dimanche, avril 13, 2008

Les Ilnustsh de Pessamit n'ont plus de procureur... et le chef de Mashteuiatsh en appelle au Fédéral


Au début de la semaine dernière, le procureur des Métis de la CMDRSM a reçu de la part des procureurs des Indiens Pessamits (Joli-Coeur, Lacasse et associés) une requête pour cesser d'occuper... En langage plus clair : les Ilnutsh de Pessamit ne peuvent plus faire avancer leurs causes.

Depuis quelques mois notre procureur, maître Daniel Côté, avait remarqué que les Innutsh de Betsiamites appuyaient sur les freins. Cette décision et cette attitude suggèrent l'idée que la communauté n'est plus en mesure de payer ses avocats, compte tenu de ses nombreux recours engagés contre plusieurs grosses entreprises et les gouvernements devant les tribunaux à Montréal.

On se rappellera que les Ilnutsh de Pessamit avaient décidé de faire bande à part et qu'ils s'étaient retirés de la table des négociations de l'Approche commune. L'alternative qui leur reste, c'est finalement d'abandonner leurs procédures et de retourner, la queue entre les deux jambes et la tête basse, à la table de négociations de l'Approche commune, leur seule planche de salut.

Mais tout n'est pas gagné pour autant pour eux et pour lui puisque, de l'avis-même des chefs ilnutsh qui participent à l'hypothétique round finale, le partenaire fédéral se fait tirer l'oreille et ne se montre pas bien pressé d'en arriver à un dénouement final.

De fait, par l'entremise du journal Le Quotidien (édition du 5 avril 2008), le grand-chef de Mashteuiatsh, Gilbert Dominique, s'est dit inquiet à plusieurs titres. Inquiet d'abord de devoir affronter la colère des élus et des citoyens du village des Escoumins qui ne prisent pas du tout, mais alors là pas du tout, de se voir dépouiller d'une partie de leur municipalité par le futur traité au profit de leurs voisins ilnutsh d'Essipit, déjà bourrés comme des boudin$ à ce qu'on prétend dans ces chaumières. Inquiet, aussi, dit encore M. Dominique qui ne semble pas comprendre qu'on ne peut pas dépouiller indûment Jacques pour habiller Pierre et sans risquer de déplaire à Jacques !

Quel pays, s'il n'est déjà conquis dans son coeur et dans son âme, accepterait de transférer une part de sa souveraineté et de son territoire, sans y opposer toute la puissance de ses moyens ? Dans cette perspective, le champ des possibles n'est pas bien grand : soit que le pays en question est soumis par la partie adverse ; soit qu'il est carrément complice de cet acte d'abdication et que ceux qui la parrainent y trouvent leur propre profit ; soit qu'il est déjà conquis dans son coeur ? Vous pouvez cochez plus d'une case.

Encore une fois depuis que l'Approche commune est sur la sellette (le 14 juillet 2000), les grands-chefs indiens attribuent cette grogne populaire au... « problème de communication entre le gouvernement et la population ». Autrement dit : ceux qui se font voler leurs terres et leur patrimoine ont tort d'avoir raison, mais on n'a pas encore assez graissé le pieux de la désinformation pour qu'ils (les gens des Escoumins) ne le sentent plus rentrer ! Quand on ne veut pas être responsable de ses gestes et décisions, c'est ce qu'on fait et c'est ce qu'on dit : on met la faute sur le dos de ses associés, on impute le tout à un manque d'informations... et on redemande le tonneau de vaséline !...

Russel Bouchard

6 commentaires:

Anonyme a dit...

Le 14 avril 2008.

Commentaire de Jean-Pierre Plourde:

Il faut être au moins deux pour négocier!

On doit encourager les intervenants Québécois, métis compris, à prendre parti pour toutes les municipalités, direction de territoires et conseils régionaux impliqués dans l'approche commune et les inciter à refuser de négocier une telle chose anti-nature que la liquidation de ses biens et actifs sous pression!

Si on incite les régions à refuser de se prêter à un tel exercise inqualifiable, le traité ne pourra jamais aboutir faute d'intervenants intéressés et on a de grande chance de voir s'effondrer ce château de carte.

