). Un non sens, qui me porte à dire que M. le Ministre a perdu une bonne chance de paraître plus grand que nature, qu'il est totalement déconnecté de la réalité socio-politique et historique nous concernant, et qu'il est complètement dans le champ en ce qui concerne à la fois la jurisprudence de la Cour suprême du Canada et l'histoire de Chicoutimi, le berceau historique et culturel du Peuple Métis de la Boréalie québécoise.

Pour un ministre qui a déjà été membre de la Commission de la culture (1994-1998), historien et anglophone en sus, l'énormité de la chose est d'autant décuplée qu'il me faut prendre le temps de lui rappeler la lourdeur conséquente de son propos public et sa totale méconnaissance de l'histoire de Chicoutimi. Cela étant, je lui répondrai d'abord en vertu des charges qui lui sont conférées dans son mandat de haut-fonctionnaire rattaché aux dossiers des communautés culturelles qu'il a un impérieux devoir de retenue et de réserve quand il est question d'une minorité ethno-culturelle qui réclame du reste son aide et sa protection, d'autant plus qu'il est déjà tenu de représenter son propre ministère dans au moins deux causes judiciaires où il est pris à partie par notre communauté pour avoir bafoué nos droits et contrevenu aux jugements de la Cour suprême du Canada en vertu du jugement Haïda (pour ne nommer que celui-là).

Pour deux, M. l'historien qu'il dit être devrait alors savoir qu'en histoire il est une vérité de La Palisse de dire qu'on ne peut prouver l'inexistence d'une chose puisqu'elle est sensée ne point avoir existé. Avant de proférer des sottises à la radio locale, M. le Ministre aurait dû être également mis au courant par ses professionnels de tout ce qui s'est écrit sur le sujet depuis deux ans, à l'effet que la localité de Chicoutimi a été justement fondée par le père des Métis de la Boréalie, Nicolas Peltier qui est arrivé chez nous en 1671 et qui y est mort en 1729 après avoir essaimé et mis au monde les premières bases du peuple Métis ; que les Métis étaient là, en 1842, lorsque le Métis chicoutimien Peter McLeod est venu y ouvrir une scierie ; qu'ils étaient là en 1851, lors du premier Recensement fédéral, et qu'ils y sont encore aujourd'hui, plus vivants que jamais. Et il faut de suite le rétablir sur le chemin de la vérité en lui apprenant que les colons qui sont venus s'établir dans notre suite, à partir de 1842, ne viennent ni de Québec ni de Montréal comme il l'a erronément affirmé sur les ondes, mais de Baie-Saint-Paul, de La Malbaie, de Saint-Urbain et des environs de Charlevoix.

Pour trois (le jugement Powley et la Cour suprême), M. le Ministre aura l'occasion, à compter de samedi prochain, jour du lancement officiel du livre « La grande marche du Peuple oublié », de bien apprécier toutes ses errances à ce sujet. Il pourra apprendre que le jugement Powley ne dit pas ce qu'il dit y avoir lu, qu'il est une suite des jugements Van der Peet et Delgamuukw, que la Commission royale d'enquête sur les peuples autochtones du Canada (1996) soutient le contraire de ses assertions, et qu'il devra lui-même, devant l'histoire et au regard du jugement Haïda (2004), reconnaître ce que nous sommes et s'excuser de nous avoir si inélégamment insulté sur la grande place publique.

Pour quatre, je comprends qu'à travers la voix du Ministre, c'est l'esprit d'un conquérant qui s'est exprimé, et cela il faut de suite lui dire que nous n'en sommes pas à une gifle près au visage qui nous est assénée par cette sorte de monde. Si M. le Ministre voulait semer une commotion et susciter le réveil chez Nous, son voeu est exaucé. Nous n'apprécions pas ! Mais alors là pas du tout...

Russel Bouchard
Historien et Métis
25 octobre 2006

jeudi, octobre 19, 2006

Rébellion en vue sur la Côte-Nord. Chaos droit devant !...

