mercredi, mai 21, 2008

Approche commune : les chefs Ilnutsh déplorent la lenteur du ministre fédéral

Négociations territoriales innues
Un ministre inaccessible, déplore le grand chef Gilbert Dominique



Un reportage de Dominique Rivard
http://www.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2008/05/07/003-innus-negos.asp


Les chefs de Mashteuiatsh, d'Essipit et de Nutashkuan cherchent depuis des mois à rencontrer le ministre des Affaires indiennes, Chuck Strahl. Les chefs souhaitent faire avancer les négociations qui découlent de l'entente de principe d'ordre général sur l'autonomie gouvernementale des Innus, signée en 2004 par le gouvernement libéral.

Le processus piétine depuis la nomination de M. Strahl, l'automne dernier.

Le ministre Strahl vient cependant de décliner l'offre. « Il nous dit que pour le moment, il n'est pas en mesure de nous rencontrer, malgré notre insistance. On a besoin d'échanger avec le fédéral sur les grands enjeux derrière la négociation », dit le chef de Mashteuiatsh, Gilbert Dominique.

Chuck Strahl dit manquer de temps, pour une rencontre qu'il ne considère pas comme nécessaire.

Gilbert Dominique affirme qu'il doutait de la volonté des conservateurs à conclure des ententes territoriales avec les autochtones lorsqu'ils ont été élus en 2006. Il se demande si le fait que les Innus aient signé pour la première fois au Canada une entente qui préserve les droits ancestraux d'une communauté autochtone ne freine pas l'ardeur du gouvernement.

Les Innus ont appelé en renfort le premier ministre Jean Charest, qui doit tenter de convaincre Stephen Harper de sortir les négociations de l'impasse.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Si les droits ancestraux servaient à reconnaître un territoire Innu, bénéficiable à tous ses habitants (du dit territoire), c'est-à-dire le droit de le délimiter et de le gouverner dans un système électoral démocratique, à l'image et dans les règles politiques des gouvernements supérieurs dans lequel il s'inscrit, sans discrimination ethnique aucune, on serait tous derrière le triumvirat des chefs des réserves, mais ce n'est pas le cas. Si un gouvernement peut finir par se réveiller et mettre fin à cette mascarade, ce serait une bonne chose; on ne peut pas berner tout le monde longtemps, en leur vu et su.
Moi aussi je serais nerveux de conspirer pour voler quelqu'un devant ses yeux, quand il me regarde faire, alors qu'il sait ce qu'on va faire, moi et mes acolytes. "Les grands enjeux derrière ... ", encore que de la cachotterie! Qu'est-ce qui se cache encore derrière ces manigances? Autrement dit, l'entente ou le Projet de traité n'est qu'une façade, il y a quelque chose derrière cela.
Les chefs trompent aussi leurs commettants des réserves, car ils ne deviendront pas propriétaires de l'Innu Assi, ni du Nitassilan, c'est le Gouvernement du Canada qui le sera. Il ne s'agit que d'un contrat de représentation, c'est-à-dire qu'on donne aux Indiens des réserves le droit de représenter le gouvernement fédéral dans les transactions visant à exploiter les ressources en cause, avec ristourne ou commision comme gage. Autrement dit, les Indiens des réserves seront les vendeurs en bonne et due forme de presque la moitié du territoire du Québec, à qui devront s'adresser les compagnies qui voudront en exploiter les ressources.
Les Indiens n'y gagneront rien du tout, tout ce qu'ils gagneront dans ce "travail" leur sera retranché des dépenses qu'ils occasionnent actuellement aux gouvernements, fédéral et provincial, à part peut-être un petit surplus compensant pour leurs dépenses (de représentation, comme vendeurs).
Si les Indiens des réserves avaient vraiment à coeur leur pays Innu, ils ne le donneraient pas au gouvernement fédéral. Plutôt, ils n'auraient qu'à s'associer à tous les dirigeants politiques des régions concernées pour demander au gouvernement du Québec de fonder un gouvernement régional correspondant aux limites de ce qu'est leur territoire, dans leur esprit. Cette région Innue serait dirigée par des personnes élues par tous les citoyens, sans distinction ethnique aucune.
Pas besoin d'un traité pour celà. Les Indiens n'auraient qu'à demander des garanties à ce que leur patrimoine, leur langue et leur culture soient, fassent, partie intégrante de ce gouvernement Innu, accessible à tout le monde, cependant, sans disctinction ethnique aucune. Autrement dit, ainsi, un droit Innu pourrait être fondé, de par ce gouvernement régional Innu, conjointement avec ceux français et anglais actuels, mais applicable à tout le monde, comme ceux-ci, pas seulement aux Innus de descendance.
La question des resources relèverait de ce gouvernement régional Innu, dans un contexte démocratique, non ethnique, mais ce qui n'empêche pas pas la reconnaissance des valeurs Innues dans ce contexte, puisqu'elles s'intégreraient déjà dans la réglementation édictée par ce gouvernement même.
La manière de faire, voilà toute la différence. Les traités, ce n'est pas avec ça qu'on fait un pays, quand il n'y même plus de guerre et qu'on vit dans une société démocratique, non discriminatoire. Je pense que tous les mécanismes politiques et civiques sont déjà en place pour ne pas ou plus avoir besoin de cela du tout.

M. Sylvain Tremblay a dit...

Je viens d'entendre une nouvelle à la radio, ce 18 juin, à l'effet que l'expérience pilote de la patrouille maritime conjointe à la frontière États-unis - Canada au Québec va se généraliser dans tout le Canada. Or, il paraît que les partis d'opposition sont inquiets, car ces négociations avec la GRC se passent dans le secret le plus total, ils ne sont même pas au courant des tenants et aboutissants de toute cette affaire, et ils voudraient avoir leur mot à dire là-dedans.
J'aimerais bien que ce soit la même chose pour l'Approche commune, qu'on peut aussi considérer comme une expérience pilote, avant que ça se généralise dans tout le Canada. Que savent-ils, les partis d'opposition, sur les négociations actuelles? et qu'en sera-t-il encore de leur information à la veille de la signature?
C'est grave. Imaginons simplement que les patrouilles maritimes conjointes américaines-canadiennes se concrétisent, d'une part, et que le principe de l'Approche commune réussisse à s'appliquer dans toutes les provinces, ou une grande partie, d'autre part, nous serons pris entre deux feux, entre les américains et les Indiens des réserves. Chacun pourra mettre son nez dans nos affaires, et il y aura sûrement collaboration, en plus, entre les américains et les fiefs amérindiens pour nous coincer encore davantage. Rappelons-nous de la carte du Nitassinan Innu soumis par le triumvirat Innu, leur frontière passe au milieu du fleuve ainsi qu'au milieu du Saguenay, ce qui implique que les Innus auraient, ou pourraient avoir, éventuellement, droit à leur patrouille des frontières maritimes. Ce n'est pas banal, inclure le fleuve St-Laurent et la rivière Saguenay dans leurs manoeuvres; la Garde Côtière pourrait avoir à partager des renseignements avec ces gens-là, en plus d'avec les gardes côtiers américains, d'autre part.
Notre souveraineté réduite à une peau de chagrin, il ne restera plus qu'à ... . Que nous restera-t-il, finalement? On n'aura plus grand pouvoir de négociation, d'un côté ou de l'autre.