lundi, mars 27, 2006

« Il appartient aux Métis de se définir eux-mêmes », et rien qu'à eux. Qu'on se le dise !

Mise en contexte : Cette lettre ouverte est une réponse au colomniste Louis Tremblay, qui publie dans le journal « Le Quotidien » de ce matin, 27 mars, un éditorial dans lequel il témoigne d'une totale méconnaissance de la réalité métisse de la Boréalie et de l'évolution de leur démarche en vue de la reconnaissance de leurs droits ancestraux, et dans lequel il se permet un jugement de valeur pour le moins inapproprié quant à la pureté de leurs intentions. Ce papier éditorial fait curieusement suite à la sortie de l'anthropologue Serge Bouchard qui, en fin de semaine dernière, dans TV5 («Documentaire d'ici : Une langue aux mille visages - La diversité au Canada ») tentait, encore une fois, de banaliser le fait métis du Québec en soutenant que « Nous sommes tous des Métis »... ce qui ne serait pas un sophisme tout à fait faux s'il y incluait tous les Indiens du Québec, puisqu'ils font eux aussi partie prenante de ce processus !

Chicoutimi, le 27 mars 2006
Monsieur Louis,
C'est en tant que Métis et lien de mémoire officiel de la CMDRSM que je réponds à votre éditorial publié dans « Le Quotidien » du 27 mars. De deux choses l'une ; ou on écrit et publie pour exprimer une vérité en fonction d'une quête, ou on écrit et publie pour convaincre en fonction d'une idée politique, pour amener le lecteur en dehors d'une réalité. Ce que je dis, c'est que dans votre commentaire (« L'existence des Métis doit être démontrée »), vous étiez soit mal informé, soit mal intentionné. Mais quoiqu'il en soit, votre jugement de valeur à propos de nos intentions inavouées (sic) eu égard à l'Approche commune, est à la fois : injurieux envers ceux et celles qui se battent dans la légalité et sans ressources financières pour obtenir justice et reconnaissance de leurs droits ; il est diffamant parce que nuisible eu égard à notre bonne renommée et à notre travail ; et il va au-delà de vos prérogatives éditoriales qui n'ont pas à induire mais à susciter le questionnement.

Vous écrivez donc : « On ne peut présumer des mauvaises intentions des gens. Mais il devient évident que les intentions de ceux qui endossent cette cause ont l'objectif inavoué de faire échouer les négociations entre le gouvernement du Québec et les Montagnais dans le cadre de l'Approche commune pour la conclusion d'un premier traité. » C'est totalement faux ! C'est même tout le contraire que nous disons, clamons et demandons depuis toujours. Le fait est que nous refusons de disparaître dans ce traité et demandons la place qui nous revient de droit, point à la ligne. Nous disons : oui pour un traité, mais pas sans Nous, car ce traité est exclusif ; dans le sens qu'une fois signé, il fera que nous existons ou n'existons plus. Même chose pour les communautés canadiennes françaises et allochtones qui n'ont, quant à elles, aucune prérogative politique puisque sans représentant.

Vous écrivez encore : « Les personnes qui ont adhéré à [notre mouvement], doivent en effet trouver dans leur arbre généalogique l'identité de la personne indienne. En second lieu, vérifier le lieu de résidence des ancêtres et faire des brèves recherches pour établir si ces personnes habitaient dans la même communauté que d'autres Métis. Finalement, tenter de déterminer si ce groupe de personnes, ou communauté, pratiquaient un mode de vie différent de ceux des Canadiens ou Indiens. » Pas tout à fait ! D'abord vous mêlez communauté et individus, ce qui est une grave erreur ici, car dans ce contentieux les individus Métis n'existent qu'en fonction de la communauté (comprenez que la reconnaissance et les droits de chaque individu relèvent du collectif et non pas le contraire).

Voilà plutôt les faits en vertu de Powley. La mécanique, pour permettre la reconnaissance d'une communauté métisse en fonction de l'article 35(2) de la Constitution, relève d'un flou juridique criant qui nous soumet à la jurisprudence qui reste à faire. Et cette jurisprudence, c'est à nous, par le biais des études en ethnogenèse actuellement en cours, de l'aider à s'établir dans la meilleure forme possible. À cet égard, la Cour suprême s'est donnée comme responsabilité de faciliter cette démonstration voulant qu'une communauté métisse soit ou ne soit pas comme telle, c'est-à-dire une communauté s'inscrivant dans les prérogatives de l'article 35(2), et non pas de lui nuire (ce qui est tout le contraire de ce que vous affirmez). Cela étant, dans la perspective de cette quête, la Cour a établi des normes pour déterminer si tel ou tel individu est ou non Métis en fonction de la Loi. Et pour que ce soit selon, il faut, pour chaque individu : primo, faire la preuve du lien ethno-culturel à la collectivité métisse, un lien généalogique si possible, mais non obligatoire puisqu'on peut être Métis par association culturelle, mariage ou adoption ; secundo, se dire Métis et être fier d'appartenir à cette collectivité ethno-culturelle spécifique ; et, tertio, être accepté par cette collectivité.