Il fallait s'y attendre ! Considérez que c'est là le début du chaos que je disais craindre, en juillet 2000, lorsque j'ai entrepris de dénoncer, avec quelques amis éclairés, le projet de traité (l'Approche commune) —exclusif— entre le gouvernement du Québec, Ottawa et les Ilnutsh. Tout ça au détriment des régionaux, des allochtones, des Canadiens français et des Métis. C'est là un premier geste, officiel et réel, de rébellion des régions ressources contre le Parlement de Québec.

Cela peut paraître anodin au commun des mortels, mais c'est très significatif sur ce qui s'en vient avec cet effondrement du Québec dont on ne voit que le bout de l'iceberg. Et le plus grave dans tout ça, c'est que les gouvernements et les Ilnutsh ne semblent pas comprendre de la précarité de ce temps.

Je suis inquiet...

Lisez plutôt cette nouvelle qui vient tout juste de paraître

Russel Bouchard
Le Métis

Coupe de bois
Un permis délivré sur un terrain revendiqué par les Innus


La MRC de la Haute-Côte-Nord a délivré un permis de coupe de bois sur un terrain revendiqué par les Innus d'Essipit. Elle va ainsi à l'encontre de toutes les recommandations du gouvernement du Québec.

Le Groupement agro-forestier et touristique de la Haute-Côte-Nord loue un terrain depuis 10 ans au ministère des Ressources naturelles. L'organisme veut réaménager sa bleuetière, mais Québec l'oblige à négocier avec les Innus d'Essipit parce que le terrain loué se trouve sur un territoire revendiqué par les autochtones. Toutefois, la MRC de la Haute-Côte-Nord, maintenant gestionnaire du terrain concerné, a écarté les recommandations de Québec pour délivrer le permis.

« Tant et aussi longtemps que le traité ne sera pas signé, on demande au premier ministre d'avoir la permission de faire comme on faisait avant. On ne peut pas bloquer le développement de la Haute-Côte-Nord dans le moment en pensant que dans quelques années ils vont l'avoir », fait valoir le préfet Jean-Marie Delaunay.

La MRC déplore que les ministères québécois aient mis le pied sur le frein depuis la signature d'un cadre de négociations avec les Innus en 2004.

De son côté, le Groupement agro-forestier et touristique se réjouit de la décision de la MRC. Il avoue même qu'il était prêt à défier la réglementation en l'absence d'un permis.

« Nous aussi nous étions insatisfaits du déroulement du dossier et on envisageait aussi de procéder sans permis de coupe », affirme le président du Groupement, Jean-Marie Bélisle.

La MRC de la Haute-Côte-Nord attend de pied ferme les représailles qui pourraient venir de Québec.

samedi, octobre 14, 2006

Négociations avec les Indiens, virage à 180 degrés pour le PQ !!!

Vous vouliez avoir la preuve que le PQ n'a jamais su où il allait avec le dossier de l'Approche commune, en voici une pas piquée des vers ! Alors qu'il s'est évertué, contre vents et marées pendant des années, à nous enfoncer dans la gorge le traité avec les Ilnutsh qu'il disait la seule manière de faire avec les Indiens (leur donner 45% du territoire québécois et tous les droits qui vont avec), sans tenir compte des droits inaliénables des Métis, des Canadiens français et des allochtones régionaux. Voilà que ces faiseux de pays s'insurgent contre le projet d'une pourvoirie mic maque en Gaspésie, alors qu'ailleurs leurs joyeux compagnons péquistanais plaident en faveur du contraire.

Raisons évoquées par ces charmants assoiffés de pouvoir ? Illégitimité du projet du Parti libéral au pouvoir ; spoliation des droits ancestraux du peuple gaspésien ; absence d'une chaise des Gaspésiens à la table des négociations ; obscurantisme des négociateurs gouvernementaux ; négociations menées dans l'ombre et le secret... Bref, à peu de chose près, on croirait entendre tous les Russel Bouchard du Saguenay, les Richard Harvey du Lac-Saint-Jean et les André Forbes de la Basse Côte-Nord, qui ont dénoncé à gorges déployées, de 2000 à 2004, la duplicité du Parti québécois et la dérangeante complicité du Parti libéral (Québec et Canada) dans l'affaire tristement dégénérée de l'Approche commune.

