dimanche, mai 21, 2006

Les Inuits, les singes et la théorie de l'évolution...

La semaine dernière, quand j'ai écrit mon papier sur nos accointances génétiques avec le singe, je vous avoue bien candidement que, dans mon esprit, ce n'était là qu'une manière de dérider l'ambiance parfois par trop cassante de l'actualité.

Juré craché, bien qu'il m'arrive souvent et volontairement d'être méchant et irrespectueux envers les dikats de la conformité qui nous soumettent par le haut et par le bas, je ne croyais pas, mais alors là pas du tout, avoir mis le doigt sur un bobo brûlant des croyances tenaces des Inuits du Grand Nord canadien. C'est fou comme les préjugés et la superstition ont des fibres tenaces parmi les humains. Imaginez maintenant mon étonnement de découvrir ce matin, à la page 24 du Journal de Québec, un sidérant papier (« Les autochtones refusent l'idée de descendre du singe ») où il est raconté l'histoire ahurissante d'un enseignant du village Inuit de Salluit (Alexandre April) à qui l'on a officiellement interdit d'enseigner la théorie de l'évolution.

Cela étant, je peux comprendre que, diffuser par un professeur mal instruit aux us, coutumes et croyances inuits, ce genre d'approche peut heurter certaines susceptibilités et certains tabous relatifs aux usages et pratiques du chamanisme, mais vous me permettrez de ne pas être d'accord avec le fait qu'on ne puisse présenter, à des enfants qui n'en n'ont rien à cirer de la querelle béotienne des grands, les différentes manières de concevoir l'histoire de l'humanité dans les quatre coins de la planète. C'est le genre de qui proquo qui n'a rien pour ennoblir la cause de ceux qui la défendent et qui nous montrent à quel point l'étroitesse d'esprit ne connaît ni couleur ni frontière...

M'excuse sincèrement auprès des singes de les avoir rabaissé à notre niveau...

Russel Bouchard


Pour ceux et celles qui veulent en savoir plus sur cette histoire abracadabrante, à lire le texte qui suit, signé Noémi Mercier :

Actualités
Darwin sur la glace
Dans certaines écoles du Nunavik, on interdit aux professeurs d’enseigner la théorie de l’évolution.

par Noémi Mercier

L’accueil qu’a reçu Alexandre April, au début de l’année scolaire 2005, lui a fait l’effet d’une gifle. La directrice de l’école du village avait réuni tout le personnel pour souhaiter la bienvenue aux nouveaux professeurs. Après les formules d’usage, quelques conseils furent prodigués aux enseignants: «Nous ne voulons pas entendre parler de la théorie de l’évolution ici», les a-t-elle avertis d’emblée. Depuis, chaque fois que le jeune enseignant du secondaire évoque l’évolution de l’homme dans ses cours de français et de sciences humaines, il se fait traiter de singe par ses élèves amusés. Certains parents, eux, ont été jusqu’à porter plainte contre ce prof récalcitrant, outrés de savoir qu’il affirmait en classe, malgré l’interdiction de la directrice, que l’être humain descend des primates.

On se croirait dans un de ces bastions créationnistes du Midwest ou du sud des États-Unis. Là-bas, des chrétiens conservateurs mènent une bataille acharnée pour que, dans les cours de science, la théorie de l’évolution soit remplacée par des explications divines des origines de la vie (Québec Science, avril 2006). Et pourtant, l’incident s’est déroulé au Québec, à Salluit, un village inuit de 1 150 âmes situé à l’extrême nord du Nunavik.

«Dès que je parle d’une période antérieure à 6 000 ans avant notre ère, date à laquelle Dieu aurait créé la Terre, je suis considéré comme fautif par l’administration de l’école», souligne Alexandre April, lui-même formé en biologie et en enseignement des sciences.

La tension a monté d’un cran en avril 2006, après qu’il eut présenté, dans un cours de première secondaire portant sur l’histoire des civilisations, Il était une fois l’homme, une série d’animation qui raconte l’histoire de l’homme à travers les âges.

La direction l’a alors convoqué pour le sommer de respecter la consigne «anti-évolution». «Faute de quoi, on m’a averti que je recevrais une lettre sanctionnant mon insubordination», raconte-t-il. Il lui est aussi interdit de répondre aux interrogations des élèves qui sont pourtant nombreux, dit-il, à le questionner sur ce sujet proscrit. «La plupart des professeurs préfèrent ne pas faire de vagues. C’est déjà éprouvant d’enseigner dans une communauté inuite: on est isolé, minoritaire. On ne veut pas froisser les gens, alors on préfère céder. Il s’agit toutefois d’une école publique et les élèves du Nord devraient avoir droit à la même éducation que les autres», estime l’instituteur qui a déjà remis sa démission et qui quittera la région d’ici quelques semaines. La directrice de l’école, Annie Alaku, et le directeur adjoint, Charles Roy, ont quant à eux refusé de répondre aux questions de Québec Science.

