lundi, septembre 18, 2006

« La longue marche du Peuple oublié » (sortie, le 28 octobre 2006)

Le 28 octobre prochain, je vais procéder au lancement de mon dernier livre « La longue marche du peuple oublié / Ethnogenèse et spectre culturel du Peuple Métis de la Boréalie », Chicoutimi, Saguenay, 216 pages, 6" X 9 ", (texte accompagné de plusieurs cartes et d'une vingtaine de photos).

Troisième livre d'une série de trois consacrés à ce sujet par l'auteur, cette oeuvre littéraire ouvre de nouvelles pistes de compréhension de l'histoire des Métis canadiens et comble un vide important dans l'historiographie de l'autochtonie canadienne : notamment au chapitre de sa formation dans la vallée laurentienne et la Boréalie québécoise, entre 1670 et 1720 ; de leur lien avec les Métis de l'Ouest canadien ; de leur culture distinctive ; et de la lutte qu'ils doivent mener pour la reconnaissance de leurs droits ancestraux. Un incontournable pour tous ceux et celles qui s'intéressent à leurs racines et à cette tranche occultée de l'histoire et de la réalité tant canadienne que québécoise.

Information technique :
Pour commander ce livre, il suffit d'envoyer un chèque de 32$ (25$ pour le livre plus 7$ pour les frais d'expédition) et d'adresser votre commande à :
Russel Bouchard,
33 St-François,
Chicoutimi (Saguenay)
Qc., Canada.
G7G 2Y5

Eva d'Ottawa, un parfum printanier surgi du pré-automne des Attikamekw

Élection d'Eva Ottawa
Des lendemains émouvants

Près de 24 heures après sa victoire, les gens de la communauté attikamek félicitent encore Eva Ottawa. La femme de 35 ans, originaire de Manouane, dans la région de Lanaudière, est devenue jeudi la première femme à occuper le poste de grand chef et présidente du Conseil de la nation attikamek.

La mère de famille a créé ce précédent historique à La Tuque, en Haute-Mauricie, après avoir obtenu 75 % des votes au deuxième tour de scrutin. Son principal adversaire était Christian Flamand.

« Je me dis qu'il y a un message derrière tout ça. Les femmes veulent prendre leur place », a affirmé Mme Ottawa.

Même si certains ont des réserves qu'une femme a été élue, Mme Ottawa se dit confiante. « C'est sûr, il y a certains hommes qui ne sont pas prêts à ce que ce soit une femme qui prenne les commandes. Mais on va essayer de trouver une façon de travailler ensemble, avec nos leaders et les gens des communautés », a déclaré Eva Ottawa. Elle a aussi rappelé que son élection est l'aboutissement d'un courant amorcé il y a quelques années.

Jeudi, des femmes en pleurs ont salué la victoire de la jeune mère de famille, faisant de son arrivée à la présidence du Conseil le début d'une nouvelle ère pour leur nation. « Il y avait beaucoup d'émotions à l'annonce des résultats. C'est ce qui me donne le goût d'aller de l'avant. Il va vraiment avoir plein de monde derrière moi », a-t-elle ajouté.

Mme Eva a également reçu l'appui de sa famille, comme l'exprime sa mère, Mariette Niquay: « C'était très émouvant quand elle est entrée. Ils l'ont appelé, tout le monde criait: "Eva! Eva! Eva!" Ça [l'émotion] est rentré dans ma poitrine. J'étais fière. »

Mme Niquay se dit fière de sa fille, mais aussi du vent de changement que cette dernière apportera à la communauté pour les quatre prochaines années. « Les mamans ont beaucoup d'espoir et d'attentes. Les communautés ont beaucoup de difficultés: suicides, drogues, etc. Eva va travailler avec les femmes. Nous allons travailler ensemble », a ajouté Mme Niquay.