C'est pourquoi tous les métis devraient encourager les Escoumins dans leurs démarches, ceux qui le désirent, peuvent écrire à M. le Maire des Escoumins à l'adresse de courriel suivante:

administration.muni@escoumins.ca

Il faut faire éclater la vérité réf. affaire Yves Fortier entre autre, et faire exploser cette bulle de conneries. Nous en sommes capable et on peut y arriver...

Souvenez-vous que le territoire du Labrador nous a été retiré d'une manière semblable en 1949.
S'il y a un moment pour se souvenir de sa devise, Je me souviens, c'est maintenant.

Pour connaitre quelle est l'importance de la possession de ses territoires, demandez à Terre-Neuve de nous remettre notre Labrador pour voir!

Si l'on refuse de s'assumer parce qu'on ne veut pas de trouble, n'ayez crainte, la fédération ne nous ménagera pas, soyez en assuré, les troubles seront beaucoup plus important encore si l'on signe n'importe quoi!

Je reprend de mon site saglacweb.blogspot.com la phrase de Churchill:

« Ils ont eu le choix entre le déshonneur et la guerre; ils ont choisi le déshonneur, et ils auront la guerre ».

Peut-on être plus clair?

N'ayez crainte de la guerre, on nous la fait déjà!

Le Canada en est encore aux stratégie de la conquète avec nous!

La phrase de Churchill nous concerne au plus haut point, elle est d'actualité et elle doit-être prise au sérieux.

Il faut mettre au pas ce pays et lui faire savoir que nous sommes en 2008, et que notre droit à la liberté ne se négocie pas. Les appuis internationnaux ne nous manqueront sûrement pas.

Si l'on veut des politiciens responsables, il faut l'être soi-même et s'en occuper, notre futur en dépend.

Pourquoi ne pas en créer un nouveau, à partir de cet embrion de société qu'est le groupe des métis, ça ne risque pas d'être pire que ce que l'on a déjà, je vous assure de mon vote!

A bientôt


Jean-Pierre Plourde,
saglac@gmail.com
saglacweb.blogspot.com
saglacweb.com

Anonyme a dit...

En effet, il faut recréer le pays à partir des authentiques fondateurs que sont les Métis et les Canadiens français. Reprenons notre pays en main et commençons par le Nord : Saguenay-Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord et la Gaspésie. Nous ne manquons pas de richesses naturelles; nous les possédons toutes.

Mais soyons prudents. Faisons des alliances et ne clouons pas au pilori nos frères indiens.

Marie Mance Vallée

Anonyme a dit...

Réflexions d’un vaurien !

Je ne voudrais pour rien au monde être associé de près ou de loin à quelqu’un qui nierais la légitimité des peuples qui luttent pour leur survie en tant que collectivité distincte, et qui prennent les moyens qui sont à leur disposition pour faire avancer leur cause. Quelqu’un qui se proclamerait autosuffisant par rapport à ses congénères. Quelqu’un qui prônerait une manière d’être sociétale où la compassion, la générosité, l’abnégation et le sens du bien commun serait absent. Où l’intolérance, la haine, l’individualisme, l’égocentrisme, la manipulation et la tyrannie serait maîtres des âmes.

Celui-là je ne voudrais pas qu’il m’approche...qu’il me souille.

Si un individu possède un droit quelconque, c’est toujours aux autres qu’il le doit puisqu’il appartient à tous. La liberté, les droits sont des états d’être qui ne se monnayent pas. Ils sont un dû à tous les êtres de bonne foi ! Un cadeau de l’univers. Et c’est le devoir sacré de chacun de veiller à les protéger et les garder...au prix du sang s’il le faut ! C’est avec ce regard qu’il faut envisager les particularismes et les spécificités. Puisqu’il faut bien le dire plus souvent qu’autrement, les espérances des uns heurtent l’intérêt des autres !

Ceux qui échappent à cette règle sont des esclaves, des lâches...ou des tyrans !

Richard Harvey, Métis

Anonyme a dit...

Russel A.,
Je suis avocat et je suis engagé dans cette sorte de lutte juridique, mais je ne peux pas donner mon nom pour ne pas nuire à nos propre causes.

