jeudi, juin 21, 2007

Mariés avec eux « à la mode du pays », elle leur a donnés en héritage un Peuple...

Sans la femme « Sauvage », ce Peuple n'existerait tout simplement pas comme peuple. Et ceux qui partagent cette formidable filiation ne seraient que des orphelins errants, sans identité, sans passé et sans avenir.

Cherchez et trouvez la femme « Sauvage » parmi vos ancêtres, et vous trouverez inévitablement vos origines généalogiques. C'est là le conseil que je donne à quiconque cherche ses parents et qui espère, ainsi, faire la paix avec cette mémoire que les envahisseurs ont essayé d'éteindre. L'histoire est encore trop discrète à cet égard, dans cette formidable aventure de l'ethnogenèse du Peuple Métis de la Boréalie et des trois Amériques,c'est effectivement la femme d'ici, celle qu'ils (les Blancs) ont péjorativement qualifié de « Sauvagesse » (!), qui a construit le nid fécond de cette portion d'humanité. Sorties du limon de cette Terre sacrée, elle les a accueillis, leur a servi d'ambassadrice auprès des Indiens, leur a enseigné l'abécédaire de la survie, leur a donné des enfants qu'elle a du reste éduqués, elle les a accompagnés amoureusement jusqu'aux portes de leur trépas et leur a donné en héritage un Peuple.

Pour vous familiariser avec cette incontournable présence au sein de notre univers et pour rendre à Cléopâtre ce qui est à Cléopâtre, je ne saurais trop vous recommander le livre —excellent— de Nathalie Kermoal, « Un passé Métis au féminin », publié aux Éditions Gid, Québec, 2006 (edition@gidweb.com). L'auteure de cet essai particulièrement bien rendu, est titulaire d'un Doctorat en Histoire, de l'Université d'Ottawa. Elle est aujourd'hui professeure à l'École des études autochtones et au campus Saint-Jean de l'Université de l'Alberta. Bien que son livre aborde plus spécifiquement la réalité des femmes Métisses de l'Ouest canadien, on comprend rapidement la similitude culturelle et les liens tous azimuts qui unissent les Métisses de l'Ouest aux Métisses du Centre et de l'Est du Canada.

Bonne lecture

Russel-A. Bouchard

13 commentaires:

Anonyme a dit...

Question technique chère Russel-A :
Existe-t-il une liste à quelque part de noms et d'années de mariages, noms des époux où l'on pourrait se référer pour chercher une ou des ancêtres amérindienne(s)?

Je demande cela, car M. Georges Fortin qui a enseigné ici à ma Poly. l'histoire et que tu connais bien, m'a déjà dit que c'est difficile de reconnaître des ancêtres amérindiennes car elles étaient baptisées sans aucune mention de leur ethnie d'origine et nommées dans les registres des paroisses lors des mariages sur leur noms de famille européens, suite à leur adoption. Certaines avaient perdu leurs deux parents ou seulement leur mère dès la naissance ou en très bas âge.

M. Fortin avait alors ajouté qu'élevées avec les autres enfants, il était ensuite quasiment impossible de savoir hors de tout doute trois ou quatre générations plus loin qu'une dénommée par exemple purement fictif: Marguerite Simard, était amérindienne, (rumeur transmise de génération en génération).

Si les descendantes métisses mourraient jeunes après avoir donné à leur tour naissance à un enfant,les renseignements sur leur histoire se perdait, certains veufs préférant ne pas ébruiter la chose. Ce phénomène a donc constitué une multitude de chaînons manquants pour ce qui regarde l'origine métisse de plusieurs Québécois soi-disant pure-laine, dès les débuts de la colonisation de la Nouvelle-France.
Ainsi plusieurs enfants amérindiens ont été "adoptés" par des blancs. Les raisons n'étaient pas toujours la grandeur d'âme, quoique ça ait pu exister, mais aussi, ils avaient une main d'oeuvre aux travaux des champs et pour le défrichage.

Crois-tu que dans la communauté métisse il existe une compilation de noms d'ancêtres confirmées "amérindiennes" remontant du XXe siècle jusqu'au XVIIIe et peut-être même à l'arrivée des premiers colons européens?

Esther Gravel, St-Félicien

Anonyme a dit...

Pas tout à fait faux, pas tout à fait vrai. Dans les registres catholiques, comme ceux des Postes du Roi, le nom de l'indienne n'apparaît pas et est ordinairement remplacé par l'identité ethnique. Exemple, mon aïeule Adélaïde Matchiragan, qui a épousé à la mode du pays James McKenzie, est identifiée simplement « Adélaïde Montagnaise » dans les registres.

