mardi, mars 06, 2007

Campagne électorale et ressources naturelles, les Métis rappellent à l'ordre le grand-chef Picard

Les limites ancestrales du territoire revendiqué par les Métis de la Boréalie, ont été décrétées en 1733, par l'intendant Hocquart, au nom du roi de France. L'histoire a voulu qu'elles correspondent à peu près à celles du Nitassinan des Ilnutsh !


Pendant que Jean Charest, chef du Parti Libéral du Québec et premier ministre sortant, présentait son méchoui électoral au gratin journalistique du tout Québec réuni, hier, au Cercle de Presse du Saguenay (une institution chez nous), le chef de l'ADQ, Mario Dumont, présentait pour sa part le sien aux Méchins, une petite localité du Bas-Saint-Laurent qui doit son nom à une vieille légende indienne où il est question de méchants géants. Pour l'un et l'autre des chefs des trois principaux partis (PLQ, ADQ, et PQ), nous aurons tous constaté, j'en suis certain, qu'il est davantage question ces jours-ci d'un menu à la carte avec beaucoup de frites, de gras trans et de sucre dont les portions sont mesurées en fonction des appétits du milieu où ces cuistots se commettent, que d'une diète frugale et prometteuse à long terme.

De fait ! Alors que le premier ministre sortant prenait bien soin de ne pas causer de l'effondrement de l'industrie forestière au Saguenay pour des raisons évidentes, Mario Dumont ne s'est pas privé d'y aller dans le sens contraire en promettant aux régions ressources de créer un mécanisme de restitution des redevances sur les ressources naturelles qui leur sont dérobées depuis des siècles. Pour y arriver, M. Dumont, qui sait fort bien qu'il n'aura pas à respecter ses promesses, s'est donc engagé sur son honneur à verser 1,3 G$ sur cinq ans dans des « Fonds d'autonomie régionale », ce qui devrait correspondre selon lui à environ 25% de la traditionnelle spoliation nationale.

Si l'affaire en fait saliver plus d'un, disons qu'elle a fait sortir de son wigwam l'impétueux chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, Ghislain Picard, qui s'est objecté sans ménagement à cette promesse et qui ne s'est pas privé pour lui rappeler qu'il peut bien donner à qui il voudra sa maison et sa femme, mais qu'il ne peut pas donner à des tiers (les régionaux) ce qui ne lui appartient pas. Pour M. Picard, l'équation est on ne peut plus simple : « Si l'ADQ entend redistribuer aux régions 25% des redevances tirées des ressources naturelles, il nous trouvera sur son chemin. Nous avons une autre opinion sur la propriété des ressources naturelles ». Le « Nous » signifiant évidemment les Indiens et seulement les Indiens !...

Bien qu'il soit juste de dire que ce rappel à l'ordre n'est pas sans fondement, dans la perspective des droits des autochtones versus l'article 35 de la Constitution il faudrait également rappeler au grand-chef Picard, qui a une conception très sectaire des droits ancestraux et de l'autochtonie canadienne, qu'ils devront tous également (ce qui inclut M. Picard et ses administrés) tenir compte du droit des Métis eu égard aux mêmes redevances. Vu qu'il nous en donne l'occasion, j'en profite pour rappeler à M. Picard qu'il doit lui aussi se mette dans la tête qu'il trouvera inévitablement les Métis sur son propre chemin —car ils ont, eux aussi une autre opinion bien arrêtée sur la propriété des ressources naturelles...

Russel Bouchard

1 commentaire:

Anonyme a dit...

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N’est-il pas aussi banal de dire que le « Québec appartient à tous les québécois » que de dire que le Canada appartient à tous les canadiens ?

Ce slogan n’est rien d’autre à mon sens qu’un vestige de la « Civique nation » des vieux idéologues montréalistes de la révolution tranquille.

Je crois qu’il est temps pour plusieurs de cesser de soutenir « l’insoutenable » et de composer une bonne fois pour toutes avec la réalité telle qu’elle se présente.

Nous avons toujours été des « gens libres ». Des esprits libres. Nous le sommes aujourd’hui plus que jamais !

Ne reste plus qu’à récupérer ces territoires que d’aucuns ont abusivement pris pour acquis et qui sont NÔTRES !

Vive les Métis !

Vive les Canadiens-français !

Vive la Boréalie LIBRE !


Richard Harvey, Métis