D'autres membres de sa famille saluent l'arrivée d'une femme au pouvoir. « Certains sont résistants au changement, mais , une femme à la tête du conseil, c'est une lueur d'espoir », a noté Thèrese Niquay, une tante d'Eva Ottawa.

« Avoir une femme au pouvoir de la nation attikamek, j'ai toujours espéré ça. Pourquoi? Pour le changement de vision », a renchéri Jean-Yves Ottawa, un oncle de la grand chef de la nation.

Au cours des prochaines semaines, la bachelière en sociologie et en droit entend prendre connaissance des dossiers qui touchent sa communauté. Elle veut s'attarder notamment aux problèmes qui touchent les jeunes. Environ 60 % de la population attikamek est âgée de moins de 25 ans.

Le taux de participation des membres de la communauté à cette élection a été de 50,9 %. L'un des éléments importants du programme de Mme Ottawa sera justement d'encourager la participation du peuple aux grandes décisions et orientations affectant les Attikameks.

La nation attikamek regroupe plus de 4500 membres appartenant à trois communautés: manouane, obedjiwan et weymontachie. Les Attikameks peuplent la partie supérieure de la vallée de la rivière Saint-Maurice, dans les régions de Lanaudière, de la Mauricie et du Centre-du-Québec, entre les territoires innu, algonquin et cri.

Radio-Canada

vendredi, septembre 15, 2006

Une femme devient grand-chef de la nation Attikamek. Bonne chance et bon succès à Mme Eva ! L'avenir est en avant...

Attikameks
Une première grande chef

Pour la première fois, la nation attikamek a choisi de confier la fonction de grand chef à une femme.

Eva Ottawa a créé ce précédent historique, jeudi à La Tuque, en Haute-Mauricie, après avoir obtenu 75 % des votes au deuxième tour de scrutin. Son principal adversaire était Christian Flamand.

Après que sa seule élection eut bouleversé les traditions ancestrales, Mme Ottawa a annoncé qu'elle ferait un bilan de la situation actuelle dans la communauté attikamek avant de prendre toute décision importante.

« C'est sûr, il y a certains hommes qui ne sont pas prêts à ce que ce soit une femme qui prenne les commandes. Mais on va essayer de trouver une façon de travailler ensemble, avec nos leaders et les gens des communautés », a déclaré Eva Ottawa. Elle rappelle que son élection est l'aboutissement d'un courant amorcé il y a quelques années.

Des femmes en pleurs ont salué la victoire d'Eva Ottawa, faisant de son arrivée à la présidence du Conseil le début d'une nouvelle ère pour leur nation, installée au Québec.

Le taux de participation des membres de la communauté à cette élection a été de 50,9 %. L'un des éléments importants du programme de Mme Ottawa sera justement d'encourager la participation du peuple aux grandes décisions et orientations affectant les Attikameks.

Radio-Canada

vendredi, septembre 08, 2006

L'Ours Métis gaspésien sort de sa ouache...

Les Métis de la Gaspésie ont entrepris de faire sentir leur présence. Bienvenue chez Vous / Ne manque plus que les Métis de l'Acadie pour que le grande famille métisse de l'Est soit à nouveau réunie pour la suite de l'histoire...

Russel Bouchard

« Origine
Gaspésiens ou Métis ?

Dernières nouvelles

Les représentants de la communauté métisse de la Gaspésie avancent que 90 % des Gaspésiens ont du sang amérindien dans les veines.

Pour le généalogiste Réjean Martel, qui fouille le sujet depuis 25 ans, l'affirmation serait réaliste, mais pas dans l'ensemble du territoire.

Selon M. Martel, la très grande majorité des habitants entre Pasbébiac et Rivière-au-Renard ont un ancêtre amérindien. Ce n'est pas le cas en Haute-Gaspésie où l'occupation blanche du territoire est plus récente ni dans la baie des Chaleurs où seulement 30 % de la population pourrait revendiquer une origine autochtone.