La fille Alexandrienne de celle-ci, qui a épousé religieusement François Maltais, doit quant à elle la suvie de son nom au fait que son père biologique (James) l'a nommément reconnue dans son testament notarié. Idem difficulté dans les Recensements, où le nom de famille de la femme est confondu dans celui du mari et sort de la mémoire sitôt le mariage contracté.

Ainsi donc, quand Alexandrienne épouse son homme, le prêtre, qui bénit et enregistre le mariage, omet totalement de mentionner le nom de famille de la mère dans le registre, coupant ainsi le lien. C'est le recoupage de données tirées des registres, des recensements, des documents notariés et archivistiques de tous genres voire de la mémoire orale qui permet de retracer, au terme d'une quête fastidieuse, le nom de famille de la fille. Ce qui oblige a faire les mêmes coupages à chaque ancêtres féminin. Un travail déjà difficlement surmontable pour un simple prénom de fille.

Cela dit, le fait que le nombre de Sauvages vivant dans les Postes du Roi soit très restreint (16 familles souches pour les Métis), a permis à certains chercheurs en généalogie (dont Alexandre Alemann, d'élaborer une stratégie pour retracer plus facilement les nom de ces Indiennes. Mais il reste encore beaucoup à faire à ce sujet, il faut le reconnaître...

Un dernier mot, une source encore boudée par les chercheurs en généalogie, se trouvent dans les cadastres des anciens cimetières. Celui de Sainte-Anne de Chicoutimi, selon le recensement qu'on en a fait, donne ainsi le nom de 71 couples Métis et Indiens (mais surtout Métis) enterrés en ce lieu entre 1860 et 1850.

Russel-A.

Anonyme a dit...

Chercher une ancêtre amérindienne
sur 512 ancêtres pour 9 générations ne fait pas de vous une personne metis franchement. La "sauvagesse" qui c'est fondu dans le monde des blancs il y a 350 ans a vécu comme les blancs et et n'a pas crée de société distincte, langue, culture, etc. Pourquoi ne pas chercher votre ancêtre noir, ou chinois et vous réclamez de ce groupe tant qu'a y être...

Anonyme a dit...

Cher ou chère anonyme,

Ce que vous dites est vrai j'en conviens. Je ne veux pas connaître une ancêtre autochtone pour revendiquer quelque statut que ce soit, soyez rassuré(e).

Pour avoir fait l'arbre généalogique de mes enfants jusqu'à 10 générations partout, 11 presque partout et 12 très souvent, une somme de plus dee 250 à 3000 heures de recherches assidues par les soirs, en 1992 et 1993 à la Soc. d'Histoire et généalogie de ma ville, dans les registres de mariage de tout le Québec, c'est bien plus dilué que ce que vous dites, même si certains couples se sont retrouvés être les mêmes du côté de mon mari et parfois à des hauteurs différents...

Non, je ne revendique rien que le plaisir et le besoin viscéral de savoir, de donner à cette ancêtre une descendance supplémentaire qu'elle ne saura jamais dans l'Absolu, mais qu'elle a virtuellement dans mon Esprit et pour que mes enfants se disent que les traits qu'ils ont leur vient d'une personne qui a existé et qui portait un nom... même un nom de blanc(he) européen(ne).

Entièrement d'accord avec vous pour ce qui est de l'assimilation à la culture des blancs chez plusieurs de nos ancêtres, surtout si elles étaient adoptées en bas âge. Si elles ont été baptisées adultes (au XVIIe, et XVIIIe siècles), elles ont certainement laissé à leurs descendance des connaissances qui sont devenues des atavismes, comme par exemple, la sagesse des simples (plantes médicinales).

J'avais juste aussi le goût de dire Merci... et d'imaginer dans mon esprit quelqu'un qui avait un nom, peu importe ce nom... et de transmettre ma gratitude et la fierté de tous leurs ancêtres à mes enfants.

C'est sûr que noyée dans l'océan de mes ancêtres, cette petite goutte de sang ne pèse pas rien du tout politiquement parlant, en cela je vous rééitère mon assentiment à 100% à votre raisonnement.

J'aurais quand-même bien aimé connaître votre nom :-) histoire de savoir à qui je parle.

Esther Gravel, St-Félicien

Anonyme a dit...

oops.... je viens de voir 3000 heures.... je veux dire 300 heures bien sûr! :-))) E.G.

Anonyme a dit...

