mercredi, avril 30, 2008

Quand les droits des uns sont assujettis aux droits des autres, il n'y a plus de droit...


Image de propagande tirée de : « Ils ont fait notre pays - Histoire du Canada ; 3e année ». C'est dans ce petit bouquin que j'avais dans ma troisième année qu'on m'a appris tous les préjugés et tous les mensonges perpétués dans les écoles des envahisseurs et des conquérants. C'est dans cette sorte de propagande insidieuse qu'on a réussi à me faire comprendre, moi le Métis, qu'il ne fallait pas dire dans ma classe que, comme bien d'autres avec moi, « nous avions du Sauvage » ! R.B. qui est aussi Le Fils de l'Étoile du Matin

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Quand les droits des uns sont assujettis aux droits des autres, il n'y a plus de droit...

Dans un texte paru dans le Progrès-Dimanche du 29 avril 2008, sous la plume du chroniqueur chasse et pêche Roger Blackburn (« Un couple dénonce l'intimidation »), l'auteur nous apprend que les propriétaires de la Pourvoirie Chibaugamau (M. et Mme Jean-Guy Thisdel et Nathalie Richard), ont été intimidés, séquestrés et pris en otages le jour d'avant, par... « huit autochtones » (sic !) du Nord du Québec. Les agresseurs, des membres du peuple Cri à ce qu'il paraît, ont pris prétexte de leur soi-disant droit de passage sur le territoire de la pourvoirie qui, selon eux, est un raccourci à prendre dans le cadre de leur « goose break » printanier (entendons une chasse collective à l'oie blanche).

Ceux qui, au nom de leur collectivité, ont commis ce crime qui a tout du « terrorisme » puisque ce geste a été produit dans ce sens et qu'il a réussi à atteindre son but (terroriser des personnes) ; ceux-là ne semblent pas s'inquiéter du tort qu'ils créent à la fois au couple agressé, à leur propre cause qui est le respect de leurs propres droits, et à tous les autochtones d'Amérique.

Dans un commentaire qui remet à l'ordre du jour le conflit perpétuel entre Blancs et Indiens, l'éditorialiste du journal Le Quotidien du 30 avril (« Invasion de domicile »), Carol Néron, en remet sur l'enclume. Il évoque, pour sa part et à juste titre, la mauvaise foi de ces « Autochtones » (re-sic !) qui ont pris en otage d'honnêtes citoyens dans leur propre foyer et qui entendent régner sur les terres communes par la terreur. « Cette démonstration de force sévèrement condamnable par la loi, écrit effectivement Néron, tend aussi à démontrer que les «« Autochtones »» sont de mauvaise foi » (les guillemets sont de moi). « L'Autochtone parlerait-il avec la longue fourchue ? » demande-t-il derechef dans sa conclusion.

Que la question soit posée ainsi se comprend fort bien quand on voit, jour après jour, le grand chef de l'APNQ, Ghislain Picard, répandre et soutenir erronément à toutes les tribunes que les Métis ne sont pas des Autochtones ; quand on entend le chef de Mahsteuiatsh, Gilbert Dominique, parler des Indiens qu'il représente comme les seuls Autochtones du Saguenay–Lac-Saint-Jean ; qu'un sénateur Indien, Aurélien Gill, ratiocine publiquement que seuls les Indiens sont des Autochtones et des ayants droits ; et que tous les chefs de l'APNQ, complètement déconnectés de la réalité qui nous unit les uns aux autres, votent à l'unanimité une motion voulant que « Les droits des Autochtones au Québec, notamment ceux protégés par la Constitution du Canada, sont uniquement ceux possédés par la nation inuite et les Premières Nations... » (Ghislain Picard, Kébec, Québec, 2008 : 172)

Et les Métis dans tout ça ?!

Personnellement, je ne me sens pas bien avec cette manière de dire. Car c'est mettre les « Métis » dans ce même lot, ce qui n'est pas juste puisque les Métis, dans leurs gestes et dans tous leurs discours répudient sans nuances ce genre de comportement hors-la-loi. Et c'est les placer dans un environnement historique et social qu'ils sont loin de mériter et partager puisqu'ils ne sont ni Indiens ni Cris, puisqu'ils se veulent bons citoyens et bonnes citoyennes, qu'ils sont respectueux(ses) des droits de tous et des lois qui policent la vie dans ce pays.

Si la répudiation d'un geste aussi condamnable que la séquestration d'individus est on ne peut mieux inspirée dans le contexte d'une société de droit, l'attribuer aux... « Autochtones » mérite cependant un trois petits points de suspension. C'est là, en effet, un réflexe sémantique qui se perpétue, hélas, dans tous les médias du Québec depuis des décennies. Un réflexe qu'il nous faut cependant corriger avec célérité car il n'est pas juste, il dénature l'histoire et la réalité présente, et il est préjudiciable à d'autres groupes. Comprenons bien : si, au Canada, tous les Indiens sont des... « Autochtones », tous les « Autochtones » du Canada ne sont pas nécessairement des Indiens.

