jeudi, juin 21, 2007

Mariés avec eux « à la mode du pays », elle leur a donnés en héritage un Peuple...

Sans la femme « Sauvage », ce Peuple n'existerait tout simplement pas comme peuple. Et ceux qui partagent cette formidable filiation ne seraient que des orphelins errants, sans identité, sans passé et sans avenir.

Cherchez et trouvez la femme « Sauvage » parmi vos ancêtres, et vous trouverez inévitablement vos origines généalogiques. C'est là le conseil que je donne à quiconque cherche ses parents et qui espère, ainsi, faire la paix avec cette mémoire que les envahisseurs ont essayé d'éteindre. L'histoire est encore trop discrète à cet égard, dans cette formidable aventure de l'ethnogenèse du Peuple Métis de la Boréalie et des trois Amériques,c'est effectivement la femme d'ici, celle qu'ils (les Blancs) ont péjorativement qualifié de « Sauvagesse » (!), qui a construit le nid fécond de cette portion d'humanité. Sorties du limon de cette Terre sacrée, elle les a accueillis, leur a servi d'ambassadrice auprès des Indiens, leur a enseigné l'abécédaire de la survie, leur a donné des enfants qu'elle a du reste éduqués, elle les a accompagnés amoureusement jusqu'aux portes de leur trépas et leur a donné en héritage un Peuple.

Pour vous familiariser avec cette incontournable présence au sein de notre univers et pour rendre à Cléopâtre ce qui est à Cléopâtre, je ne saurais trop vous recommander le livre —excellent— de Nathalie Kermoal, « Un passé Métis au féminin », publié aux Éditions Gid, Québec, 2006 (edition@gidweb.com). L'auteure de cet essai particulièrement bien rendu, est titulaire d'un Doctorat en Histoire, de l'Université d'Ottawa. Elle est aujourd'hui professeure à l'École des études autochtones et au campus Saint-Jean de l'Université de l'Alberta. Bien que son livre aborde plus spécifiquement la réalité des femmes Métisses de l'Ouest canadien, on comprend rapidement la similitude culturelle et les liens tous azimuts qui unissent les Métisses de l'Ouest aux Métisses du Centre et de l'Est du Canada.

Bonne lecture

Russel-A. Bouchard

lundi, juin 18, 2007

Les Métis de la Boréalie, une communauté plus vivante que jamais !

Rencontre des Métis de la Communauté métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan — Une communauté plus vivante que jamais !

Authenticité, simplicité, fraternité et convivialité. Ce sont là les termes qui conviennent le mieux pour résumer l'éclatant succès de la rencontre annuelle des Métis de notre communauté, qui s'est tenue, du 16 au 18 juin dernier, au terrain de camping de la coquette municipalité de Sainte-Rose-du-Nord, un joyau sans pareil de la Boréalie québécoise. Il faut dire que le site, inspirant et bucolique comme pas un, était à l'avantage de cette rencontre qui se voulait justement un temps d'arrêt et de ressourcement pour ce peuple en marche.


Pour ceux qui n'ont jamais eu le bonheur de se trouver en ces lieux où la nature impose sa force, disons simplement, entre parenthèses, que Sainte-Rose-du-Nord est un bosquet d'arbres luxuriant, saupoudré de maisonnettes disposées au coude à coude dans une vallée glacière lavée, sur son flanc sud, par les eaux froides du fjord qui est large d'environ un kilomètre et demi (1 1/2 km), et profond de 275 mètres à cet endroit. Ce lieu-dit, qui était connue naguère sous le nom de la Descente-des-Femmes, compte aujourd'hui 400 âmes (en majorité des Métis canadiens-français et indiens). Pour faire une histoire courte, disons tout aussi simplement qu'elle a reçu ses premiers colons en 1838, devint mission catholique rattachée au diocèse de Québec en 1839, et fut successivement érigée en paroisse puis en municipalité de paroisse, en 1931 et 1941.(Photo ci-dessus : au coeur du village de Sainte-Rose. )


Installé sur les terrains de camping local réquisitionné trois jours durant pour la circonstance, le village métis a eu tôt fait de prendre l'allure d'une « foire » à l'ancienne, où se sont échangés les mots de bienvenue, les accolades, les poignées de mains, les verres de bière, le pemmican à l'orignal, le lard salé, le saumon fumée et la fameuse tourtière à l'orignal, soit dit en passant un met typique qui rend grâce à lui seul de la spécificité du pays et de ses habitants. Parmi la centaine de « foireux » (qualificatifs qu'on donnait jadis aux participants de ces agapes culturelles et commerciales), il faut noter également la présence de clans venus de la Haute Côte-Nord, de Québec, du Lac-Saint-Jean et du Saguenay, dont plusieurs enfants qui ont eu beaucoup de plaisir à barboter dans l'eau de l'étang, renouer avec leurs racines ancestrales et découvrir leurs lointaines parentés.(Photo ci-dessus : au coeur de la fête, une fraternité qui se passe en famille et dans la plus généreuse des convivialités. À l'avant-plan, la jolie Emma-Rose Lacroix, et sa tante Martine Piché. )


Parmi les deux moments forts de la fin de semaine, il faut prendre le temps de noter, évidemment, la cérémonie du « Réveil de l'Ours Métis de sa Ouache », riche de sens, d'évocations et d'espoirs ; et la rencontre de la communauté des femmes, hôtesse d'un moment évocateur qui renoue avec un passé aussi loinain que typique des Autochtones des trois Amériques. Lors de cette rencontre à huis clos, l'auteur(e) de ces lignes a été généreusement accueilli(e) en qualité d'« être aux deux esprits » et, par conséquent, de membre féminin à part entière. (Photo ci-dessus : le Président-Chef, Jean-René Tremblay, poignard traditionnel à la ceinture, qui pointe le ciel avec son offrande de tabac, pour saluer les esprits dans les quatre points cardinaux, une manière de signifier la place des Métis de sa communauté dans le cercle de l'univers.)