Bonsoir,

Je crois que les personnes qui ne
jure que par la génealogie oublie
que tout ne s'explique pas par
des noms et des dates.
Il y a aussi des circonstances
historiques,des alliances stratégiques en temps de guerre
ou commerciale prédisposant des
destinées partagées à bons nombres
d'ancêtres qui influanceront toute
une désendance aller jusqu'a nous-
même.
Tout comme Le fameux Canadien-Francais de la petite histoire
peut-être que je me trompe mais
ils n'y avais pas tant d'européennes à marier et les filles du roi sont arriver beaucoup plus tard...alors comment
expliquez-vous se besoin si fort
de retrouver notre identité,notre
spiritualité,nos traditions,notre
culture et ne me dite pas qu'il
s'agit d'un trip de wannabi.
Mon arrière Grand-Mère est Micmac
et sa liniée remonte à Anne Dugas et Marguerite-Louise-Judith Doucet,
(Beaubassin et port-Royal).
Je crois que les Sauvagesses ne
ce sont pas toute blanchit comme
beaucoup aime le faire croire,
Elles ont été porteuses de traditons et gardiennes de culture.
Et que dire de tout c'est ancêtres
dit d'origine inconnue...
en 1634ans?
C'est bien d'allignier des noms et
des dates en généalogie et de conclure mais sa n'explique pas tout il faut tenir compte du contexte de l'époque,comment vivait-ils,les liens interculturels
(inter-tribal)comme en anthropologie (L'esprit ou la spiritualité qui annime l'individu,
la tradition ou la culture auquel
il s'identifie,le biologique (sang)
et sa destinée partagée (avec qui a-t-il vécu)Tout ca fait un peuple
qui continu de couler dans nos veines,comme mon arrière Grand-Mère.

Bien à vous,
L'ours.

Anonyme a dit...

Cher ours et cher anonyme avant vous (dans les commentaires) et chère Russel-A,
Que dire après cela? Rien sauf que je vous envie :-) beaucoup... Je me sens comme une orpheline de l'histoire, une nobody...

Esther Gravel, St-Félicien

Anonyme a dit...

Pour un, disons que la généalogie est une technique mathématique d’analyse sérielle simple qui peut être un outil valable, dépendamment de la façon dont on s’en sert. La généalogie en elle-même ne génère rien d’autre qu’une information partielle sur l’origine prétendu de quelqu’un. C’est en fait la qualité, la fiabilité et la pertinence des registres qui l’alimentent qui en fait un résultat intéressant et crédible. Particulièrement dans la branche autochtone.

Pour deux, disons que les anonymes sont à l’honneur sur ce fil à tel point qu’on s’y perd. Allons-y quand même d’une petite mise au point. Théoriquement ce n’est pas le fait d’avoir une grand-mère ou une aïeule indienne qui fait d’une personne un Métis. Théoriquement aussi il faudrait que cette personne ait la moitié de ses ancêtres, sur un nombre X de générations qui soient indienne et l’autre moitié européenne. Ça c’est assez simpliste et surtout improbable. On s’entend.

Cependant tout ça n’a rien à voir avec la perception et la formule que la Cour Suprême du Canada a retenu dans le jugement Powley et qui constitue désormais la clé du code identitaire métis qui se distingue de celui des Indiens et des Inuits. Ceux-là mêmes, les Indiens, les Inuits et les Métis que l’on désigne sous l’appellation générique d’AUTOCHTONES. ( art. 35 de la Constitution Canadienne 1982)

Ce qui fait d’un Métis un Métis n’est donc pas à proprement parlé la qualité de son lien généalogique (blood quantum) avec les Indiens mais le fait que ses ancêtres et lui-même soient des descendants de Métis ayant appartenus ou ayant évolués dans des communautés métisses historiquement reconnaissables ; qu’il existe une continuité dans le temps et l’espace ( région) entre ces communauté historique et une communauté contemporaine et enfin que l’individu s’y reconnaisse culturellement, spirituellement, socialement et historiquement.

C’est le sens à donner à l’esprit des critères retenus par la Cour.

Anonyme a dit...

Alors pourquoi si vous avez le droit de vous identifiez metis et de vous servir du jugement powley comme base de votre argumentation vous vous permettez de dire que tous les indiens sont metis que les innu n'existe plus au lac St-Jean et que les hurons n'existe plus a Quebec.

Vous vous permettez de juger et de dire qui est indien et qui ne l'est pas et en même temps vous ne voulez pas que personne mettre en doute votre statut de metis ?

Anonyme a dit...