Avant de signer le prochain traité avec un quelconque peuple autochtone, les gouvernements de ce pays auront intérêt à bien évaluer les considérants et les après possibles d'une histoire qui disposera alors des derniers prérequis pour déraper...

Russel Bouchard

10 commentaires:

Anonyme a dit...

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Voilà !

C’est le début du commencement.

Après les propos méprisants des chefs Innus et du grand chef de l’APNQL Ghislain Picard à l’égard des Métis et des Canadiens français du territoire, voilà que des écervelés, des Cris chauffés à blanc par leurs leaders, vont passer aux actes terroristes.

Ça va dégénérer partout c’est certain.

Il m’apparaît de plus en plus clair que ces « chefs » qui disent représenter les « autochtones » - les Picard, Bellefleur, Dominique, Gros-Louis, Curtness - n’ont pas la compétence, l’autorité morale, ni la légitimité et encore moins l’envergure pour gérer adéquatement et de façon civilisée cette hypothétique autonomie gouvernementale qu’on s’apprête à leur remettre toute cuite dans le bec. Exculsive et sans condition ! C’est un scandale !

C’est la responsabilité de nos « freluquets élus » qui ont délibérément provoqué ce chaos, de s’assurer que ce traité à venir ne compromette pas la sécurité des personnes sur le territoire du Nitassinan....et la seule façon de le faire c’est en stoppant tout simplement les négociations et en refaisant leurs devoirs envers tout le monde. En particulier envers les Métis qui ont toujours été eux, participants et catalyseurs du développement de ces territoires, et de la fusion des deux cultures, indienne et européenne et dont on tente aujourd’hui encore d’ignorer la justesse et la pertinence de leurs droits et prétentions au partage...ainsi que leur compétence et leur expertise du pays réel. Eux qui ont été historiquement présents, avec les Indiens d’aujourd’hui dont ils sont les plus proches parents, depuis les premiers contacts jusqu’à ce jour.

C’est devenu une farce MONUMENTALE et ça doit cesser !

Le 14 juillet 2000, nous, les dénonciateurs de l’Approche commune et de ses abus...les « oiseaux de malheur »...les Gauvin, Tremblay, Harvey, Larouche, Bouchard, Côté... c’est exactement ce que nous appréhendions !

Vogue la galère !

Richard Harvey, Métis

Anonyme a dit...

- "C'est moi qui est boss ici!" (c'est moué qui est boss icitte).
C'est ça qui arrive quand on fait des lois, des réglements et des décrets spéciaux, privilégiés, à part des autres, pour "accomoder" certaines personnes faisant partie de groupes qu'on appelle en général des Premiers occupants, parce qu'ils ne sont pas capable de suivre l'évolution de la société dans laquelle ils vivent, et de respecter les lois et réglements qui s'appliquent à tout le monde.
"Le meilleur des deux mondes", comme on entend souvent, tous les droits de tout le monde, mais en plus des droits spéciaux, privilégiés, basés sur la race, la priorité d'occupation du territoire des ancêtres. Une petite monarchie, quoi!
- "Attention, tassez-vous les serfs et vassaux, le Roi et sa suite sont à la chasse!"
Il y a souvent de petits incidents relatifs à ces périodes de chasse hors saison, et je pense que c'est la première que j'entend parler d'un qui soit aussi grave. Il va sans dire que c'est un acte criminel.
Dans la négociation de l'Approche commune de l'an 2000, il est dit que les lois innuassiennes seront éventuellement confrontées aux lois provinciales et fédérales, et c'est celle qui aura priorité ou force de loi qui s'appliquera. Ça veut dire qu'une loi innuassinienne pourrait en venir à supplanter toute loi provinciale et fédérale. Quant aux réglements municipaux, on n'en parle même pas, ça va être David contre Goliath!
Quel beau pays on s'apprête à donner à nos enfants.
- "N'allez pas en forêt!"
qu'on va leur dire,
- "il y a des amérindiens partout, et vous pouvez vous faire attaquer ou tuer!"
comme au temps de la colonisation. Un retour en arrière de 400 ans ... au moins.

L'Illustration est très belle, on mettait de belles oeuvres d'art dans les livres dans ce temps-là. C'est beau de voir celà reproduit sur le web, digitalisé, ça donne beaucoup de valeur à votre blog, en même temps. Un beau blog, artistiquement présentable, ça dure longtemps; les gens aiment ça venir le visiter, ils voient ces belles images et peuvent s'attarder à lire quelques lignes, comme moi je l'ai fait.

J'ai lu le commentaire de monsieur Harvey, et je suis d'accord avec lui.

Anonyme a dit...

Le 30 avril 2008.

Commentaires de Jean-Pierre Plourde;

1. M. Richard Harvey a dit:
"Ça va dégénérer partout c’est certain".

On ne s'en tirera pas, il y aura violence et probablement mort d'homme.
Il risque de nous manquer 50% des appuis qu'on a besoin!
La population de Montréal a été conditionnée à hair les régions et à ignorer leur importance.
Il faudra bien remettre les pendules à l'heure et défaire la propagande.
Nos gouvernements agissent délibérément en fonction de nous diviser, Montréal contre les régions; Réf. Il va y avoir du sport, faut-il fermer les régions? Une émission télé à grande diffusion.