Décidément, tous partis confondus, les politiciens de ce pays ne cesseront jamais de m'épater. La preuve est faite (en eut-il fallu d'une ?), que la bannière soit bleu, rouge ou verte, le pouvoir est monochrome, et l'appétit qu'il procure à ceux qui n'en n'ont pas (de pouvoir !) est le pire ennemi de la mémoire. À tous les coups, l'histoire est une répétition sans fin. Le bon peuple, qui rêve de jours meilleurs, reste invariablement la dupe de ce jeu d'initiés dans lequel on lui demande de miser, pour les quatre prochaines années, tous ses avoirs, son patrimoine et son avenir...

Russel Bouchard


Pourvoirie autochtone : le PQ demande l'arrêt des négociations
par Alain Lavoie

http://www.hebdosquebecor.com/eba/10152006/eba_10152006_A4.shtml

Le Parti Québécois de Bonaventure dénonce le projet actuellement négocié entre le Gouvernement du Québec et Gesgapegiag visant un territoire de plus de 500 km2 comprenant notamment le canton de Baldwin et le secteur du Lac Ste-Anne.

« Je trouve étrange que notre Gouvernement national négocie actuellement la gestion d'un territoire gaspésien sans que le processus ne soit davantage expliqué à la population, indique le président du PQ, Benoît Cayouette. La première question que nous devons poser est la suivante : De qui le Gouvernement du Québec a-t-il obtenu le mandat d'aller de l'avant avec une telle démarche ? De plus, toute démarche visant à restreindre l'accès des Gaspésiens à leur territoire devrait minimalement impliquer ceux-ci dans le processus de négociation. Or, la démarche actuelle entre le Gouvernement du Québec et le Conseil de Bande de Gesgapegiag ne satisfait aucunement cette condition minimale et il est conséquemment impossible pour nous d'en approuver les objectifs et les fondements. On ne peut que comprendre et partager l'inquiétude manifestée par plusieurs utilisateurs du territoire face à cet enjeu. Je déplore également le silence et l'attentisme de nos représentants élus sur cette question. Conséquemment, je demande au ministre délégué aux Affaires autochtones, Geoffrey Kelley, de suspendre l'actuel processus de négociation », poursuit le président Cayouette.

Des pauvres dans des réserves
Le PQ de Bonaventure demeure préoccupé par la situation que vivent les autochtones dans les réserves. «L'explosion démographique, la pauvreté et les effets néfastes qui en découlent nous obligent à trouver des solutions. Cependant, je doute fort que le déroulement actuel des négociations favorise la compréhension et l'harmonie entre les communautés puisque l'une de celle-ci en est volontairement et malheureusement exclue », ajoute M. Cayouette.

lundi, octobre 09, 2006

Les Mic Macs ne sont pas les seuls autochtones en Gaspésie ! Qu'on se le dise !! Les Métis ont eux aussi le droit de vivre et celui au bonheur.

« REMETTRE LES PENDULES À L’HEURE

Gaspésiens ou Métis? Mais les deux Madame !! Et nous sommes fiers de l’être.
Je comprends que pour beaucoup de gens la Gaspésie c’est le bout du monde…c’est le bout du monde à la côte Est du Canada, là où en grande partie le métissage a officiellement commencé en 1604 et là aussi où les traditions Métisses se sont consolidées jusqu’à ce jour.

Je ne suis pas généalogiste et ne prétend pas l’être, mais j’en connais au moins un personnellement qui est autorité en la matière et qui ne tient pas le même discours que je lis dans votre article et en qui j’ai une absolue confiance.
Donc je vais m’abstenir de débattre le pourcentage de sang amérindien dans les veines des Gaspésiens, je laisse ça aux experts et aux chercheurs.