Pour ceux et celles qui ne sont pas familiers avec les égards de cette coutume ancestrale qui plante ses racines dans la plus lointaine des Amériques, disons simplement que les « êtres aux deux esprits » sont des personnes (nées biologiquement homme ou femme) qui ont publiquement exprimé leur désir de s'identifier et de vivre désormais leur vie avec l'identité de genre contraire à leur sexe biologique, parce que c'est là leur vraie nature. Estimées à la fois pour leurs qualités humaines exceptionnelles, leur sensibilité androgyne et l'éclairage qu'ils sont en mesure d'apporter vu leur différence, on leur reconnaît également la capacité d'interpréter les « songes », de percevoir l'avenir, et d'assurer le lien entre le passé et le futur par la mémoire collective qu'ils ont toujours vivante en eux et dont ils sont porteurs.(Photo ci-dessus, de gauche à droite : Martine et Vivianne Morissette, le lien de mémoire de la communauté, et les deux soeurs Martine et Linda Piché.)

Russel-Aurore Bouchard
Lien de Mémoire de la CMDRSM

ALBUM PHOTOS DE L'ÉVÉNEMENT
(Photo ci-dessus : le drapeau des Métis canadiens, une fierté et un point de recueillement. )

(Photo ci-dessus, sous le drapeau, le Président-Chef, Jean-René Tremblay, René Tremblay et Claude Pinault, trois membres du CA. )

(Photo ci-dessus : Mme Jacqueline Gravel, présidente du Comité des Femmes métisses, ceinture fléchée à la hanche, en train de faire l'offrande du tabac selon le rituel des Métis de sa communauté. )

(Photo ci-dessus : de gauche à droite : René Tremblay ; Claude Pinault ; André Tremblay ; Jacqueline Gravel ; Laurent Thibault, le maire de Sainte-Rose-du-Nord ; et Ghislain Corneau. )

samedi, juin 16, 2007

Bonne fête aux Métis de la Boréalie

Bonne fête aux Métis de la CMDRSM qui procèdent aujourd'hui à la cérémonie annuelle du réveil de l'Ours Métis



Samedi, le 16 juin 2007

Chers amis Métis.
Voilà, je viens de terminer ce matin, la poupe du Santa-Anna. La semaine prochaine, je termine la proue et m'attaque au mât de beaupré.

Les merles d'Amérique sont à pied d'oeuvre dans le tilleul qui borde le flanc ouest de ma maison. Ils en sont rendus à leur deuxième nichée de l'été. Depuis trois jours, papa et maman s'occupent à faire leur second nid de la saison. Vous savez qu'ils nichent à chaque année dans le même arbre et qu'ils sont fidèles l'un à l'autre jusqu'à leur mort. Les humains devraient s'inspirer de ce diamant de la création plumée.

La journée des Métis s'annonce chaude et belle à souhait. Bonne fête.

Russel-Aurore

samedi, juin 02, 2007

Sainte-Rose-du-Nord, sur le fjord du Saguenay, hôtesse de la grande foire des Métis de la CMDRSM

Photo, tous droits réservés, Russel Bouchard, mai 2007

ACTIVITÉS :
• GRAND FEU MÉTIS : Dans la continuité le huitième feu sera allumé avec les cendres des deux premiers.
• CÉRÉMONIE CULTURELLE ET SPIRITUELLE : Cérémonie du tabac
• RENCONTRE, FRATERNISATION

ENDROIT : Camping Ste-Rose du Nord
DATE : 15 – 16 – 17 juin 2007

COÛT : 3 services $22/jour
2 services $17/jour
Visiteur $1/jour

Le camping est au coeur du village, comme le montre la photo, à un jet de pierre du fjord.Photo, tous droits réservés, Russel Bouchard, mai 2007

SERVICES : Bloc sanitaire, douches, salle communautaire
Animaux de compagnie acceptés (tenus laisse)
Vous pouvez apporter votre bois pour feu de camp

RÉSERVATION : Mme Dorina Potvin (418) 675-2581

Plus d’information sur le site de la CMDRSM : < www.metisroymingan.ca >

Nous proposons à tous les dirigeants de clans de faire la promotion auprès de leurs membres.

Par : Réal Duchesne, Gisèle Girard et Ghislain Carneau
Administrateurs et membres du comité des rassemblements.

LES LIVRES DE RUSSEL BOUCHARD, sur les Métis, seront disponibles sur place.

Sainte-Rose-du-Nord est, à n'en pas douter, l'un des sites panoramiques habités les plus spectaculaires du Québec.Photo, tous droits réservés, Russel Bouchard, mai 2007