Ça ne sent pas très bon.


2. M. Marcel Sylvain Tremblay a dit...Ça veut dire qu'une loi innuassinienne pourrait en venir à supplanter toute loi provinciale et fédérale.

En ce qui concerne les lois du Québec, ça ne fait aucun doute, les lois Québécoise n'auront plus aucun mordant.
Par contre, ça ne risque pas de se produire pour la fédération qui détient une tutelle et qui demeurera la véritable propriétaire des territoires cédés.
Les lois et volontés fédérales auront toujours priorités sur les lois québécoises, qu'elles soient amérindiennes ou québécoises.


jean-Pierre Plourde,
saglac@gmail.com

Anonyme a dit...

Pourquoi dites-vous d'avance que la communauté cri accepte ces agissements et pourquoi représenteraient-ils la communauté en entier? À lire votre intro, je pensais voir l'histoire d'un autre vue, mais au final, ça n'est pas tellement été le cas...

Pourquoi ne pas plutôt mêler antiracisme à votre lutte?

Samuel L.

Anonyme a dit...

Samuel a écrit:

" Pourquoi dites-vous d'avance que la communauté cri accepte ces agissements et pourquoi représenteraient-ils la communauté en entier? "

Personnellement je ne dis pas que la population crie accepte ces agissements, mais je dis cependant qu'elle devrait manifester de façon plus convaincante son désaveu. Il advient des incidents de ce type sur une base régulière depuis quelques années mais o0n impose le "cover up" systématiquement pour cacher le malaise qui s'installe insidieusement dans nos communautés. Nos dirigeants sont responsables au premier chef de ce drame qui s'installe.

Il en est de même pour les dissidents Innus qui sont insatisfaits ( avec raison d'ailleurs) de la tournure des négotiations en ce qui concerne l'Approche commune.

Richard Harvey,

Anonyme a dit...

Vous savez comme moi pourquoi la criminalité est ainsi dans le Nord - et je parle bien des causes sociales. L'histoire qu'on nous cache nous en dit un bout...

Je crois qu'il est bien normal que les débordements se succèdent étant donné la gouvernance de l'État et ses politiques sur les premières nations. Mais, il ne faut pas croire que les débordements en question seront ordonnés et programmés...

Samuel L.

Anonyme a dit...

Samuel...vous avez bien raison sur ce point.

r.h

Anonyme a dit...

Samuel.

Comment les pauvres et les démunis vont réagir quand ils vont se rendre compte qu'ils vivent dans um pays riche?

RH

Anonyme a dit...

Ou plutôt, comment abattrons-nous la vieille pensée catholique "not' misère faut pas y penser"...

Samuel L.

Anonyme a dit...

« Quand les droits des uns sont assujettis aux droits des autres, il n’y a plus de droit...»

R.B. donne aux textes de loi l’interprétation qui lui convient. Faisons-lui lire l’extrait suivant :

« La démocratie, c'est le pouvoir de la majorité limité par le droit des minorités et le respect des croyances de chacun des citoyens. »
(http://jackaimejacknaimepas.blogspot.com/2008/05/un-petit-notaire-amateur-de-prire.html).

Les chartes des droits et libertés n’ont jamais stipulé que tous les humains devaient se ressembler. Le respect des différences est à la base des droits collectifs reconnus aux peuples. Pierre Lepage, de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec, a présenté cet automne, à l’UQAC, une conférence sur les autochtones à laquelle tout le monde aurait dû assister. Mais, ça, ça n’intéresse pas R.B. Normal : il n’est pas un spécialiste des autochtones. Il dit qu’ils sont disparus! Ce n’est pas vrai. J’ai connu une Atikamekw, décédée l’an passé à l’âge de quatre-vingts ans, qui était unilingue atikamekw. Elle n’avait jamais appris le français.

Y a-t-il eu une première nation métisse au Saguenay-Lac-St-Jean? Dans les archives du 19e s., je n’ai jamais retracé un chef d’une communauté métisse. Il y a bien eu Peter McLeod jr, mais il a été chef des Montagnais du Lac-Saint-Jean. Il n’y a jamais eu d’organisation politique chez les métis. C’était des individus métissés qui vivaient dispersés sur un territoire. Appartient-on nécessairement à une nation du simple fait que l'on est métissé? J'en doute. Les métissés désirent se regrouper? Soit. Mais, de là à se proclamer nation et à revendiquer des droits à ce titre, c’est autre chose. D’ailleurs, pour être franc, on se demande parfois si l’aspect pécuniaire n’a pas compté pour beaucoup...

Désolé, mais c’est ce que je pense.

Je sais que, dans moins de trois minutes, mon message va être effacé de ce blogue, parce que M. Bouchard croit être le seul sur terre à détenir la vérité. C’est pour cela que je n’achète pas ses livres sur les métis.