D'après une étude sur le patrimoine génétique des Gaspésiens, réalisée par une équipe de chercheurs de l'Université du Québec à Chicoutimi, 10 % des Gaspésiennes portent des gènes amérindiens dans leur ADN. Ce qui ne veut pas dire pour autant qu'elles sont les seules à être Métis, nuance la chercheuse, Hélène Vézina.

Elle ajoute que les participantes avec des ancêtres anglo-normands et canadiens-français étaient plus susceptibles que les autres d'avoir aussi un ancêtre autochtone. L'étude note que le pourcentage de femmes d'origine acadienne avec des ancêtres autochtones est par contre très faible.

Toutefois, aux yeux de la loi fédérale ni la généalogie ni la génétique ne suffisent pas à définir ce qu'est un Métis. Selon le généalogiste, Alexandre Alemann, qui a consacré 40 ans à l'histoire des autochtones, il faut appartenir à une communauté métisse reconnue au sens de la loi.

Il note que la coutume populaire qualifie les gens ou les populations susceptibles d'avoir des ancêtres autochtones de sauvages ou d'Indiens, mais rarement de Métis.


Revendications territoriales

En attendant, pour donner plus de poids à son action, la communauté métisse de la Gaspésie invite les personnes qui croient avoir des ancêtres amérindiens à s'inscrire à son registre. Le président de la communauté, Marc Leblanc, souhaite faire valoir les droits ancestraux des Métis sur le territoire gaspésien.

Le territoire appartient à ceux qui vivent hors réserves et qui font aussi partie des Premières nations, avance-t-il. Des milliers de Métis pourraient revendiquer des droits ancestraux sur la Gaspésie, selon M. Leblanc. Il se dit prêt à se rendre jusqu'en Cour suprême pour obtenir la reconnaissance des droits de sa communauté.

Il se pourrait effectivement que les démarches des Métis gaspésiens soient longues et coûteuses. Même si leur existence est reconnue par la Constitution canadienne, les Métis doivent se rendre devant le plus haut tribunal du pays pour obtenir une pleine reconnaissance.

Les revendications des Métis ne font pas l'affaire de certaines communautés autochtones, notamment celles des Micmacs de la Gaspésie.

Le projet de la communauté de Gesgapegiag de créer une pourvoirie sur les territoires non organisés de la MRC de la Haute-Gaspésie pourrait devenir l'enjeu d'une bataille sur les droits des uns et des autres. Dès que Québec autorisera les Micmacs à créer leur pourvoirie de chasse, les Métis pourraient demander une injonction.

John Martin, le chef de Gesgapegiag, ne porte pas le groupe de Métis en très haute estime. Pour le chef micmac, il s'agit d'un groupe de chasseurs qui cherchent simplement à empêcher son projet de pourvoirie de voir le jour. Cet engouement pour leurs origines amérindiennes lui paraît suspect et contraire au fait que beaucoup de Micmacs sont toujours victimes de racisme et d'ostracisme.


Ailleurs au Québec

Le cas de la Gaspésie n'est pas unique au Québec. Une autre communauté métisse, celle du domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan, existe déjà.

L'association compte déjà 2500 membres sur la Côte-Nord et au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ces Métis revendiquent notamment le droit d'installer des camps en forêt afin d'y pratiquer la chasse la pêche et la cueillette.

La cause est devant la Cour supérieure. Le Québec ne reconnaît aucun droit aux Métis actuellement.

