jeudi, novembre 09, 2006

De l'extinction des droits ancestraux et de l'identité du peuple Métis. La lourde et coupable responsabilité de l'État canadien !

De l'extinction des droits ancestraux et de l'identité du peuple Métis, tôt ou tard, le Gouvernement Canadien devra bien admettre tout le mal qu'il a commis à l'encontre de cette portion d'humanité dont il avait pourtant l'entière responsabilité. Cela fait, il devra s'excuser de s'être si mal conduit envers Nous, il devra compenser ceux et celles qui ont souffert et qui en souffrent encore aujourd'hui, et il devra aider à la reconstruction de ce Peuple –sortie de sa ouache hivernale– sur qui repose l'identité et la prospérité de ce pays.

Ceux qui ont lu mon premier livre consacré à « La Communauté métisse de Chicoutimi - Fondements historiques et culturels »(2005), se souviendront certainement de ce chapitre où il est question des Recensements fédéraux de 1851 et de 1861, où le recenseur fédéral fait disparaître, de l'un à l'autre, toute référence à l'identité métisse, dans le sens de l'autochtonie canadienne. L'idée était bien simple : il s'agissait alors d'ignorer dans les registres officiels l'existence des Métis afin de provoquer leur mort en tant que société et entité ethno-culturelle et nationale « distinctive », pour les assimiler soit aux mouvements de colonisation qui avaient cours dans l'Ouest Canadien et dans les territoires du Domaine du Roi, soit vers les réserves.

Ainsi, écrivais-je donc en page 107 : Le chat sort enfin un bout d’oreille du sac ! Voilà donc la base du plan gouvernemental qui a conduit le peuple Métis —notamment celui de Chicoutimi— si près du gouffre de l’extinction. Un plan en trois temps trois mouvements qui consiste  : Primo, à briser le lien collectif en commençant par « faire cesser la possession en commun » des instruments qui servent à la vie du groupe ; secundo, de faire en sorte de ne « point perdre de vue […] l’extinction graduelle de l’organisation par tribu » ; et tertio, conduire celles, qui sont déjà insérées dans les périmètres urbains en expansion, à se fondre dans les « institutions municipales ». C’est écrit en toutes lettres dans le plan gouvernemental officiel rendu public dans les Documents de la Session de 1858. Et les Métis de Chicoutimi ont été les premiers du pays à faire les frais de ce projet gouvernemental ethnocidaire, alors que ceux du Saguenay–Lac-Saint-Jean–Côte-Nord étaient fondus ensemble dans les recensements officiels et en des lieux précis (les réserves indiennes), en attendant que la colonisation et l’industrialisation fassent le reste. Fin de la citation.

Pour les sceptiques et les adversaires de la lutte métisse, en voici une autre (citation) susceptibles de témoigner au tribunal de l'histoire et dans ceux que la Communauté métisse du Domaine du Roy et de la Seigneurie de Mingan ont levé et vont lever contre les deux paliers de gouvernements qui persistent à nous mépriser et à nous refouler jusqu'aux portes du cimetière des peuples oubliés. Ce que nous refusons, évidemment, avec toute l'énergie que confèrent les droits humains fondamentaux, dont ceux à l'honneur, au respect, à la dignité et à la mémoire. Ce texte est, encore une fois un texte officiel, donc incontournable pour toutes les institutions politiques de ce pays, les Cours de justice et les chercheurs qui se sont remis à suivre à la trace la piste des Métis de l'Amérique du Nord, les fils et les filles oubliés de cette Terre sacrée. Le document ci-bas cité, provient de la section III du « Rapport sur les Affaires des Sauvages en Canada, soumis à l'honorable Assemblée Législative pour son information ». 11 Victoria, Appendice (T.), session de 1847. Bonne lecture !

Considérant que :

« Bien que vos Commissaires pensent que le tems n'est pas encore venu où l'on puisse abolir le système actuel [des présents aux Sauvages du Haut-Canada], ils sont d'opinion que dans le but de protéger les intérêts des Sauvages eux-mêmes [sic !], et de prévenir les dangers qu'entraînera un changement soudain, à une époque future et peut-être même bien rapprochée, on devrait fixer une période suffisamment éloignée après laquelle cesserait la bienveillance de la Couronne, et les Sauvages maintenant établis dans la Province [du Haut-Canada] seraient censés au même rang [lire assimilés] que les autres sujets de Sa Majesté. »

En conséquence :