Cela dit, j'ai lu les textes que vous avez écrits depuis le dernier jugement du juge Banford. Ils sont conformes à ce que nous pensons et à notre vision des choses. Cependant je ne crois pas que les droits des Canadiens-français sont préservés dans le futur car, il ne faut pas perdre de vue que seuls les droits ancestraux des Autochtones sont préservés (Indiens, Inuits et Métis). Les Canadiens-français n'ont pas de droits ancestraux protégés par la Loi constitutionnelle de 1982...

Ce qui revient à dire que les Indiens cris sont peut-être les grands perdants dans ce jugement et ce, alors même qu'ils ont appuyé la position des Innus

En effet, ceux-ci (les Cris) tentent farouchement d'empêcher tout intrusion dans leur territoire, conventionné en 1976 (CBJNQ), et actuellement ils s'opposent aux prétentions territoriales des Pessamits sur une partie du territoire de la Baie de James. Or, le jugement Banford précise justement que des droits ancestraux appartenant à d'autres Autochtones peuvent faire l'objet de revendications malgré un ancien traité!!!

Évitez de mettre ma signature, je vous prie...

Anonyme a dit...

Cher Maître,
Merci d'avoir pris le temps de répondre. Mais en ce qui concerne les Canadiens français, je ne partage pas votre point de vue. À l'article 63 du jugement Banford, le juge écrit : « Le même principe s'applique en l'instance. La conclusion d'un traité en conformité avec l'EPOG, ne peut affecter des droits constitutionnels existants, reconnus ou pas à des tiers. » Et les tiers c'est tout le monde, même les Canadiens français, oubliés, trahis et méprisés par leurs chefs.

Je vous rappelle, cher Maître ce que clamait dans Le Soleil du 13 juin 2002, Rémy Kurtness, alors qu'il était le grand négociateur de tous les Ilnutsh : « contrairement aux traités avec les autres nations où on dresse la liste des compétences, nous partons avec toutes les compétences assorties d'une liste d'exception... »

Comme coup de poing sur le nez, difficile d'en avoir un plus puissant. Ce seul article du jugement Banford détruit toutes les prétentions des Ilnutsh. Et, c'est là une surprime aux protections et garantis qu'il donne aux Métis.

Vous voulez que je vous dise encore : ce traité, dans les circonstances, n'a plus de sens. Il réduit à néant toutes les avancées des Ilnutsh depuis son énoncée, le 14 juillet 2000. Comprenez qu'ils auront les droits que voudront bien leur laisser ceux qui vont prendre la peine de réclamer leur dû devant les tribunaux, et je nomme les Métis en tête dans cette marche inexorable...

Russel-A

Anonyme a dit...

Les Canadiens français n’ont pas de droits ancestraux protégés par la constitution, soit. Mais je pense que l’article 63 du jugement Banford est prépondérant en ce qui concernent les droits des tiers, reconnus ou pas.

Est-ce à dire que ces derniers pourraient faire valoir des droits constitutionnels, qui seraient éventuellement menacés par le traité ? Je pense que oui. Dans le cas des Métis versus l’EPOG et des Innus de Pessimit versus les Cris ce sont des droits ancestraux en vertu de l’article 35 qui sont évoqués, dans le cas des canadiens français ce pourrait être des atteintes à leurs droits fondamentaux en fonction de tous les autres articles de la constitution canadienne le cas échéant. C’est mon impression.

Si cette interprétation était juste et fondée ( ça reste à vérifier pour ma part) cela ramènerait effectivement l’article 35 « dans » la constitution en ce sens qu’en conférant un caractère exclusif au titre aborigène on substituait ou assujettissait carrément la constitution à une de ses composantes l’article 35 en l’occurrence. Il est donc évident que le but visé au départ par l’Approche commune soit l’élimination des tiers, des groupes de pressions et de la participation citoyenne des collectivités régionales dans le processus de gestion des territoires deviendrait caduque, et obligerait les gouvernements à négocier des accommodements, des modes de gestion, des ententes diverses qui respecteraient le cadre constitutionnel et, en l’esprit et la lettre les droits des uns et des autres ( les tiers).

L’époque du « bulldozage » est terminée. Le message est clair et la municipalité des Escoumins, pour ne citer que cette dernière devrait certainement y regarder de plus près. D’autant plus qu’une bonne partie des citoyens de la municipalité sont Métis et de ce fait peuvent prétendre eux aussi à la protection de leurs droits en vertu de l’article 35. ( !)

C’est pas rien, à bien y penser...

Richard Harvey