Salluit n’est pas le seul village du Nunavik où on escamote une partie de la matière pour ménager les sensibilités des habitants, selon Gaston Pelletier, directeur des services éducatifs à la commission scolaire Kativik. Cette organisation dessert près de 3 000 élèves dans 14 communautés inuites, sur un territoire de près de 650 000 km2. Ce serait surtout la parenté de l’homme avec les chimpanzés et les gorilles qui choquerait certains parents. «Dans quelques écoles, on veut bien parler de l’évolution des animaux, mais on ne parle pas des origines de l’homme. Dans la plupart des établissements, par contre, ces idées sont tolérées: on les explique à titre d’information mais, en général, on s’assure que les enseignants les présentent comme une théorie parmi d’autres, et non comme un fait», explique Gaston Pelletier. Face aux doléances des familles de Salluit, ce dernier a lui-même convenu avec l’administration de l’école «qu’on ne toucherait pas à l’évolution pour l’instant». «Quand il y a de la résistance dans une communauté, on respecte cela; on ne met pas de pression, par respect pour les croyances et la culture locales.»

Ces croyances n’ont cependant plus grand-chose à voir avec les traditions des Inuits. L’offensive anti-évolutionniste est plutôt associée à la ferveur religieuse des pentecôtistes, un mouvement protestant évangélique qui fait de plus en plus d’adeptes dans le Grand Nord depuis une quinzaine d’années (voir l’encadré). «Au Nunavik, il y a trois ou quatre enclaves où le pentecôtisme a une grande emprise sur une partie de la population. Ces personnes démontrent une certaine méfiance à l’égard de tout ce qui diffère du contenu de la Bible dont ils font une interprétation plutôt austère et traditionaliste», estime Jean Leduc, directeur de l’école de Kangiqsualujjuaq, dans la baie d’Ungava, où il travaille depuis bientôt 30 ans. Le mouvement demeure cependant marginal dans la plupart des villages, insiste-t-il. Son école à lui, par exemple, n’a jamais pris position contre la théorie de l’évolution ni reçu de plaintes à ce sujet.

N’empêche que des centaines d’élèves du Nord québécois se voient transmettre une version tronquée du programme, tandis que de nombreux autres apprennent à voir l’évolutionnisme comme une hypothèse qui n’a pas encore fait ses preuves. Au ministère de l’Éducation du Québec (MEQ), on marche sur des œufs. «C’est une question délicate, qui touche autant les écoles, la commission scolaire, le ministère de l’Éducation, les Affaires autochtones… Nous allons vérifier s’il y a des ententes particulières au sujet de l’évolution, mais c’est à la commission scolaire de s’assurer que le programme du ministère est bien respecté», dit la relationniste Marie-France Boulay. La commission scolaire Kativik, créée en vertu de la Convention de la baie James et du Nord québécois pour permettre aux Inuits de gérer leur propre système d’éducation, jouit bien d’une certaine autonomie, notamment en ce qui concerne la culture inuite et la langue inuktitute. «À part cela, les écoles de Kativik sont censées suivre le même régime pédagogique que tout le monde», affirme Marc Décarie, de la Direction générale de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec du MEQ, qui dit avoir informé ses supérieurs de la situation.

Le débat sur la théorie de l’évolution dans les écoles du Nunavik pourrait prendre une tournure très différente par rapport au reste de l’Amérique du Nord. Ici, on ne craint pas tant la confrontation entre religion et laïcité, droite et gauche, science et pseudo-science, mais plutôt une opposition entre Inuits et «Blancs du sud». «Nous sommes des Blancs, et nous enseignons dans une culture qui n’est pas la nôtre, poursuit Gaston Pelletier, de la commission scolaire Kativik. Les Inuits ont leurs propres idées et valeurs, et nous devons respecter cela. Nous leur apportons notre expertise, mais nous ne sommes pas des missionnaires et, pour l’instant, ils ne sont pas prêts! Et vous savez, il y a des problèmes bien plus urgents au Nouveau-Québec que l’enseignement de l’évolution de l’homme…»

8 commentaires:

Anonyme a dit...

je dis bravo aux Inuits - on n'est pas déscendu des singes... t l'evolution est vraiment une théorie & non vérité .. les blancs sont dans les patates ... ils ont raison ces inuits... bravo... la foi en Dieu sort les Inuits de la misère mais la théroie des blancs, les plaisirs des blancs (drogue, boisson forte, pornographie, etc...) les dirigent vers la mort, l suicide etc...

Anonyme a dit...