Et vous dites enfin : « Dans tout le Saguenay–Lac-Saint-Jean, il n'existe aucune communauté répondant à ces critères. Il y a bien eu dans l'histoire des très petits regroupements de familles métisses dans un rang où dans un village, mais jamais au point de former une véritable communauté ». Alors que faites-vous de la fondation de la localité de Chicoutimi, en 1842, par le Métis McLeod ? C'était juste avant que l'État colonial exprime sa souveraineté sur le territoire, ce qui a commencé à se faire à partir du printemps 1843, lorsqu'il a entrepris le cadastrage des cantons. Si vous lisez mon livre avec le désir de comprendre, vous verrez que ma démonstration à cet égard est blindée de part en part, prouvée, documentée, commentée, expliquée : nous étions là en 1733, lorsque l'intendant Hocquart a déterminé les frontières de ce pays Métis ; nous étions là en 1763, lors de la Proclamation royale ; nous étions toujours là en 1800, quand McLaren était commis du poste de traite de Chicoutimi et qu'il a relevé la composition de la société d'alors ; nous étions davantage là, en 1839, lorsque l'abbé Doucet a produit son recensement nominatif ; nous étions là en 1867 lors de la Confédération, toujours là en 1982 lors du rapatriement de la Constitution, et encore là aujourd'hui.

En conclusion et dans ces circonstances où l'évidence historique, archivistique et jurisprudentielle crève les yeux, je ne saurais trop vous recommander de lire mon livre sur la « Communauté métisse de Chicoutimi : fondements historiques et culturels », de passer par les jugements Haïda, Powley et Van der Peet sans oublier le chapitre 4 (5) de la « Commission royale sur les Peuples autochtones du Canada » (1996) qui précise noir sur blanc « qu'il appartient aux Métis de se définir eux-mêmes », et de ne pas oublier de prendre connaissance des derniers avis des juristes (dont ceux de Maîtres Deborah Friedman et Marc Watters, déposés à Québec le 21 mars 2006, lors du quatrième Forum Autochtone). Ce travail de lecture et de questionnement enfin réalisé, il vous faudra, ensuite si vous voulez nous aider à progresser, tâcher de bien suivre le dossier, au jour le jour, et de ne pas manquer les pièces qui s'y ajoutent car il est, pour l'heure, le dossier constitutionnel le plus actif. En toutes circonstances, ne jamais perdre de vue que le droit autochtone, au Canada, est évolutif, dans le sens qu'il est en train de se construire à partir de prémisses jurisprudentielles incontournables qui exigent de nous tous une attention de tous les instants...

Russel Bouchard

13 commentaires:

Anonyme a dit...

Monsieur Louis est encore dans les « embrouilles » concernant les Métis. Le dossier sera réglé et le traité signé, que le pourquoi du comment lui échappera encore. Monsieur Louis se fait le héraut du discours patent. Cependant il ne suffit pas de nier une chose pour prouver qu’elle n’existe pas. Monsieur Louis devrait savoir que son opinion importe peu puisque les Métis ont demandé aux juges de se prononcer sur la question. La sortie de Monsieur Louis n’est cependant que le début d’une enfilade de pseudo spécialistes qui viendront s’exprimer sur la question, du Médaillé de l’histoire sociale au concierge du café de la Boîte à bleuets…faudra s’y habituer!

Anonyme a dit...

Il fallait s'y attendre, on n'a pas fini d'avoir des corps morts à travers notre route, car l'action des Métis brise le monopole que tentent de conserver quelques chefs indiens. Il suffit de les tasser dans le fossé, en prenant soin de ne pas se salir les mains.

Anonyme a dit...

En niant le droit aux Métis de se réclamer de leurs prérogatives et de leur reconnaissance selon les prescriptions de la Constitution canadienne (et de la Cour Suprême) Monsieur Louis assène du coup une fin de non-recevoir aux velléités des canadiens-français qui vivent au Saguenay Lac-St-Jean et Côte-Nord et qui refuse la franco-québécoiserie, tel que le PIKIOU des néo nationalistes l’ont défini voilà bientôt 25 ans, à l’instar des Métis et des autochtones en général. Détournement à des fins partisanes d’un enjeu sociétal fondamental! C’est pas rien! À la limite, ne pas reconnaître le droit à l’affirmation d’un groupe distinct comme les Métis ou les Canadiens français tient carrément du racisme!