Pour ce qui est des revendications territoriales de nos cousins Micmacs, voici ce que nous, Gaspésiens-Métis et autres en pensons. L’Histoire nous dit ceci : " La Gaspésie est un territoire qui n’a jamais été colonisé, ni céder à l’européen". Donc, j’en conclus qu’elle appartient à ses habitants , c’est à dire les Premières Nations, les autochtones (Indiens et Métis) , mais surtout aux derniers , les Métis qui ont développé, construit et façonné la Gaspésie à leur image à son état actuel.

La Communauté Métisse de la Gaspésie / Gaspé Peninsule Métis Community a débuté son recensement pour s’inscrire a ses registres, et les adhésions à ce jour sont au-delà de nos espérances.

Oui nous voulons nous faire reconnaître par le plus haut tribunal du pays et oui nous voulons ainsi faire connaître nos droits et nos traditions. Et oui, ce sera sûrement coûteux et long, mais combien nécessaire si nous voulons vivre en paix et en vérité dans le futur.

Je sais ce qu’implique la reconnaissance des droits autochtones et je sais que cela fait peur à bien des élus de nos gouvernements et aussi à certaines communautés autochtones (sur les réserves), mais c’est ainsi et on ne peut rien y changer.

Mais aussi je voulais dire ceci, comme me le dit souvent un de mes frères de chasse : "Quand t'as le doigt sur la détente, t’as le choix d’appuyer ou pas, mais tu restes toujours responsable". Là je parle de chasse et pas d’autre chose.

Maintenant, pour ce qui est du paragraphe "Les revendications des Métis ne font pas l’affaire de certaines communautés autochtones, notamment celles des Micmacs de la Gaspésie". Nous ne revendiquons pas ce territoire, il nous appartient déjà et cela depuis très très longtemps où nous pratiquons traditionnellement la chasse, la pêche et la cueillett. Et ce territoire que vous dites "non –organisé" , il l’est depuis plus de 100 ans par le Gaspésiens Métis. Des camps de plus de 70 ans s’y trouvent pour la chasse à l’orignal, du grand-père au père et au fils ainsi de suite…. Cela, a un nom … "tradition" !!! Et là, lorsque d’autres autochtones demandent ce territoire pour en faire une pourvoirie privée par tradition ancestrale d’une bande autochtone sur réserve, je suis estomaqué !!! Entre gens qui se disent civilisés et surtout par droits (ce qui est juste) , la loi autochtone , ça se dit pas et ça se passe pas !!!

Ce territoire de près de 500 kilomètre carré est exploité par plus de 400 chasseurs, pêcheurs à 80% autochtones venant de Nouvelle, à Pabos, et surtout Paspébiac. Et oui, Paspébiac, le berceau de tous les Métis de la Gaspésie comme il est si bien dit dans l’article.

J’ai 53 ans et j’ai passé toute ma vie à ce jour dans le bois de Bréboeuf à l’Ontario et surtout dans les montagnes des Chics Chocs. J’en ai fait ma vie comme guide de chasse et pêche et j’ai enseigné mon art sur les réserves et hors réserves. Et je peux vous dire ceci : Ma vie n’est ni un métier ni une profession mais une vocation et dans tout l’enseignement que j’ai fais, il y a eu beaucoup d’appelés mais peu d’élus!!

Comme le dis souvent ma compagne Métisse : "Lorsque la fièvre de la chasse arrive , t’es plus pareil, tu es un Sauvage –Animal". Et oui , c’est ça un Métis. Et je le dois à toute ma famille , Grand-Père Cyr, ma mère mon père, mes oncles ( surtout Ti-Mé, Aimé le père de Raymond ) et bien sûr Raymond , mon complice, mon frère celui avec qui complicité est vertu…. Et qui sera avec moi à la chasse en octobre!! Quel Honneur !! Et quel Bonheur !!

Tout ça pour vous dire que je suis triste de voir des cousins (Micmac) ne chasser que depuis 7-8 ans sans restrictions, depuis Marshall, sur nos territoires déjà organisés et profiter de leur semblables….c’est triste !!!