Nouvelles de Radio-Canada »

jeudi, septembre 07, 2006

Réplique aux propos racistes et outrageants du morning man Louis Arcand, CKYK-FM, 95,7, Chicoutimi

Si vous croyez que le racisme est mort au pays du Saguenay, vous en serez quittes pour une bonne déception après avoir lu ces deux lettres ouvertes dans lesquelles les auteurs dénoncent les propos outrageants du morning man Louis Arcand, de CKYK-FM, 95,7, à Chicoutimi. Pour bien saisir toute l'acuité de cette dénonciation, il n'est pas inutile de rappeler que M. Arcand (rien à voir avec Paul), après avoir été soulagé du micro qu'il tenait d'une station de Roberval (Lac-Saint-Jean), a migré à Chicoutimi (Saguenay) au cours de la présente année dans l'espoir de se refaire une vie. Manifestement, le défi auquel ce monsieur se confronte ces heures-ci avec un auditoire éclectique, s'avère plus difficile que prévu pour lui, et mine les chances de la station dont il est le messager et l'ambassadeur de se gagner quelques auditeurs de plus (comprenez qu'il est déjà difficile de syntoniser le 95,7 FM, même pour les gens du Saguenay qui ont le choix des ondes, pourra-t-on leur porter grief d'abandonner l'effort au premier échec !).

Défenseur inconditionnel de la cause des Ilnutsh de Mashteuiatsh et de l'Approche commune, M. Arcand n'a pas été en mesure de comprendre, malgré toutes ces années, la différence fondamentale qu'il y a entre l'autochtonie du Lac-Saint-Jean et celle du Saguenay, l'une a fortiori indienne l'autre métisse. Éduqué aux valeurs robervaloises et jeannoises, ce qui est une chose fort valable en soi, je crois également que M. Arcand aurait été bigrement bien inspiré de ne pas rapporter dans ses bagages le ressentiment séculaire que nourrit Roberval, capitale du Lac-Saint-Jean, à l'encontre de sa rivale et doyenne du Saguenay, Chicoutimi...

Russel Bouchard

Richard Harvey
À Louis Arcand
(CKYK-FM, 95,7, Chicoutimi)

L'Ascension, le 6 septembre 2006
Monsieur Arcand, 
 J’ai eu honte  pour vous et pour tous vos congénères régionaux en écoutant votre entrevue avec M. Russel Bouchard , entrevue qui devait porter sur son prochain livre qui traitera du spectre culturel et de l’héritage métis dans notre région et au-delà. Un livre que je ne saurais trop vous recommander à vous et vos confrères de travail qui traitez les métis, dont je suis, avec le mépris le plus abject. Il se trouve que Monsieur Bouchard n’est pas un «  pauvre gars » comme vous avez osé dire sur les ondes mais le « Lien de mémoire »  de notre communauté, qu’il en est digne et que nous en sommes fiers.  De plus Monsieur Bouchard est un homme respecté dans son milieu et avec raison et c’est une insulte aux gens du Saguenay et plus particulièrement aux métis de la région que de l’avoir traité de la sorte. Je me suis senti profondément choqué en tant que métis et membre du Conseil de la Communauté Métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan (CMDRSM) et j’éprouve beaucoup de ressentiment contre vos manières de faire. C’est une disgrâce. Vous avez commis un impair préjudiciable à l’ensemble des Métis de la région et de tout le Québec et l’organisation qui vous paie largement pour salir des réputations et « dévier le débat » devrait prendre des mesures pour éviter ce genre de choses.  Incidemment si vous vouliez aborder les questions politiques concernant les Métis vous auriez dû contacter les responsables politiques c'est-à-dire le Conseil ou son chef comme vous le faites pour les autres organisations régionales. Les choses n’en resteront pas là. Vous ne vous ferez pas beaucoup d’amis dans le coin de cette façon.
Vous devriez avoir honte et vous excuser publiquement. Rien de moins.
 
En terminant, Monsieur Arcand je vous trouve mal dégrossit, même hors de Roberval. Je ne connais pas vos desseins, je les devine cependant et je peux vous dire que pour un gars qui prêche l’union et le discours rassembleur ça fait dur votre affaire. Vous pouvez donc compter sur le meilleur de moi-même pour vous contrer, vous et ceux qui agissent et agiront comme vous...
 