Désormais NOUS, Métis, Canadiens français, Indiens,Créoles,Acadiens déportés, existerons Malgré vous… Mpnsieur Louis …et tous ceux qui pensent comme vous! Qu’on se le dise!

Ce Monsieur Louis serait sûrement d’accord pour qu’on enseigne l’histoire des musulmans canadiens en lieu et place de celle des canadiens français ou des Métis ou des Acadiens…que ça m’étonnerait pas!

Anonyme a dit...

Ce n'était qu'un feu de paille. Nous l'avons de suite éteint. Il est déjà out ! La seule question le concernant désormais est : de qui est-il le messager ? Mais la réponse n'est pas très importante. Quoiqu'il en soit, Louis Tremblay, l'éditorialiste d'un jour, a été très mal informé par ceux qui lui tirent les ficelles et nous n'avons strictement rien à gagner à discuter davantage avec lui (nous n'avons pas à instruire ceux qui nous veulent du mal). Il s'est mis les souliers dans la bouche, nous avons répliqué à juste droit, nos devoirs sont faits pour rassurer ceux et celles qui attendent tout de nous.

Retenez une seule chose : la Cour suprême, dans Van der Peet, Powley et Haïda, s'est donnée comme ligne de conduite dans cette affaire, d'aider à la reconnaissance des peuples Métis qui sont appelés à s'en réclamer, et non pas de leur nuire. Ça fait toute la différence. Notre interlocuteur c'est la Cour suprême du Canada ; pas Louis Tremblay ! De toute façon, en vertu du jugement Haïda, nous sommes déjà un peuple autochtone à part entière, et Métis de surcroît . Ce qui nous manque, c'est la reconnaissance officielle qui nous est due en fonction des règles constitutionnelles et jurisprudentielles, et le spectre de nos droits ancestraux.

Voilà ce que je vous suggère. Continuez de travailler honnêtement comme vous le faites, soyez toujours aux aguets, prêts à réagir contre toute agression, n'avancez rien de gratuit, et soyez prêts à défendre la communauté au coup de tocsin.

Cela dit, ce n'est ni aux journaliste, ni aux universitaires venus d'ailleurs, ni au ministère de la Justice qui leur a accordé une plantureuse subvention (142 500$) pour nous définir selon leurs critères réducteurs. C'est à nous et à nous seuls de le faire. D'ici l'été, je vais sortir un nouvel opuscule sur notre communauté, une pierre de plus à l'édifice que nous construisons. Le titre : « La communauté Métis de la Boréalie : un épiphénomène de civilisation ». Les spécialistes et les journalistes qui ne seront pas d'accord avec son contenu, auront alors tout le loisir de nous présenter leur propre thèse. Et on leur donnera notre note...

Russel Bouchard

Anonyme a dit...

Si le ramage de M. Louis se rapporte à son plumage...(Jean de La Fontaine),on peut très bien penser qu'il est au service d'un certain pouvoir.

Il faut bien observer ce qui se passe dans le moment au Québec et particulièrement à Montréal qui a peine à ramasser les ordures de ses citoyens...

Malgré tout, on semble s'intéresser quelque peu aux régions désintégrées et à leurs habitants. Hier, Montgrain était à Saguenay (quelle belle région, dit-il); aujourd'hui, il est à Québec ( la ville fondatrice «des seuls francophones» d'Amérique; le berceau de nos origines, dit-il» Alleluïa; demain à Trois-Rivières (que dira-t-il?)

Quel est cet intérêt soudain pour les régions? Qu'y a-t-il derrière cette «passe» de relation publique?

La fin de semaine dernière Lucien Bouchard, Pierre Karl Péladeau, Alain Juppé, ex PM français, qui se retrouvent curieusement à Petite-Rivière-Saint-François.

Quel est ce soudain intérêt pour l'un des villages fondateurs de beaucoup des nôtres de souche française. Allaient-ils seulement par sympathie pour la malheureuse famille victime d'un incendie ou étaient-ils en transit entre Petite-Rivière-Saint-François et Sagard, domaine de Paul Desmarais, réservé comme au temps de la royauté, et qui d'ailleurs, ne fait pas partie du Nitassinam. Étaient-ils aller prendre leurs ordres auprès de ce monsieur? Il y a de drôle de coïncidence...