Pour ce qui est de M. John Martin qui se dit offusqué par une communauté Métisse suspecte, je lui dit ceci : "Si 1604 n’était pas arrivé , il ne serait pas de ce monde car il est Métis lui-même. Et du haut de son statut et de ses millions qui viennent du fédéral et grande partie pris par les impôts et les taxes des autochtones hors-réserves, il devrait se regarder dans un miroir et se reconnaître". Lorsqu’il parle des chasseurs qui veulent empêcher sa pourvoirie, il confond l’Association Sportive Chasse-Pêche de la Baie-des-Chaleurs à la Communauté Métisse dela Gaspésie et personne à ce jour dans la C.M.G est raciste envers sa communauté. C’est faux ! Il joue à la victime …(politique)

M. Martin demande toujours le respect mutuel entre gouvernements et le sien !!! Et les autres ? Mais quel respect a-t-il envers nous ?? Le respect ça se mérite et si on en a pour les autres on peut s’attendre à en recevoir….

Je pourrais élaborer sur M. Martin mais je garde cela pour plus tard.

Je vais terminer sur ceci, je vous reviendrai bientôt après la chasse….

Mais je peux vous dire ceci :
1-Pourvoirie privée pour aider les Micmacs – Oui.
Peut-être sur la réserve Dunière achetée par la Bow Water par le gouvernement du Québec au coût de $39 millions (avec nos taxes et impôts) à la condition que ce soit des gens de la réserve Micmac de Gesgapegiaq qui y travaillent vraiment.

2- Deux proverbes souvent entendu par mon père.
- Ne réveillez pas le lion qui dort !!
- Qui sème le vent , récolte la tempête!!

Sur ce, je ne parle pas Micmac mais je parle avec mon cœur.

Marc LeBlanc
Président C.M.G/G.P.M.C »

jeudi, octobre 05, 2006

« La longue marche du Peuple oublié », bonnes nouvelles ! Le livre est dans les caisses...

La première édition de mon livre, « La longue marche du Peuple oublié... / Ethnogenèse et spectre culturel du Peuple Métis de la Boréalie », est maintenant dans les caisses et n'attend plus que le lancement qui aura lieu, tel que prévu, le 28 octobre prochain, à l'hôtel Le Montagnais, Blv. Talbot, Chicoutimi, à 9 h. 30 AM. Il fera office de mot d'entrée de la deuxième réunion générale annuelle des membres de la Communauté Métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan. Je suis particulièrement satisfait du produit fini ! Très satisfait même !! Par ce troisième ouvrage, notre communauté aura rempli pleinement les exigences de la Cour suprême en vue d'une reconnaissance officielle par le plus haut tribunal de ce pays vu que c'est par là qu'il faut amener les politiques du Canada et du Québec à respecter la loi qu'ils n'ont de cesse de bafouer malgré le prononcé du jugement Haïda, en 2004.

Bonne nouvelle également pour ceux qui entendent acquérir un exemplaire par Poste Canada. J'ai réussi à trouver une manière de diminuer les coûts d'expédition tout en respectant les gabarits du transporteur (l'emballage fait toute la différence). Prière de prendre note que le prix est ajusté à la baisse et en conséquence : 25$ pour le livre et 4$ pour les frais d'expédition (au lieu de 9$ requis), pour un total de 29$.

Voilà, j'ai fait mon travail. J'ai donné le meilleur de moi-même —bénévolement ! À vous de m'accorder votre soutien par l'achat d'au moins un exemplaire. C'est peut-être là la plus belle façon de soutenir notre lutte et de m'aider à remplir mes propres obligations. Par la connaissance et l'excellence. D'autant plus que le temps des fêtes approche à grand pas. Pourquoi pas en profiter pour en mettre un dans le bas de Noël de vos enfants, parents et amis ?!

Adressez votre chèque ou mandat poste à :
Russel Bouchard,
33 St-François,
Chicoutimi (Saguenay), Qc.
G7G 2Y5

P.-S. Pour ceux qui ont payé en fonction de l'ancien tarif de transport et qui désirent récupérer ce qu'ils ont versé en trop, envoyez-moi un e-mail, et je joindrai un chèque au montant approprié dans le livre qui vous sera expédié. À ceux-là, je dis déjà un gros merci !