Bien à vous
 
Richard Harvey,
Métis



Réponse de Russel Bouchard
À Richard Harvey

Lettre ouverte

Chicoutimi, le 6 septembre 2006
Cher ami,
Je vous remercie de votre appui et je comprends votre affliction. Bien que je sois personnellement chagriné pour notre communauté qui est toujours en quête de sa dignité, les libelles décochés via ma propre personne à l'encontre des Métis de la Boréalie par M. Louis Arcand, à son émission matinale (CKYK-FM, 95,7), ne sont toutefois pas sans avantages puisqu'ils témoignent, à eux-seuls, d'un état d'esprit sectaire qui mérite d'être prestement dénoncé. En effet, même si je suis le premier à déplorer le pathétique de l'entrevue dont il a été le maître d'oeuvre et le maître d'orchestre ce matin, ce dernier, par son parti pris radicalement anti-métis et par son évidente mauvaise foi, a témoigné de toute sa partialité dans des questions d'intérêts strictement publics où, pourtant, il aurait doublement gagné à disparaître derrière la voix de son invité. À cet égard, en acceptant de participer à cette entrevue où nous devions causer de mon prochain livre (« La longue marche du Peuple oublié... »), j'aurais dû me rappeler qu'un homme de bonne foi n'a rien à gagner à faire commerce avec un homme de mauvaise foi, car la seule préoccupation d'un homme de mauvaise foi est de duper tout son monde en abusant de la bonne foi de son vis-à-vis. 

Quelle est la pertinence d'une radio régionale à se nourrir de cette sorte de spectacle ? Où est le gain de notre communauté régionale, en terme d'harmonie, d'intelligence et d'élégance ? Pour des gens en quête de leur dignité, y-a-t-il seulement une manière de réagir à cette sorte d'agression sans se souiller ? À qui profite cette disgrâce ?

Insinuer par ce micro en quête d'une cote d'écoute que les Métis de notre région ne luttent que pour des avantages financiers, ne pouvait avoir à mon avis qu'un but et qu'un résultat ; celui d'induire tout un auditoire dans l'erreur et de discréditer la noblesse de notre cause que nous tentons pourtant de faire avancer dans le plus grand respect de nos lois et de la démocratie. S'il n'est jamais glorifiant d'être la dupe d'un tel scénario, en toute circonstance il nous faut faire contre mauvaise fortune bon coeur et tâcher de voir s'il n'y aurait pas moyen d'en dégager une ou deux leçons utiles. Pour un, ce dénigrement nous permet de comprendre que le racisme est loin d'être une figure de style chez nous, au Saguenay, et qu'il a des antennes très puissantes parmi une certaine intelligentsia régionale qui prend ses ordres à l'extérieur de nos murs. Pour deux, par son acharnement à vouloir nous faire collectivement porter le chapeau de la duplicité, M. Arcand, à qui j'avais accordé le bénéfice du doute, nous a néanmoins permis d'apprécier toute la haine et tout le mépris qu'il porte envers le Peuple Métis du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord. Pour trois, la méthode Arcand met en lumière toute la puissance de ce pouvoir colonisateur qui, depuis plus de cent cinquante ans, tente de nous faire disparaître corps et biens après nous avoir dépouillés de tous nos droits qui ne vont pas sans les prérogatives que nous avions sur nos ressources naturelles. Pour quatre, ces propos méprisants, diffamants et mensongers justifient le titre de mon dernier livre à paraître, « La grande marche du Peuple oublié...», et nous incitent à ne jamais baisser les yeux devant les fouets de la tyrannie.

Témoigner de ces souffrances imposées, faire en sorte que nous soit restituée la dignité à laquelle nous avons droit comme individus et comme groupe humain, n'est-ce pas là du reste tout le pourquoi de notre lutte ? N'est-ce pas là toute la noblesse de notre cause ? S'il n'est pas dans ma nature de laisser cette sorte d'agression sans réplique, il nous faut, en toute circonstance cher ami, tâcher de garder la tête froide et l'esprit en éveil. Il nous faut accueillir l'injure pour ce qu'elle est, une première victoire puisqu'elle ne sera jamais autrement que l'ultime et dernière arme des faibles.