Pourquoi écouterions-nous tous les Louis Tremblay de ce monde? Qui le croira quand on peut très bien supposer qu'il est en mission. Le Quotidien n'appartient-il pas à Gesca Desmarais? Ce monsieur n'est-il pas son patron?

Vous penserez ce que vous voudrez, mais moi, mon opinion est faite là-dessus.

Et je répète à l'envi «qu'il appartient aux Métis de se définir». Point à la ligne.

Et quant à moi, le spécialiste de toutes ces questions c'est M. Bouchard qui ne se permettrait jamais comme bien des «feseux» de détourner notre Histoire.

Anonyme a dit...

Le message précédent est sous ma signature. Désolée, je ne suis pas une anonyme! J'ai omis d'indiquer mon nom.

Anonyme a dit...

Raymond cyr a écrit :

Bonjour,
J'ai fait publier sur le site de Nation Autochtones les récents articles, intégralement. Toutefois, Denis (Gagnon) me fait la remarque qui suit.

Raymond Cyr
Métis

Réponse du Professeur Denis Gagnon :

Il y a une « petite » erreur dans l’article. L’enquête menée par le groupe de chercheurs de l’Université Laval est mandatée par le Ministère de la Justice pour prouver qu’il n’existe pas de collectivités métisse au Saguenay et non pour prouver leur existence.

A+
Denis Gagnon, Ph.D.

Chaire de recherche du Canada sur l'identité métisse
Professeur adjoint, anthropologie
Collège universitaire de Saint-Boniface
200, ave de la Cathédrale, Saint-Boniface, MB, R2H 0H7
Téléphone : (204) 233-0210 # 454
Télécopieur : (204) 237 3240
DenisGagnon@ustboniface.mb.ca

Anonyme a dit...

Raymond cyr a écrit :

Bonjour,
J'ai fait publier sur le site de Nation Autochtones les récents articles, intégralement. Toutefois, Denis (Gagnon) me fait la remarque qui suit.

Raymond Cyr
Métis

Réponse du Professeur Denis Gagnon :

Il y a une « petite » erreur dans l’article. L’enquête menée par le groupe de chercheurs de l’Université Laval est mandatée par le Ministère de la Justice pour prouver qu’il n’existe pas de collectivités métisse au Saguenay et non pour prouver leur existence.

A+
Denis Gagnon, Ph.D.

Chaire de recherche du Canada sur l'identité métisse
Professeur adjoint, anthropologie
Collège universitaire de Saint-Boniface
200, ave de la Cathédrale, Saint-Boniface, MB, R2H 0H7
Téléphone : (204) 233-0210 # 454
Télécopieur : (204) 237 3240
DenisGagnon@ustboniface.mb.ca

Anonyme a dit...

Merci de nous inviter à cette réflexion. C'est ce qu'il me semble, effectivement. Comment imaginer la droiture d'un projet de recherche en histoire quand c'est... le ministère de la Justice qui fait la commande ?!?

Réponse :
NOUS VENONS D'ENTRER DANS UNE PHASE OU L'ÉTAT DÉCRÈTE CE QUE DOIT ÊTRE L'HISTOIRE ! En d'autres mots, ce que ce groupe de recherche dirigé par l'U. Laval s'active à faire, c'est rien de moins que de l'HISTOIRE OFFICIELLE. Si on les laisse faire, bientôt, nous n'aurons plus le droit de nous réclamer de ceci ou de cela, nous devrons accepter l'évangile venu d'ailleurs. Quand je vois tout ce qui a été écrit sur les Indiens (Ilnutsh !) dans le dossier de l'Approche commune, j'ai vraiment lieu de m'inquiéter de ces virus idéologiques qu'on est en train de fabriquer en laboratoire...

Mais leur tache ne sera pas facile. S'ils vont vraiment dans ce sens pressenti et que nous craignons, ils ont l'impossible tâche de désamorcer les vérités tenues dans les documents que nous soumettons au regard de l'analyse et de tous. Pour se mériter notre confiance, ils ont toute une côte à monter...

Anonyme a dit...

