samedi, décembre 16, 2006

Joyeux Noël à nos visiteurs, à nos collaborateurs de la francophonie, aux Métis, aux Canadiens français et à tous les Autochtones d'Amérique

Notre premier devoir est celui de la mémoire. Nos pères étaient « voyageurs » qui étaient pour l'essentiel des Canadiens français, et nos mères étaient Indiennes ; ce qui fait de nous tous des « Sauvages » dans le sens le plus noble du terme, c'est-à-dire des MÉTIS ! Soyons-en fiers et méritons le respect. Méritons de vivre longtemps et pour le plus grand bien de l'humanité qui nous accompagne. Car si le sang s'hérite et que la vertu s'acquiert, comme le disait avec autant d'éloquence l'auteur de Don Cuichotte, « la vertu [entendons l'honneur] vaut par elle-seule ce que le sang ne peut valoir ».

JOYEUX NOËL !
Et c'est signé : Le Fils de l'Étoile du Matin, qui pourrait tout aussi bien être Le Métis, Akakia ou Russel Bouchard



La suite est un Poème épique, en l'honneur d'Octave Crémazie, poète nationaliste et figure mythique des Canadiens français. Il est né à Québec le 16 avril 1827 et est mort en exil, au Havre (France), le 16 janvier 1879. Comme Riel, Chénier, Groulx et tous ces autres, ce pays est comme une veuve noire ; il a la curieuse manie de tuer ses héros, ceux qui essaiment en lui et ceux qui réchauffent son âme. Merci à la France de l'avoir si bien accueilli.

« Le Chant des voyageurs »

A nous les bois et leurs mystères,
Qui pour nous n'ont plus de secrets !
A nous le fleuve aux ondes claires
Où se reflète la forêt,
A nous l'existence sauvage
Pleine d'attraits et de douleurs !
A nous les sapins dont l'ombrage,
Nous rafraîchit dans nos labeurs.
Dans la forêt et sur la cage
Nous sommes trente voyageurs.

Bravant la foudre et les tempêtes
Avec leur aspect solennel,
Qu'ils sont beaux ces pins dont les têtes
Semblent les colonnes du ciel !
Lorsque privés de leur feuillage
Ils tombent sous nos coups vainqueurs,
On dirait que dans le nuage
L'esprit des bois verse des pleurs.
Dans la forêt et sur la cage
Nous sommes trente voyageurs.

Quand la nuit de ses voiles sombres
Couvre nos cabanes de bois,
Nous regardons passer les ombres
Des Algonquins, des Iroquois.
Ils viennent ces rois d'un autre âge,
Conter leurs antiques grandeurs
A ces vieux chênes que l'orage
N'a pu briser dans ses fureurs.
Dans la forêt et sur la cage
Nous sommes trente voyageurs.

Puis sur la cage qui s'avance
Avec les flots du Saint-Laurent,
Nous rappelons de notre enfance
Le souvenir doux et charmant.
La blonde laissée au village,
Nos mères et nos jeunes soeurs,
Qui nous attendent au rivage,
Tour à tour font battre nos coeurs.
Dans la forêt et sur la cage
Nous sommes trente voyageurs.

Quand viendra la triste vieillesse
Affaiblir nos bras et nos voix,
Nous conterons à la jeunesse
Nos aventures d'autrefois.
Quand enfin pour ce grand voyage,
Où tous les hommes sont rameurs,
La mort viendra nous crier : Nage !
Nous dirons bravant ses terreurs :
Dans la forêt et sur la cage
Nous étions trente voyageurs.

OCTAVE CRÉMAZIE, Québec, janvier 1862.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

M.Bouchard,ce que vous dites m'inspire un profond sentiment de noblesse et de fierte.
Ce que me racontait ma mere,n'etait pas de la fiction.
Je veux souhaiter a toute la communaute un Joyeux Noel et l'annee qui vient,puisse faire en sorte que,nous ayons de bonnes nouvelles pour ce que nous souhaitons tous.
Etre reconnu pour ce que nous sommes,est mon plus grand souhait.
En toute simplicite,Oliva

Anonyme a dit...

Merci de vos bon voeux. Ils sont de suite et de ce fait communiqués à tous nos habitués.

Le Métis