lundi, janvier 08, 2007

Vibrant plaidoyer d'un Attikamekw en faveur de son peuple – Un cri du coeur qui est aussi une voix marquée par le bruit du temps

Ce vibrant cri du coeur parle de lui-même et m'interpèle au plus haut point. Je crois qu'il mérite d'être entendu parce qu'il porte un sens. Bien sûr, je ne partage pas tout ce qui est écrit sur le plan très stricte —trop stricte— de la documentation historique qui n'est pas toujours porteuse de vérité. Cet Attikamekw parle la langue du coeur et c'est ce qui m'inporte au premier plan. Nous avons besoin de tels témoignages pour tisser des ponts que l'histoire et les conquérants ont brisés entre nous, entre Attikamekw, Abénakis, Canadiens, Hurons, Ilnutsh, Iroquois, Micmacs, Métis, et tous les autres dont les noms sont toujours gravés dans le grand coeur de l'Amérique.

Nous sommes, chacun à notre manière, le fruit d'une rencontre. Il faut le reconnaître et le savoir apprécier.

Je suis farouchement d'avis que notre chance de survie, je parle de celle des Autochones d'Amérique, tant du Nord que du Sud, tant Indiens et Inuits que Métis, est dans l'unicité et le respect de nos différences. S'il n'y en a qu'un seul qui gagne, il gagne sur le dos des autres et c'est ce que le conquérant a planifié dans ses lois, dans ses traités, et dans l'histoire imposée à son unique avantage. Il faut briser ce moule qui n'est pas sorti de nos songes. Il faut éliminer entre nous toutes ces frontières imposées par l'esprit des derniers arrivants...

Lisez plutôt, et appréciez avec l'esprit ouvert.

Russel Bouchard,
Le Métis



« Je ne sais pas vraiment qui je vois dans la banlieue de Québec. Je ne sais pas à qui je m' adresse. Ils disent [qu'ils] sont les Huron. (Je ne met pas de S car moi, dans notre langue, y a pas de « S » au pluriel). Je veux raconter un peu d'histoire, car tu es un historien. Quand Jacques Cartier a débarqué ici en mai 1534,il a écrit Attigamegues iriniwak et ça c'était à Québec. En français, ça veut dire les hommes Atikamekw. C'est la preuve que nous notre territoire se situait jusqu'à Québec. Ils savaient qu'il y avait d'autres peuples à l'est comme Wapanaki iriniwok (qui veut dire les hommes de l'est), et la terre où le soleil se lève). Les Mikmak, Malisset, Penobscot sont des amérindiens des provinces maritimes et des États-Unis. Les innu étaient au nord est, les Abinaki sud-est.

Je sais que mon peuple a tout gardé les arts chez nous(canot d'écorces, aviron, raquette, confection de la peau d'orignal, castor, paniers d'écorces, mocassins, sacs en peau d'animal,le cône pour le calage d'orignal. Mon grand-père nomade et ainsi de suite devaient marcher sur la neige durant l'hiver pour aller chercher de la nourriture. Jusqu'au temps que les missionnaires viennent chercher leurs enfants chez eux à Manawan en été 1950 jusqu'à 1983. Ça c'est l'histoire de mon peuple et non celle des Huron. Heureusement que les anciens ont travaillé très fort pour garder tout nous traditions et cultures. Ils ont montré ça à leurs fils les plus âgés parce qu'ils étaient trop vieux pour aller apprendre à se faire violer et mal traiter. La tradition sait parler notre langue à tout les jours, également de faire des raquettes, pêcher au filet et sous la glace, qui est rare maintenant, faire le sirop d' érable, choisir et enlever l'écorce de bouleau pour remplir l'eau d'érable. Sans oublier le plus grand héritage d'un grand nomade la fabrication de canot d'écorce de bouleau César Newashish qui a tout montré à ses fils et eux à leurs amis de Manawan.

En 2001, c'était la fête du 300ième anniversaire de la grande paix de 1701 à Montréal, et seul mon peuple Atikamekw sont retourné à Montréal en canot d'écorce de bouleau Rabaska. Ils étaient partis de Trois-Rivières et, après une journée et demi, ils étaient rendus à Montréal. Chasser, trapper, cueillir le bleuet, et faire la pâte de bleuets comme ma famille. C'est un héritage des grand chasseurs et trappeurs nomades. Je pense que s'ils étaient un peuple sédentaire on aurait tout perdu. Aujourd'hui, je vois ce qu'ils voulaient faire [et] vivre en territoire. Je crois qu'ils s'exilaient dans leurs territoire le plus loin possible à cause de la guerre contre les mauvais homme(matcinatwekw, iroquois).Tous les peuples venaient en été au bord du fleuve,même les Algonquin et les villages innus actuels. C'est pour ça qu'on est pas à Québec,nous les Atikamekw parce que vers 1620 à 1701 il y avait des guerres au bord du fleuve. En 1661,une trentaine d'Atikamekw et quelques Français furent tués pas les d'iroquois, selon les historiens de l'époque. Montréal à Tadoussac, on ne voyait que des traces sanglantes de passages des ces fiers ennemis.

Dans ces années là, ont ne connaissait pas encore Jésus. Un peu d'histoire. En 2006 de juin à août il y a un Atikamekw qui est allé tout vendre ses savoir faire traditionnel à Wendake, en banlieue de Québec. Je pense qu'il n'a pas réfléchi en faisant ça. Je pense à toutes les retombées économiques. Les touristes qui vont aller apprécier l'héritage de Cesar Newashish, comme au Musée de la Civilisation de Québec, et de remplir les coffres des huron. Pour moi il n'a pas pensé à l'impact que cela aurait pu faire, il a juste pensé à ses poches (faire de l'argent). Il empêche sa nation (Atikamekw) de se faire connaître mondialement,tout en donnant la chance aux huron de eux se faire connaître mondialement ! Pourtant c'est eux qui ont tout perdu leurs traditions, soit depuis près de 400 ans(les huron). C'est pour ça qu'ils ont engagé quelqu'un qui a un bagage de tradition, mais qui ne s'est pas aperçu qu'il se faisait profiter. Chez nous (chez les Atikamekw), c'est une culture sans interruption, sans arrêt. Pour les Huron c'est une troisième chance : 1, par leurs ancêtres ; 2, déménagement à Québec ; et 3, par le service d'un Atikamekw, Edmond Dubé. Moi j'appelle ça le cadeau du 21è siècle. Pour le peuple qui tous perdu même son attachement envers le territoire en gros, ce que je veux dire c'est que je considère la nation Atikamekw qui a faite un exploit exceptionnel en conservant cette connaissance depuis des millénaires.

M. Bouchard, N'oubliez pas que je suis dans votre canot, je vous soutiens. Je suis entièrement en accord avec vous. Sur ce, je vous laisse.»


[Non signé. Hélas !]

2 commentaires:

Anonyme a dit...

nous ne somme pas des metis atikamekw veut dire cheval de mer cest une histoire

Anonyme a dit...

atikamekw veut pas metis