Votre point de vue est des plus méritants. Vous avez raison de le dire, la théorie de l'évolution est une théorie, sérieuse bien sûr, mais théorie tout de même. Et pour ce qui est de la foi en Dieu (bien qu'amenée chez les Inuits par les... Blancs), je n'ai strictement rien à redire là-dessus puisque nous sommes dans le monde de la foi et de la croyance qui mérite tout mon respect. L'un n'empêchant pas l'autre, on peut se permettre cependant de deviser entre nous jusqu'à l'infinie sur ces points de vue, sans être jamais certains d'avoir ni raison ni tort.

Pour ce qui est de la drogue, la boisson et la pornographie, nous entrons dans le monde des émotions, de la pulsion et des sens, ce qui est tout autre. Trouvons la cause et nous aurons trouvé l'antidote.

Merci de votre intervention et bonne journée.

Russel Bouchard,
qui est aussi Le Métis, Akakia
et le Fils de l'Étoile du Matin

Anonyme a dit...

Incident de Salluit concernant l’interdiction d’enseigner l’évolutionnisme aux élèves du secondaire de la Commission scolaire Kativik : Non à la censure et au « créationisme » à l’école ! Oui au respect de l’héritage traditionnel inuit sans contradiction avec le savoir scientifique !

Montréal, le 30 mai 2006 – L’Association de l’enseignement du Nouveau-Québec (AENQ) et la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) trouvent dangereuse et dénoncent la position prise par la Commission scolaire Kativik (CSK), le 23 mai dernier, concernant la censure de l’enseignement des principes de l’évolution biologique. L’Association et la Centrale rappellent à la commission scolaire ses responsabilités envers la population du Nunavik en vertu de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois et elle l’incite à entendre l’appel lancé par le ministre Fournier pour assurer des services éducatifs de qualité aux élèves du Nunavik.

Elles souhaitent également que la commission scolaire cesse de perdre temps et énergie à encourager ou camoufler la censure dans ses écoles et qu’elle se concentre plutôt à créer un espace de dialogue entre les Inuits habitant les communautés du Nunavik et les enseignants « qallunat » (allochtones), dans le but de renforcer leur respect et confiance mutuelles nécessaires pour assurer aux élèves les services auxquels ils ont droit.

D’ailleurs, le président de l’AENQ, monsieur Patrick D’Astous, souligne qu’« il n’y a pas contradiction entre la transmission par les enseignantes et les enseignants de l’héritage culturel des peuples autochtones, notamment dans les récits oraux de création du Monde et les savoirs fondés sur la science tels que l’évolutionnisme. Le programme d’histoire de 4e secondaire adapté par les Cris en est un exemple parfait ».

« Interdire les explications basées sur des connaissances scientifiques tel que l’a fait la commission scolaire Kativik est inacceptable et dangereux. Dans le cas de monsieur April, l’enseignant à Salluit, cela revient à censurer les informations que peuvent transmettre les enseignants aux élèves du Nunavik et ce, au nom de dogmes religieux comme ceux prescrits par l’église Pentecôtiste. À quand l’embauche d’enseignantes et d’enseignants basée sur des critères religieux ? »

Le président de la CSQ, monsieur Réjean Parent ajoute pour sa part que « les élèves du Nunavik doivent avoir droit à la même qualité d’enseignement que celle que reçoit l’ensemble des élèves du Québec ». Il précise que cela doit se faire dans le respect des différences culturelles de chaque communauté.

Profil de l’AENQ

L’Association de l’enseignement du Nouveau-Québec, affiliée à la CSQ, regroupe plus de 1300 membres. Elle représente les enseignantes, les enseignants et le personnel de soutien des commissions scolaires Kativik et Crie.



Renseignements : Patrick D’Astous
Président AENQ
Téléphone : 514 356-8888
Cell. : 514 714-2396

Anonyme a dit...

Non le terre n'est pas plate et l'Homme ne descend pas d'Adam et Eve, et pourtant elle est bien un disque plat et les Inuit descendent bien d'Uumarnituq et d'Aakulujjuusi .

Dans le match entre évolutionistes et créationistes, nous sommes confrontés à deux visions en apparence opposées, l'une biologique et l'autre mythique. D'un côté les humains seraient le fruit d'une évolution biologique qui passe notemment par certains singes, de l'autre ils descenderaient d'un couple fondateur.

Les mythes fondateurs ont une place centrale dans la construction des identités (chez les Inuit comme ailleurs) même s'ils ne se content plus beaucoup aujourd'hui.

Le récit de la genèse tel que repris dans la Bible n'est qu'un mythe fondateur parmis d'autres et il n'a rien d'Inuit. D'un point de vue Inuit, je lui préfère celui autours d'Uumarnituq et d'Aakulujjuusi . Celui-ci devrait avoir sa place dans le cursus scolaire, aux côtés des théories de l'évolutions. Il n'y a pas lieu de vouloir privilégier l'un à l'autre, ils appartiennent à deux champs de savoir distincts et complémentaires.

