mardi, avril 04, 2006

Les Métis du Manitoba ouvrent la voie ; souhaitons-leur bonne chance !

Voilà un procès qui devrait faire réfléchir le gouvernement du Québec qui persiste à mépriser ses propres Métis qui ont entrepris de revendiquer, eux aussi, devant les tribunaux, leur reconnaissance et leurs droits. Ce pays et cette province devront apprendre, de gré ou de force, que ce qu'ils donnent aux uns (Indiens) ils devront bien le donner aux autres en vertu de la même loi. Si cette Constitution vaut le papier sur lequel elle a été rédigée, la reconnaissance de nos droits n'est qu'une question de temps et de détermination. Si c'est écrit dans la Constitution, c'est écrit dans le Ciel.

Bonne chance à nos frères et soeurs métis de Winnipeg qui se battent pour les droits de tout un peuple...

Russel Bouchard


Après 25 ans, un tribunal entend les revendications des Métis du Manitoba
LE LUNDI 03 AVRIL 2006 - 19 H 00

WINNIPEG (PC) - Environ 150 Métis du Manitoba se sont relayés dans une petite salle de tribunal, lundi, pour pouvoir assister à l'ouverture d'une action en justice au sujet de leurs revendications territoriales historiques. Cette cause est susceptible, selon eux, de redéfinir leur position au Canada.

Vingt-cinq ans après que la Fédération des Métis du Manitoba ait intenté sa poursuite, le groupe a enfin la possibilité de tenter de démontrer que le gouvernement fédéral a failli à ses promesses de 1870, en vertu desquelles il devait mettre de côté environ 560 000 hectares de terres pour les enfants métis.

L'avocat Thomas Berger, de Vancouver, a déclaré avoir basé sa cause sur des classeurs contenant environ 750 documents cruciaux "de cette turbulente période de 1869-1870". Ces documents - incluant des articles de journaux, des lettres et des discours prononcés à la Chambre des communes - sont ce qu'il y a de mieux à part faire témoigner l'ex-premier ministre John A. Macdonald ou le leader métis Louis Riel, a-t-il ajouté.

"Nous ne pouvons citer comme témoins Riel ou Macdonald (...) mais ces documents sont aussi éloquents que si Riel et Macdonald s'adressaient à vous aujourd'hui", a déclaré l'avocat réputé des droits des autochtones, qui s'était battu pour faire inclure les droits des autochtones dans la Constitution. "C'est sur la foi de ces constats que nous demanderons à la cour de statuer en faveur des plaignants."
De l'avis du président de la Fédération, David Chartrand, cette cause constitue une étape clé dans le règlement d'autres problèmes avec les gouvernements fédéral et provincial, puisque les droits sont historiquement liés à la propriété des terres. "Sans terre, vous n'êtes pas un peuple, vous n'êtes pas une nation", a affirmé M. Chartrand, qui sera le premier à témoigner cette semaine.
Techniquement, les terres en cause incluent la totalité de la ville de Winnipeg, ainsi que des bandes de terre de 3,2 kilomètres le long des rivières Rouge et Assiniboine.
Mais M. Chartrand a dit comprendre que ce territoire est actuellement utilisé à des fins résidentielles et commerciales. Il n'est pas question d'expulser les Manitobains et les habitants de Winnipeg de leurs maisons, a-t-il dit. Cependant, le Canada a fait du tort à tous les Manitobains et à tous les Canadiens en falsifiant la propriété de terres qu'il ne possédait pas, et en vendant des terres qui ne lui appartenaient pas, a-t-il ajouté.
Me Berger a expliqué que sa cause sera centrée sur deux articles de la Loi du Manitoba, qui a créé la province en 1870 à la suite de négociations entre le gouvernement de Macdonald et le gouvernement provisoire dirigé par Riel. L'un d'eux prévoyait qu'Ottawa réserverait des terres pour les Métis, l'autre reconnaissait que les terres déjà occupées par les Métis le long des berges des rivières, mais pour lesquelles ils ne possédaient pas de titres officiels, ne leur seraient pas retirées.
Les plaignants font valoir qu'en dépit de cette loi, 85 pour cent des Métis n'ont pas reçu les terres auxquelles ils avaient droit.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Voilà une excellente nouvelle qui nous arrive de l'ouest! Voilà donc que l'histoire nous rattrappe et que les descendants de Riel poursuivent le rêve... Et dire qu'il y a encore ici dans ce "Québec des tolérences" des esprits assez ratatinés pour nier systématiquement l'existence des Métis et de leurs communautés qui ont été systématiquement, depuis l'aube de l'épopée d'Amérique, participants à la découverte et au développement des territoires qui font aujourd'hui la fierté des Québécois et des Canadiens.

Anonyme a dit...

...pardon! lire "Québec des tolérances"