samedi, mai 20, 2006

Abolition du registre des armes à feu : le rat de la ville contre le rat des champs

La semaine dernière, le gouvernement Harper, bien que minoritaire, a passé un règlement pour abolir le registre des armes à feu —un trou financier sans fond et totalement inefficace, noeud gordien d'une scandaleuse dilapidation des fonds publics qui a englouti, jusqu'ici, un milliard de dollards $$$. Si cette directive —qui est sensée être en application depuis son annonce— plaît aux citoyens chasseurs, collectionneurs et amateurs d'armes à feu et qu'elle comble ainsi leurs premiers voeux, elle soulève toutefois des cris inconsidérés du côté des anti-armes ; dont le gouvernement du Québec (aussi bien dire Montréal) et de l'Ontario (comprenons Toronto), l'opposition bloquiste et libérale à Ottawa, les colvusionnaires qui ont récupéré les tristes événements de la Polytechnique pour se faire la dent, et les pacifistes à outrance qui n'ont jamais su apprécier le comportement responsable de la société canadienne eu égard aux armes à feu, un phénomène de civilisation chez nous.

Curieux comme l'histoire se répète ! Observez bien les têtes qui pestifèrent à tous micros ces jours-ci, dans les journaux bien-pensants et devant les caméras télé, au nom d'associations et de partis pour exiger le maintien du fameux registre. Ce sont les mêmes qui ont proposé et défendu le projet de l'Approche commune (Montréal contre les régions ressources du Québec), ce sont les petits maîtres et serviteurs de banques qui dominent sur l'ensemble au nom de la démocratie et qui refusent d'en respecter les règles sitôt qu'elles contreviennent à leurs visions vertueuse de ce que doit être la société. Encore une fois, une collusion presque parfaite, un mariage incestueux entre le Parti libéral du Canada, le Parti libéral du Québec et le BLOC (!). Je dirai même je dirai plus, c'est Montréal contre le reste du Québec et du Canada, Toronto contre le reste de l'Ontario et du Canada, les féministes intégristes contre tout ce qui n'est pas soumis à leurs diktats, la gent policière qui n'en n'a jamais assez pour soumettre le bon peuple, le rat de la ville contre le rat des champs. Pour dire autrement, ce sont les extrémistes et tenants des pouvoirs de la bonne société feutrée contre une majorité travailleuse et débonnaire qui a erronément cru que la raison finirait bien un jour par l'emporter sur l'émotion...

Dans la République des Soumis, il est une lapalissade de dire que pour étendre la tyrannie, il faut plaider l'intolérance au nom de la vertu, dire que son chien a la rage pour justifier sa mise à mort. Des sondages de dernière heure nous disent qu'une majorité de Québécois et d'Ontariens refusent l'abolition du fameux registre. Et c'est, nous assure-t-on, ce qui fait s'agiter le premier ministre Charest par la voix de son ministre de la Sécurité publique, qui se fait l'écho de ceux et celles qui demandent —ou plutôt qui exigent !— le maintien d'une règle insane qui s'acharne contre l'honnête citoyen chasseur, une règle qui n'a jamais fait l'unanimité et qui a largement prouvé son efficacité.

Mais qui sonde les sondeurs ? Si les sondeurs de la firme « Pesant et Pesant » se sont employés à questionner les postes de police des grandes villes du pays, les résidents du « Plateau », de Westmount, des rues Ste-Catherine et Young, comment pourrait-il en être autrement ? Prenez ce même sondage, que nul d'entre nous n'a pu questionner, et concentrez-le au Saguenay—Lac-Saint-Jean–Côte-Nord—Abitibi—Gaspésie et Mauricie. En fait, dans ces régions où la culture de la chasse et le contact avec les armes à feu s'inscrivent dans l'histoire, la culture et les coutumes. Questionnez les membres de la Communauté métisse du Domaine du Roy / Mingan, questionnez les Indiens, les Inuits et les Métis du Canada, étendez votre sondage à ces communautés régionales où la chasse fait partie d'un mode de vie et d'une culture ancestrale, et faites-nous part de vos résultats ! On verra bien si le poids du premier survit au poids du second !...

Russel Bouchard

4 commentaires:

Anonyme a dit...

Rien n'est pire pour une société que cette dérive bigotte ( les baby boomers qui ont si peur de la mort qu'ils en mourront!)où la compassion sert de prétexte à la soumission. J'ai effectivement beaucoup de compassion pour toutes les victimes d'actes insensés et irréfléchis - à commencer par les génocides à répétitions auquels nous avons assistés béats au cours des dernières décennies, la mise au ban des Métis et des indiens au cours des deux derniers siècles n'y faisant pas exception - mais jamais je ne me soumettrai à renoncer à mon DEVOIR DE LIBERTÉ où encore une fois la raison et la logique demeurent les ressorts de l'action. La contrainte trouve touours chaussure à son pied! Je ne déposerai jamais les armes. Qu'on le sache!

Anonyme a dit...

Et cette semaine à l'Assemblée nationale, les députés chercheurs d'immortalité discutaient le plus sérieusement du monde des piscines gonflables afin que ne se reproduisent plus ce genre d'accidents. Puisqu'il s'agit bien sûr d'un triste accident.

Quand ce n'est pas la nouvelle Église qu'est la Cour suprême du Canada qui nous dicte notre conduite, ce sont
des lobbys de boomers en mal d'immortalité.

Les Québécois deviennent de plus en plus aliénés et infantilisés.

Serait-ce qu'ils ont perdu tout jugement et sens commun.

Anonyme a dit...

Ne jamais oublier que la liberté est une prise en charge strictement personnelle qui réside plus spécifiquement dans l'effort que chacun d'entre nous entend déployer pour refuser une loi moralement injuste voir amorale. Ce qui est notamment le cas dans la loi sur les armes à feu imposée par le gouvernement de Jean Chrétien, en 1995, en dépit du refus d'une majorité de se faire dépouiller d'un droit qui, jusqu'alors était inaliénable.

Ne jamais oublier, également, que la liberté relève du droit naturel de l'individu à s'opposer à la tyrannie du groupe. Dans le cas de la loi sur les armes à feu, nous avons là l'exemple typique d'un groupe associé et en quête de pouvoirs qui s'est entendu pour soumettre la masse et les individus à leurs lois et à leur arbitraire. Ce débat dépasse la simple question du droit d'accès plus ou moins limité aux armes à feu. Il concerne également le peuple et sa capacité physique de résister à un gouvernement tyrannique.

Qui peut nous garantir, dans l'état actuel des choses, que les pires tares de l'humanité ne nous atteigneront pas un jour sur notre propre sol ? Qui ?!

Anonyme a dit...

Excusez l'erreur d'aiguillage corrigée...

Rien n’est pire pour une société que cette dérive bigote ( les baby boomers qui ont si peur de la mort qu’ils en mourront!) où la compassion sert de prétexte à la soumission. J’ai effectivement beaucoup de compassion pour toutes les victimes d’actes insensés et irréfléchis – à commencer par les génocides à répétitions auxquels nous avons assisté au cours des dernières décennies sur la planète, la mise au ban des Métis et des Indiens au cours des deux derniers siècles n’y faisant pas exception – mais jamais je ne me soumettrai à renoncer à mon « devoir de liberté », òu encore une fois la raison et la logique demeurent les ressorts de l’action. La contrainte trouve toujours chaussure à son pied! Jamais je ne déposerai les armes, au sens propre comme au figuré. Qu’on le sache!