dimanche, octobre 29, 2006

Lancement de « La longue marche du Peuple oublié... ».

Lancement de « La longue marche du Peuple oublié... ». Adresse de J.-R. Tremblay, chef de la CMDRSM

Bonjour à tous.
C’est la troisième fois que je préside au lancement d’un livre de Russel Bouchard consacré à notre peuple. J’ai lu cet ouvrage et c'est un bonheur renouvelé d’être ici pour le lancement de « La longue marche du Peuple Oublié... » . Dans ce livre, Russel écrit tout simplement nos vies de Métis. Il fait l'éloge de ce que nous sommes. Il explique à ceux qui nous cherchent, la manière de nous trouver, et il dit à ceux qui ne veulent pas nous trouver, que nous n'avons jamais été aussi vivants et qu'ils doivent déjà compter sur notre présence.

Je n’ai jamais parlé de ma vie, de mes états d’âme, de mes traditions familiales, de mes faits de jeunesse ou de mes croyances autochtones à Russel. Pourtant, sans savoir cela, il m’a décrit fidèlement dans ce livre. Dans certains passages, j’aurais cru être lui ou son frère. Même sa photo, en page sept, où je me reconnais (trente ans plus jeune et avec un peu d’imagination pour le visage) au lac du Portage, transportant fièrement la tête d’une belle femelle orignale. Ce livre est une photographie intérieure de ce que nous ressentons, de ce que nous sommes, nous du Peuple Métis de la Boralie, de la Communauté Métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan.

Ainsi, écrit-il en conclusion : « L’Amérique tel que nous l’avons édifiée, ce n’est ni le Capitol, ni la Maison Blanche, ni le Pentagone, ni les parlements d’Ottawa et de Québec. L’Amérique c’est nous [et j’ajoute : c’est vous]. Ceux qui nourrissaient et qui nourrissent toujours des ambitions d’affaires sur nos ressources naturelles et qui croyaient que cette fibre identitaire était trop peu à leurs yeux pour qu’ils s’y attardent, devront se faire à l’idée. Ils doivent comprendre qu’il ne suffit pas de diviser pour régner et de nier l’existence d’un peuple qui tient mordicus à son identité, à ses coutumes et à son territoire, pour le faire disparaître. » Fin de la citation.

Les métis sont des gens humbles, ils ne se pareront pas de couleurs flamboyantes pour étaler leur culture. Le perroquet vêtu de ses plus beaux atours se retrouve malheureusement trop souvent en cage et la corneille humblement vêtue de son manteau de liberté (noir luisant), notre oiseau fétiche, reconnue comme l’un des oiseaux les plus intelligents de la planète.

Ce dernier livre de Russel n’est pas qu’un hommage à notre Peuple. Il est porteur de vérités pures qui aideront et guideront certainement les hommes et les femmes de bonnes volontés à nous trouver, à nous connaître et, si possible, à nous accompagner dans notre quête.

Le plus grand des MERCI à Russel. Son livre ne mérite pas trois étoiles, mais beaucoup plus... trois plumes de corneilles.

Jean-René Tremblay
Président/Chef de la CMDRSM

1 commentaire:

Anonyme a dit...

M. Bouchard,

Je viens tout juste de terminer la lecture de votre dernier livre. Il serait bien aveugle et ignorant celui qui prétendrait que les Métis du Saguenay-Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord n'existent pas ou si peu comme le prétend un certain M. Bouchard (Gérard!)

Je me suis reconnue (lac Docteur, Mme Flora Petit qui acceptait que les «p'tits Vallée» (Métis depuis les débuts de la Colonie) viennent pêcher dans son coin de lac où la truite «mordait beaucoup». Je crois que Mme Flora nous aimait bien et nous a permis de passer des heures inoubliables avec nos vers, nos branches d'arbuste, de la corde à paquets,nos cales et nos hameçons que mon père nous remettait avec la plus grande parcimonie (mon père était un homme sévère). Sans doute avait-elle compris que nous étions différents. Je n'aurais jamais pu imaginer que ce coin de mon enfance, et encore aujourd'hui, malgré les changements, se retrouverait un jour dans la Mémoire des Métis de la CMDRSM. C'est un honneur et je vous en remercie.

Vous m'aurez permis de remonter le temps, le temps qui se fait de plus en plus avare de lui-même.

Vous m'aurez permis aussi de réaliser jusqu'à quel point la ligne de démarcation entre l'hérédité (malécite) et l'acquis (dans mon village, de mes parents du côté de maman et surtout de mon parrain qui était un véritable Métis sinon un Indien) est bien mince.

Merci infiniment.

Marie Mance Vallée
Canadienne française métisse