Les néonationalistes québécois, ont souhaité le québec à leur image, floue, incertaine, domptée et docile. À l’instar du Canada, le Québec sera essentiellement bientôt un pays d’immigrants ou tous les québécois seront aussi pâles les uns que les autres (sans jeu de mot!). Les peuples autochtones que sont les Indiens , les Métis et les Canadiens français « notamment », des régions et de l’arrière-pays ont donc tout intérêt à prendre en main leur destinée, à protéger leurs droits, leurs acquis, avant qu’il ne soit trop tard pour assurer leur survie et leur postérité. Le combat est définitivement engagé entre ceux qui veulent préserver leur culture millénaire et ceux qui veulent à tout prix nier les différences. Ceux-là sont prêts à toutes les bassesses et toutes les ignominies pour réaliser leurs desseins qui sont contre nature et en opposition aux lois universelles. C’est le bras de fer entre le nihilisme que nous proposent les néonationalistes tenants de la « nation civique » et NOUS les tenants de l’affirmation des peuples et du droits à la différence.

Les attaques à la Monsieur Louis n’ont pas fini de pleuvoir…c’est certain! On en est sûrement pas à un kamikase près!

Anonyme a dit...

Une chose est sure et certaine ; le gouvernement du Québec nous considère comme une menace ! À nulle part de son discours, il ne mentionne les Métis qui forment pourtant les assises souveraines de la nation, ce qui ne l'a pas empêché, par le ministère de la Justice et consorts de tendre un os de ragoût de 142 500$ aux chercheurs d'une université étrangère à Nous, dans l'espoir qu'ils puissent trouver les mots pour nous compter comme morts. En ce qui me concerne, il est hors de question que je laisse, à quiconque qui n'est pas dans notre intimité souveraine, le soin de nous définir. Y souscrire serait reconnaître la validité de leurs travaux. S'il y a une institution gouvernementale qui n'a rien à voir avec l'histoire, c'est bien celui de la Justice !...

Anonyme a dit...

Bonsoir,
Une chose est sur à partir de maintenant malgré toute la bonne volonté et les efforts déployer sa va etre une guerre de tranché,

c'est le combat de nos Ancètres qui se poursuit,celui de nos familles de nos enfants et des 7 générations à venir.
Je NOUS souhaite à tous et principalement à tout les chefs de communautés et leurs proches collaborateurs toute la force,le courage et la détermination nécessaire dans les mois avenir.
Puisse cette coalition des communautées historiques et ses membres rester unis dans l'effort commun,pour des jours meilleurs pour chaque métis et métisse.
J-P Okwari,
Métis,Communauté de l'est du Canada

Anonyme a dit...

Le 06-03-29 à 15:53, Marie-Mance Vallée a écrit à Russel Bouchard :

Bruno à qui je demandais ce matin pourquoi le Ministère de la Justice? Il me disait que c'était parce qu'il s'agit de droit administratif et que c'est la manière de fonctionner des gouvernements. Que c'est toujours la Justice par l'intermédiaire de ses avocats qui fixe les cadres quand il s'agit de Droit.

Et je me suis souvenue lorsque je travaillais à la Sécurité civile lorsqu'il y avait des contentieux de Droit, nous communiquions toujours avec le Min. de la Justice.

Dans le cas des Métis, il s'agit de questions de droits territoriaux, droits autochtones, etc...

Je vous quitte, je dois partir.

Vous devriez vérifier avant de trop vous avancer sur ce terrain.

En toute amitié.
Marie Mance


Réponse de Russel Bouchard

Chicoutimi, le 29 mars 2006
Je regrette, ma chère Marie Mance, mais il s'agit ici d'histoire et non pas d'administration de la justice. Si c'est la manière de procéder, elle n'en n'est pas moins équivoque. Imagine seulement le scénario : le gouvernement du Québec ne nous reconnaît pas ; il s'interdit de mentionner le mot Métis dans toutes ses interventions parce qu'il ne veut décidément pas nous faire une place, à moins que la Cour suprême ne l'y oblige ; il donne un mandat à une université dont les recherches sont déjà compromises en faveur des Indiens qui ne veulent rien savoir de nous ; les Métis, qui sont les principaux intéressés dans cette histoire, n'ont pas été approchés pour souscrire à cette recherche ; et il faudrait se soumettre sans se méfier.

Définitivement, quand le loup bouffe à la même table que le berger, les moutons ont lieu d'être inquiets. Ne pas oublier, également, que nous ne sommes pas loin d'une histoire officielle et que le gouvernement a tout le loisir d'accepter ou rejeter les conclusions de cette étude selon qu'elles lui conviennent ou non. Il gagne à tous les coups. En contre-partie, si nous acceptons de jouer ce jeu qu'il nous offre, nous devrons vivre avec les conclusions, pertinentes ou non, favorables ou pas. « Vos préoccupations sont tout à fait légitimes et je les comprends », m'écrivait justement l'un des historiens associés à cette étude, dans un courriel du 17 mars, après avoir pris connaissance de mon commentaire. Raison de plus d'être doublement circonspect...

Russel