Bonsoir Aurore Boréale et merci pour cet intéressant article.

Moi non plus, je ne crois pas que la généalogie dise tout de ce dont vous nous parlez. D'ailleurs, si c'était le cas, le peuple métis de la Boréalie que vous défendez avec tout votre coeur, votre intelligence et votre énergie n'existerait pas.

Pour que ce dernier existe, il a bien fallu que des français (peut-être des françaises aussi) soient touchés jusqu'au plus profond d'eux-même par les peuples qu'ils ont découvert en débarquant au Canada, au point d'en adopter le mode de vie et de devenir des leurs. Pourtant, au moment où ils ont débarqués, leurs propres ancêtres "natifs" avaient disparu il y a plus de 16 siècles. Peut-être est-ce le signe que certaines choses peuvent traverser l'humanité sur de très nombreuses générations. Peut-être est-ce aussi le signe que ces français-e-s ont découvert sur place une existence, une civilisation qui correspondaient profondément à leurs propres valeurs personnelles. Probablement y a-t-il des deux dans tout cela.

Peut-être aussi que cette rencontre n'est pas affaire que du passé. Au delà de toutes les récupérations dont les peuples "natifs" ont été victimes (et Dieu sait qu'il y en a eu), peut-être que cette rencontre est encore possible et que, en fait, elle a encore lieu sous nos yeux. Si tel est le cas, j'espère de tout mon coeur que, cette fois, elle sera précieuse et utile pour tous.

Merci encore

Avec toute mon amitié

Anonyme a dit...

Anonyme,

Une identification de votre part améliorerait sûrement les choses.

Voyez-vous, vous interprétez encore une fois toutes les informations dont vous disposez de façon simpliste et erronée. Toujours les mêmes jérémiades à propos de la preuve des souches métisses qui descendent nécessairement des indiens des premiers contacts, exactement comme vous. Vous faites sans doute référence aux écrits de Russel comme " Le dernier des Montagnais". Il n’existe pas de négation de vous-mêmes ou de ce que vous êtes: des Indiens au sens de la loi sur les Indiens. mais bien une démonstration d’une commune origine et par conséquent la preuve d'une occupation territoriale commune qui implique une parité et un partage des droits inhérents à la condition d'autochtones, dont vous vous réclamez de l'exclusivité, notamment dans les négociations entoutant l'Approche communece, ce qui constitue une vision erronée de l'histoire de ces territoires,, . Enlevez vos oeillères et vous vous pourrez peut-être comprendre.

malie77 a dit...

Je ne suis pas certaine de comprendre le déroulement des choses ci-haut décrit. Cependant ce que j'ai à dire n'est également qu'une goutte dans l'océan, comme tant d'autres. Je crois que oui notre descendance est importante et qu'il ne faut pas nier nos racines, le sang amérindien coule dans nos veines, comme le sang français (il ne faut pas le renier, ni celui des vikings ou des irlandais...) mais je crois que de se disputer les liens qui nous rassembles ne font qu'augmenter encore la différence entre les peuples qui se sont côtoyés. Notre histoire est certes décevante (pour ma part quand je pense à tout ce qui a été fait aux peuples acceuillants) mais il faut assumer ce que l,on a fait en tant que blanc et si l'on se sent honteux de cela il faut prendre les moyens pour mieux comprendre la culture précolombienne et faire en sorte de la revaloriser. Je crois qu'il faut que l'ont avance tous ensemble et que l'on retrouve l'équilibre et l'harmonie avec la nature.

malie

Michel a dit...

Je crois qu'il nous est impossible de ce prétendre métis si nous avons aucune preuve de filiation avec la personne que nous croyons être métis ou amérindien. C'est a dire que la généalogie est la seul voie a suivre, ceux qui disent que ce n'est pas important sont fort probablement les mêmes qui ce disent indien, mais qui en réalité n'ont aucune goutte qui coule dans leurs sang. J'ai mon ancêtre en ligne direct soit Louis Larocque dit Gachiniac, les gens ont toujours pensé qu'il était indien ou du moins métis. Et bien trois de ses descendants ont fait le test de l'ADN-Y et les résultants sont très éloquent, Louis est le fils de Philibert Couillaud dit Roquebrune a 100%, donc européen. Durant le temps de la Nouvelle France il y a eu moins de 150 mariages entre blanc et indien sur une période de 150 ans soit une union par année. Enfin tout simplement vous dire que si vous avez preuve a l'appui du sang indien soyez fière, pour ceux qui y crois mais sans aucun document ou preuve a l'appuie et bien aller vous coucher !