Russel Bouchard
Lien de Mémoire
de la CMDRSM

mercredi, septembre 06, 2006

La seule manière de changer le cours de notre histoire est de s'y employer...

À ce correspondant —Métis— de la Côte-Nord, qui m'écrit :

« Abandons, trahison, mépris, fourberies, aliénation sont présents dans mon coeur alors que j'écris ces quelques mots. Abandonnés par ceux, qui sont censés être nos représentants ; trahis par ceux qui sont censés être nos protecteurs et nos employeurs car ils sont bel et bien ceux que nous payons ; méprisés d'un regard hautain. [...] Le cirque du droit nouveau comme nous l'avait si bien dit M. Louis Bernard lors d'une rencontre à huis clos à Sept-îles, ce grand maître du droit constitutionnel international selon la réputation que lui avaient promue ses petits compagnons, des bouffons du cirque politique. Je me demandais : s'il n'y avait plus d'exploiteurs, y auraient-ils des exploités ? »


—Je réponds :

Tout ça va changer. Tout ça est en train de changer. Tout ça va changer si nous faisons ce qu'il faut pour que ça change. Mais il y a trois règles à suivre . La première, être conscient et faire l'effort d'être bien conscient de la réalité nous concernant ; la deuxième, vouloir réellement que ça change, mais le vouloir au point du refus de l'inacceptable, ce qui a là aussi un prix ; la troisième, faire en sorte que cela change pour le mieux, ce qui veut dire faire son petit bout à soi. En ce sens, l'espoir ne doit pas être un vague abandon envers les forces qui nous soumettent, mais plutôt une victoire sur l'abandon par la force de notre travail et la somme de nos engagements...

La seule manière de changer le cours de notre histoire à notre avantage est de s'y employer...

Bien cordialement à vous.

Russel Bouchard

lundi, septembre 04, 2006

Mon livre, « La grande marche du Peuple oublié... », est rendu à l'imprimerie

Mon livre, « La grande marche du Peuple oublié... / Ethnogenèse et spectre culturel du peuple Métis de la Boréalie », est rendu à l'imprimerie. Il sera lancé le 21 octobre prochain, lors de la rencontre générale annuelle des membres de la Communauté métisse du Domaine du Roy / Mingan, à l'Hôtel Le Montagnais, Chicoutimi. Troisième titre d'une série de trois, ce livre fait plus précisément l'éloge de la culture des Métis de la Boréalie, une première en soi, et il lève le voile sur la question de l'ethnogenèse, des questions soulevées par la Cour suprême du Canada et dont il nous faut impérativement tenir compte. Si j'étais déjà satisfait des résultats des deux premiers livres (qui abordent les questions de l'histoire et de la continuité du peuple Métis de la Boréalie), considérons que je suis triplement satisfait par ce dernier. Ce fut à la fois l'épreuve la plus difficile et la plus enrichissante de ma vie d'historien. J'espère que vous saurez apprécier.

Ce dernier livre est de format 6" X 9" (donc plus grand que les deux précédents. Il compte 216 pages de texte bien tassé, une vingtaines de photos inédites, des cartes, et une annexe documentée de toutes les cités métisses de la Boréalie, 26 en tout). Il ouvre une fenêtre donnant sur un monde, le nôtre, que les conquérants, l'État Québécois et l'État canadien auraient bien voulu voir éteint. Ce qui est loin d'être le cas...

Réservez votre exemplaire dès maintenant. Il vous en coûte 25$ pour le livre plus 7$ pour les frais d'expédition, pour un total de 32$. Prière de faire votre chèque à l'ordre de Russel Bouchard, et de l'expédier à l'adresse suivante :
Russel Bouchard,
33 St-François, Chicoutimi (Saguenay)
G7G 2Y5