Quant à Adam et Eve, libre à chacun d'y croire, mais il sera toujours bien assez tôt pour en parler, après avoir exposé les théories de l'évolution et les mythes fondateurs et la culture Inuit.

Bien à vous
Jean-Michel Cazier :.

Anonyme a dit...

La commission scolaire Kativik a grandement manqué à sa mission en pliant devant quelques fondamentalistes Pentecôtistes.

Je croyais que le pouvoir et la religion était séparés au Canada, pourquoi en serait-il autrement dans le Nord ?


Marcel Bonvoisin
enseignant retraité

Anonyme a dit...

Les dignitaires pentecôtistes sont des incultes et/ou des criminels.
Soit ils savent lire les mots de la Bible, mais n'en comprennent pas le sens. Pour devenir prêcheur pentecôtiste, pas besoin de faire de longues études, la foi seule suffit. On devraitquand même leur enseigner ce qu'est la métaphore.
Soit ils savent fort bien ce qu'ils font et, alors qu'ils tappent probablement la carte avec Darwin en coulisse, ils rebaptisent ses enfants Adam et Eve pour mieux s'asujetir les Inuit, toucher leur dîme et piquer des clients à la concurence (on compte jusqu'à cinq églises ou groupes religieux dans certains village)

Les propos créationistes, importés des USA, devraient être criminalisés.

Charles Duchamps

Anonyme a dit...

J'apprécie beaucoup lorsque les popos sont idntifiés. Cela rend crédible. Merci de le faire. Pour le pouvoir et la religion, je crois plutôt avoir compris tout au long de ma vie que l'un se faisait l'apôtre de l'autre. La religion, quelle qu'elle soit, est un pouvoir qui, pour se manifester, requiert l'abandon de l'esprit envers un autre à propos de quelqu'un qu'on a jamais vu. C'est du moins de la manière que je le conçois.

Là où le bât blesse, à mon avis, dans notre démocratie, c'est quand le politique et le juridique s'en emparent pour influencer le cours des événements à leur avantage. Et avec cette affaire singes versus enseignement chez les Inuits, c'est justement ce qu'on est en train de faire...

Bonne discussion.

Russel Bouchard

Anonyme a dit...

LA C.S.KATIVIK ET SES CONTRADICTIONS

Quel point ont en commun les Tutsis du Rwanda, les trois ethnies indigènes du Guatemala et les Inuit du Québec ? La montée du protestantisme sectaire ainsi que le nombre grandissant de leurs représentants politiques étant évangéliques. Un phénomène dont nous avons eu écho en juin 2007 lorsqu’un enseignant de la Commission scolaire Kativik avait révélé au magazine Québec Science qu’en début d’année scolaire, l’administration de son école avait interdit à l’ensemble du personnel enseignant de faire allusion à la théorie de l’évolution et aux autres religions (voir en haut).

En tant qu’enseignant ayant exercé pendant 5 ans au Nord, j’ai lu avec intérêt les trois articles sur le Nunavik publiés par Le Devoir en juillet dernier. Toutefois, en constatant que c’était à l’initiative de Kativik et qu’était implicitement spécifié le cadre du séjour de la journaliste (camp de science), il m’est apparu clair qu’il s’agissait d’une (autre) manœuvre ayant pour but de faire oublier cette histoire d’évolution.

Vu le grand nombre de témoins au sein de l’école publique en question, ces directives de censure étaient impossibles à nier. Ce fut pourtant ce que fit Kativik dans un communiqué de presse qui allait même jusqu’à brandir l’épouvantail du non-respect de la culture inuite ! Au cours de mon expérience nordique, j’ai également été témoin d’évènements similaires; notamment, un directeur tentant maladroitement de cacher dans son bureau des livres de la bibliothèque traitant de l’évolution de l’homme. Dans certains villages, ces anecdotes, qui se comptent par dizaines, ne peuvent pas être méconnues de Kativik. Cette stratégie de l’autruche fut non seulement d’une dureté insensée, voire irresponsable, mais elle bloqua aussi toute forme de débat constructif.

Pourtant, l’occasion était rêvée. Ainsi, Radio Canada, diffusa les jours suivants, lors de l’émission Dimanche Magasine, un reportage fascinant sur ce phénomène dans le Nord québécois et sur son ampleur et sa démesure financière aux États-unis. À cette occasion, une personnalité inuk notoire, Madame Lisa Koperqualuk, partageait courageusement ses craintes et décrivait les changements incroyables survenus dans son village au cours des dernières années.

L’attitude de Kativik lors de cette affaire a démontré un certain aveuglement et une insolite remise en cause de la nature même de la tâche des enseignants. S’il est tout à fait normal qu’une Commission scolaire publique organise des camps scientifiques, il est plutôt triste qu’elle s’en serve, via les médias, comme d’un paravent pour camoufler ses propres contradictions.