« 4. Qu'aucun Métis, ou descendant de Métis, où la différence est clairement marquée, ne reçoive des présens à moins qu'il ne soit adopté par la Tribu [indienne] avec laquelle il est en relation, et qu'il vive comme Sauvage parmi eux. – Cette règle s'appliquerait surtout aux Sauvages non civilisés du Haut—Canada, parmi lesquels il se fait souvent des mariages avec les Canadiens, et l'on peut aisément en faire la ligne de séparation. C'est conforme à l'ancienne pratique de l'Isle de Drummond subséquemment abandonnée à Manitoulin. Ceci est fortement recommandé par le Surintendant résidant en ce dernier lieu, qui l'a mis à exécution avec tant de succès lors de la dernière distribution. On a aussi agi ainsi dans le Bas-Canada, et le Surintendant Hugh, l'un des plus anciens officiers du Département des Sauvages dans cette partie de la Province en a recommandé la continuation. Le Gouverneur Général en a récemment sanctionné le principe en ordonnant qu'aucune femme Sauvage vivant mariée ou non mariée avec un blanc ne pourra avoir de présens. »

Et, dans le langage de l'époque, ne pas pouvoir « avoir de présens » signifiait... l'éclatement sinon la mort pour toute la famille...

Russel Bouchard
Le Métis

8 commentaires:

Anonyme a dit...

Phase 1
( vers 1858)
Entreprise de déconstruction et de désintégration du peuple métis du Saguenay et de la côte-Nord: assimilation.

...!

Phase finale

Négociations sur l'Approche Commune. Signature d'un traité. Aliénation et extinction des droits ancestraux et territoriaux des Métis de la Boréalie : disparition pure et simple du peuple Métis.

Voilà donc le plan!
Qui dit mieux?

Richad Harvey, Métis

Anonyme a dit...

Et ce n'est là qu'un document parmi tant d'autres. Je garde les rouges pour la fin. Comme dans l'annonce des smarties...

Anonyme a dit...

Les rouges pour la fin...
Quel acharnement... a vouloir
détruire les autres pi essayer
d'avoir les memes droits qu'eux
Sa marche pas avec les gouvernements;ont tire sur les
rouges.
Pauvres wannabis

Anonyme a dit...

Vous ne vous attaquez qu'au messager. À venir jusqu'à maintenant, vous êtes le seul intervenant qui a réagi de cette manière (votre écriture est votre signature). Vos propos n'apportent rien de constructif. Il n'y a que dépit et sentences dans tout ce que vous dites à mon encontre. Je suis persuadé que les gens qui forment la nation huronne d'aujourd'hui n'approuveraient pas se voir représenter de cette manière. Face à votre manière de dire, mes arguments sont restés intacts.

Je vous laisse continuer sur mon blogue, parce que je suis pour l'expression et que j'espère toujours vous voir monter d'un cran votre manière d'échanger avec vos adversaires. On peut ne pas être d'accord tout en se respectant mutuellement.

Russel Bouchard

Anonyme a dit...

Rectification M.Bouchard. Il n'est pas un adversaire ( en avons-nous?); il est un anonyme et je me refuse de croire qu'il peut prétendre être Huron! Il n'a rien du profil. D'abord il est pleutre...et puis d'autres choses aussi, moins évidentes ...mais c'est peine perdu avec les négatifs.

Anonyme a dit...

Je lui laisse néanmoins toute la place requise pour qu'il puisse nous expliquer l'objet de sa dénonciation. Je sais qu'il n'aime pas l'auteur de ces lignes et qu'il se fait l'ennemi de sa lutte pour la reconnaissance du Peuple métis, mais cela n'est pas une raison. À lui de se reprendre, la voie lui est toujours ouverte...

Russel Bouchard

Anonyme a dit...

J'interviendrais pour la derniere fois car j'ai d'autre chose de plus constructif dans ma vie.
Se que je dénonce ici se n'est pas
votre droit de vouloir etre reconnu mais votre maniere de vous
rabattre sur les nations amérindiennes et de vous en servir
pour faire valoir votre cause en les dénigrent sur la place public,C'EST CE QUE JE DÉNONCE!
Je ne dit pas que les amérindiens
ne comporte pas une certaine part
de métissage.Ce que je vous reproche c'est de vouloir a tout
prit et de facon harnieuse
(d'éteindre) leurs identité,leurs traditions,leurs langues,leurs luttes pour rester en vie et
perpétuer leurs droits d'ÉXISTER,
au nom de votre cause,se n'est pas
comme ca qu'un guerrier défent son
peuple.je m'insurge contre votre entreprise de dénigration et de destruction afin d'attirer l'attention sur vous, qui je crois une stratégie qui vous perdra évantuellement.
Vous oublier que le vrai
responsable de vos malheurs est a (OTTAWA). j'AI PARLÉ ONNHNA.

Anonyme a dit...

Un anonyme de votre espèce ne s'insurge pas ...il fuit! Alors bon débarras. Un peureux de moins sur les ondes. Rentrez-vous bien ça dans la tête avant de partir: Plus personne, pas même le Bon Dieu n'empêchera le peuple métis de s'affirmer et de grandir, alors faites-en autant et ne venez plus nous reprocher d'être la cause de votre turpitude!

J'ai dit

R.Harvey, Métis